Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Santé
Article
Santé

Mouvement de protestation au CNHU-HKM: Les étudiants en spécialité dénoncent des conditions «Misérables»
Publié le mercredi 11 janvier 2017  |  La Nation
Paralysie
© Autre presse par DR
Paralysie des hopitaux publics : La grève sans service minimum diversement suivie




Un mouvement d’humeur a eu lieu lundi 9 janvier dernier au Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga. Les étudiants médecins en spécialité ont organisé un sit-in pour protester contre leurs conditions de travail qu’ils jugent « précaires et misérables ».

Ambiance inhabituelle lundi 9 janvier dernier au Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM). Aux environs de 9 h, les étudiants médecins en spécialité ont pris d’assaut la devanture de l’hôpital pour un sit-in qui a duré environ deux heures. Vêtus de leurs blouses blanches, bandeaux rouges noués aux bras, ils ont déserté les salles d’hospitalisation pour exprimer leur mécontentement. A l’affiche des revendications, leurs conditions de travail déplorables sur le lieu de stage. Les grévistes réclament aussi l’abrogation de l’arrêté rectoral N°048/2015/UAC/SG/AC/VR/AARU/SS du 15 juillet 2015, portant fixation des droits universitaires des apprenants en formation pour les diplômes d’études spécialisées (DES) de la Faculté des sciences de la santé (FSS) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Selon eux, les frais de la formation des médecins seraient passés de 251 200F F à 751 200 F CFA pour les nationaux, soit une augmentation de 500 000 F CFA, et 851 200 F CFA pour les non nationaux. L’augmentation de ces frais, se désolent-ils, contraint beaucoup de médecins à mettre en berne leur volonté de se spécialiser.

Se considérant comme la cheville ouvrière des espaces CHU du Bénin, ils dénoncent par ailleurs l’absence de cadre juridique et ou légal pouvant justifier leur présence dans lesdits espaces. Ces médecins en spécialité se disent livrés à eux-mêmes, à leurs propres besoins et aux besoins de formation. «Aucune prise en charge n’est accordée aux étudiants médecins en formation dans les centres hospitaliers et universitaires dans lesquels ils travaillent gratuitement tout au long de leur formation », dénonce le président de l’Association des médecins en spécialité (AMES), Gilbert Fassinou. «