A l’instar des autres Communes du Bénin, Lokossa a célébré le nouvel an. Plusieurs activités ludiques ont été organisées pour donner un cachet spécial à l’événement. Cependant, les populations de la cité de l’Espérance ne sont pas totalement fières du caractère sobre qu’il a pris à cause de la morosité économique qui bat son plein dans les ménages.
Comme à Cotonou et dans les grandes villes du Bénin, Lokossa n’est pas restée en marge de la commémoration du nouvel an. A travers chants et danses, les populations ont manifesté leurs joies d’entrer dans la nouvelle année. Déjà à 00h00, il était loisible de suivre avec plaisir le jeu lumineux des centaines de feux d’artifice lancés dans le ciel. De même, les petits enfants des différents quartiers de la commune ont lancé des pétards pour manifester leurs joies. «C’est un jour de fête où les gens du monde entier s’amusent. Donc, nous aussi, nous nous amusons. Nous lançons des pétards pour exprimer notre joie », a déclaré le jeune Paul. A Agonvè, un quartier très peuplé de la commune, même des personnes âgées se sont adonnées au même exercice. Pour elles, c’est leur manière de remercier le Tout-puissant pour cette nouvelle année qui a commencé. « Malgré l’interdiction du gouvernement, nous lançons des pétards et des feux d’artifice pour manifester notre joie. Car, il n’est pas donné à n’importe qui d’entrer dans la nouvelle année. Beaucoup de nos proches sont décédés. Mais quant à nous, nous sommes encore vivants. Nous devrons remercier Dieu pour cela. Et c’est notre manière de le faire », a confié Geneviève, une employée au Bar H4 sis à l’entrée de la ville. En revanche, Théodore Kahou, un des habitants du quartier Agnivèdji, a choisi rester chez lui pour célébrer cette fête. Il s’est dit fier d’avoir passé ce réveillon à son domicile. Ceci, dans la paix et la quiétude. Il a saisi l’occasion pour rendre grâce aux mânes des ancêtres pour tout ce qu’ils lui ont fait. Et pour manifester cette joie, il a acheté quelques boissons alcoolisées pour faire des sacrifices à ses divinités. « Quels que soient les pays, les traditions ou les croyances religieuses, nous devrons fêter le passage à une nouvelle année. Chacun selon sa convenance ! Nous avons nos propres habitudes. Nous avons nos propres croyances. Moi, j’ai choisi fêter chez moi auprès de mes divinités. Faire la fête, c’est aussi prier mes dieux qui m’ont gardé en vie durant tout le long de l’année », a-t-il expliqué. Quant à Vincent Issifou qui est l’un des amis de Kahou, le nouvel an est l’un des plus grands évènements de l’année. Raison pour laquelle, il a choisi de célébrer cette fête avec ses amis. A l’en croire, c’est sa manière d’exprimer sa joie d’entrer dans la nouvelle année. « J’ai voulu célébrer cette fête avec mes amis en dehors de mon foyer. Car, nul n’est heureux tout seul. Cela ne va pas être le seul festin, parce que nous pensons nous rendre à d’autres manifestations durant la soirée. Nous serons une quinzaine d’amis et il y aura des plats délicieux et des boissons alcoolisées. On a prévu danser, parler et s’embrasser dans des restaurants, car c’est le lieu par excellence pour la fête. On réserve souvent une table pour les jeux de cartes et une autre pour les boissons», a-t-il fait remarquer. En dehors de cela, des tournois de football, des jeux de toutes sortes et des concours de danses traditionnelles ont été organisés au profit des populations de la cité de l’Espérance. Après le match de football qui a opposé les sélections du Zou et de Lokossa sur le stade Omnisport de la ville, des associations de jeunes artistes ont pris d’assaut l’esplanade de la maison du peuple de Lokossa pour la phase des manifestations culturelles. Là, le plat culturel a été consistant. Les populations ont eu la chance de voir passer sur scène des artistes en herbe qui ont démontré leurs talents.
Les églises aussi dans la danse
Contrairement à Issifou et Kahou, nombre de personnes ont choisi de célébrer la Saint Sylvestre à l’église. Elles ont déclaré que c’est leur manière de rendre grâce à Dieu pour tout le bien qu’il leur a fait au cours de l’année écoulée. Que ce soit dans les églises catholiques, protestantes et évangéliques, ces fidèles chrétiens ont consacré les dernières heures de l’année 2016 à Dieu. Ils ont prié pour que la nouvelle année leur soit prospère. A la cathédrale de Lokossa, les fidèles chrétiens étaient trop nombreux de telle sorte que l’église n’a pas pu les contenir tous. Dans son homélie, le prêtre célébrant a saisi l’occasion pour inviter tous les fidèles chrétiens à changer de comportement et à tourner leurs regards vers Dieu. Car, a-t-il averti, le Royaume de Dieu est proche. « C’est lorsque vous allez changer vos mentalités que le Saint Esprit fera des merveilles dans vos vies au cours de cette nouvelle année qui vient de commencer. La paix est un don du ciel. Vous devrez faire en sorte que la haine, la violence et la médisance disparaissent au profit de la solidarité et l’amour», a-t-il souhaité avant d’indiquer que ce n’est qu’à ce prix que Dieu pourra les bénir et restaurer la paix et la quiétude dans leur vie. Pour finir, il a invité tous les chrétiens à se défaire de leurs actes qui n’honorent pas Dieu. « Vous devrez combattre le péché. Vous devrez croire en Dieu et ne jamais désespérer », a-t-il exhorté.
Claude Ahovè
(Br Mono-Couffo