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Opinion de Moukaram Badarou : ‘‘Pour un Bénin révélé, la necessité de forcer le pas’’
Publié le lundi 9 janvier 2017  |  Matin libre
Rencontre
© aCotonou.com par CODIAS
Rencontre café Média à la maison des Médias sur le journalisme culturel et la perte des valeurs
Cotonou, 27 juin 2015. Le journaliste culturel Luc Aimé Dansou et le préfet de l`Ouemé- plateau Moukaram Badarou ont animé 2 conférences-débats.




ES MESSAGES DU PRESIDENT* POUR UN BÉNIN RÉVÉLÉ, LA NÉCESSITÉ DE FORCER LE PAS

Depuis le 6 avril 2016, monsieur Patrice Guillaume Athanase Talon préside aux destinées de la République du Bénin. Pour y arriver, il a bénéficié de 2.015.889 de voix de ses compatriotes soit 65,39% du suffrage à l’occasion des élections présidentielles de mars 2016. Il devient ainsidonc le quatrième Président de l’ère du renouveau démocratique de ce « petit »pays de 114.763km2, mais qui est lourd à porter selon une expression utilisée jadis par l’ex Président Mathieu Kérékou.

Elu contre toute attente, malgré la grande alliance (FCBE-PRD-RB) qui soutenait, monsieur Lionel Zinsou (Premier Ministre d’alors), l’ancien magnat de l’or blanc imprime sa marque à la tête de l’ancien quartier latin d’Afrique. Le self made man et véritable prototype d’homme du secteur privé béninois affiche son style. Il utilise à la tête de l’Etat, les cartouches qui lui ont permis de réussir et de devenir un homme redoutable dans les affaires. Je veux prendre le risque de lister, à mon sens, quelques unes de ces cartouches. Il s’agit de la rigueur, la discrétion, le silence éloquent, la ponctualité, la méthode, la rationalité dans le choix de ses collaborateurs, l’entretien des réseaux, le courage, …etc.

Beaucoup de béninois qui ne le connaissaient pas, découvrent subitement qu’ils sont dirigés par une autre forme de gouvernance et un autre style de gestion de la chose publique. Or, en réalité, de la même manière, on ne change pas une équipe qui gagne, à mon humble avis, on ne change pas aussi les cartouches qui ont permis de réussir sur des terrains même les plus difficiles. C’est donc, ce Patrice Talon qui a réussi malgré tout et presque contre tout qui est devenu le premier des béninois. Celui qui en vertu de la constitution détermine et conduit, jusqu’en 2021, la politique de la nation.

C’est fort de ce droit et devoir de chef de gouvernement, qu’à la suite de son projet de société « Nouveau Départ » validé par les béninois que le nouvel élu et son gouvernement ont proposé à notre peuple, un programme d’action du gouvernement intitulé «Bénin Révélé ». Un ambitieux programme basé sur trois piliers à savoir : consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ; engager la transformation structurelle de l’économie ; améliorer les conditions de vie des populations. Sept axes stratégiques renforcent ces piliers et l’ensemble contient 299 projets pour un coût global d’investissement de 9039 milliards de francs CFA dont 889 milliards seraient déjà acquis.

Sur les cinq ans, ce programme devrait permettre de faire passer le taux d’investissement de 18,8% du PIB à 34% et faire générer 500.000 emplois directs et induits. C’est ambitieux n’est ce pas ? C’est même audacieux au regard de la situation socio-économique du pays en ce moment mais aussi et surtout à cause de la morosité économique qui prévaut dans la sous région et particulièrement chez le grand voisin, la République fédérale du Nigéria. Mais cette audace vaut le coût et ne l’oublions jamais et j’aime l’affirmer, nous sommes le Bénin. Nous avons la chance d’être un peuple qui, bien tenu et bien gouverné, est capable d’opérer des miracles.

J’en veux pour preuve la situation catastrophique d’avant la tenue de la conférence nationale en 1990 mais qui a changé sérieusement une fois, le gouvernail dans les mains de l’Enarque Nicéphore Soglo, ancien Président de la République. A l’époque (1990-1996), on était passé d’un taux de croissance moins zéro à près de six pour cent (6%), d’un taux d’investissement de moins zéro à dix sept pour cent (17%) du PIB, d’un peuple en quasi cessation de travail à un peuple remobilisé pour relancer l’économie. Presqu’un miracle. Ce miracle est encore possible aujourd’hui.

Mais attention, quelque chose a changé fondamentalement dans le pays depuis un certain nombre d’années. Quand précisément ? Difficile de se prononcer, tellement c’est allé très vite. Mais, on pourrait bien prendre le risque de dire ces vingt dernières années. Oui ces vingt dernières années, la conscience citoyenne a déserté complètement le forum au point qu’on est tenté de dire que le béninois ne croit plus à rien si ce n’est l’argent. Avant tout, au centre de tout et après tout, seul l’argent compte. Quid du reste. Les grands principes et les autres valeurs telles que les valeurs morales, sociales, patriotiques et républicaines, ne comptent plus. Le sens de l’intérêt général, le respect de la chose publique, le respect de l’autre et même le respect de soi sont foncièrement relégués à l’arrière plan au profit de ce moyen de change que constitue l’argent.

Du coup, il est difficile aujourd’hui de mobiliser les béninois tant que l’argent n’est pas en jeu ou n’est pas du jeu. Alors qu’on ne partage pas la pauvreté mais la richesse. On ne développe pas un peuple mais un peuple se développe. Il est clairement établi que pour avoir la richesse ou pour avoir le développement, il faut travailler, travailler et travailler. La croissance est au bout d’une politique économique bien définie et d’un effort collectivement bien fourni. J’ai la ferme conviction que ce programme d’action du gouvernement, bien qu’ambitieux, est réalisable. Mais cela nécessitera impérativement, en plus de la détermination du chef de l’Etat et de son gouvernement, d’une conscience citoyenne des béninoises et des béninois. En effet, chaque béninois doit convenir du retard du Bénin sur lui-même mais aussi sur beaucoup d’autres pays africains. L’esprit de développement et de l’intérêt général et le souci de faire avancer le Bénin en pensant aux générations futures doivent être au centre des préoccupations quotidiennes de chaque citoyen.

Pour être pragmatique, je veux affirmer ici et maintenant qu’il serait illusoire de penser un instant que cette conscience citoyenne sera de mise systématiquement. Qu’il serait hasardeux, voireutopique de croire que l’esprit citoyen nécessaire accompagnera instamment la mise en œuvre de cet important programme d’action du gouvernement. Qu’il serait injuste de croire à la bonne volonté automatique des béninoises et des béninois pour l’aboutissement du « Bénin Révélé ». Qu’il serait aléatoire de penser que les forces vives de la nation continuent d’être dans le même état d’esprit qu’au lendemain de la conférence nationale de février 1990. C’est pourquoi, je crois fondamentalement qu’un discours politique minutieusement préparé devrait accompagner, tout au long du quinquennat, l’accomplissement de ce programme. Je crois aussi et surtout à la nécessité de forcer le pas, tout en respectant l’état de droit et la démocratie. C’est ce qu’on pourrait appeler la restauration de l’autorité de l’état. Oui, forcer le pas en faisant peser sur la tête de chaque béninois, l’épée de Damoclès. Oui, forcer le pas en indiquant fortement la voie et en amenant, dans la forme requise, chaque béninois à s’accomplir et à accomplir régulièrement ce qui est de son devoir.

Oui, forcer le pas en évitant la complaisance à tout point de vue et en jouant à ramener les béninois à ressembler aux dahoméens. La présence de l’Etat et du Mieux-Etat devient donc un impératif au succès de cet ambitieux Programme d’action du gouvernement. La peur du gendarme est le début de la sagesse dit-on et cela pourrait bien caricaturer le message que je tente de faire passer ici.

Nous nous sommes amusés dans ce pays et même, nous nous sommes beaucoup trop amusés. Il faut sonner la fin de la récréation et il est grand temps que cette recréation s’arrête si tant est que nous rêvons de développementdu Bénin.

A entendre les béninois de toutes les conditions sociales, le grand souhait est au développement de notre patrie commune. C’est donc dire qu’il y a un souci collectif à cela. Je crois même à un rêve. Le rêve précède tout développement et son accomplissement nécessite un meneur, un meneur de pointe. Seule la locomotive tire les Wagons, lesquels roulent à la vitesse et à la volonté de cette dernière. Deux pays africains me viennent à l’esprit et qui pourraient servir d’exemple de ce qu’il est possible d’amorcer véritablement et structurellement le développement notre cher pays, le Bénin. Je veux parler du Rwanda de Paul Kagamè et du Ghana d’alors de Jerry John Rawlings à aujourd’hui. Toutes proportions gardées, dans ces deux cas, à quelques différences près et malgré tout reproche, il est difficile d’y faire un tour et de ne pas voir et sentir le niveaude développement. Il est difficile, une fois dans ces pays, de ne pas constater la présence réelle de l’Etat. Il est difficile, au regard des réalisations, des agrégats macro- économiques et de la structuration de ces économies, de ne pas ranger ces deux pays dans ce qu’on pourrait appeler « l’autre Afrique », c'est-à-dire l’Afrique qui gagne et qui se développe. Et pourtant rien n’était gagné d’avance, il y a juste environ un quart de siècle. Ils ont sérieusement travaillé et les résultats sont là, palpables. Le développement est possible quand il y a la volonté politique. Une telle volonté ne s’accommode pas avec du semblant, du paraître et encore moins de la complaisance. Avec une volonté politique réelle et une mobilisation conséquente de chacun d’entre nous, il est certain que le Bénin capitalise les atouts dont il dispose. A l’appel de cette volonté, nous devons tous répondre présents. Aussi voudrais je dire que « quand le son de la musique change, il est impérieux de changer de rythme de danse ». Je crois à la réalisation du « Bénin Révélé », bien sûr, en invitant chaque béninoise et chaque béninois à une prise de conscience individuelle et collective. Mettons nous au travail avec une conscience citoyenne et on pourra dire, au 5 avril 2021, que les objectifs ont été atteints et peut-être même, dépassés. Ceci, dans l’intérêt supérieur du Bénin et de l’ensemble de nos populations. C’est notre souhait au Parti Conscience Citoyenne.

A l’occasion de la nouvelle année 2017, je voudrais au nom de la Direction nationale du Parti Conscience Citoyenne et de l’ensemble de ses militantes et militants formuler à l’endroit de chaque béninoise et de chaque béninois, mes vœux de bonheur et de bonne et heureuse année. Que Dieu bénisse le Bénin.

*Les messages périodiques du Président du Parti sur les valeurs citoyennes

Porto-Novo, le 07 janvier 2017

Le Président
Moukaram A. M. BADAROU
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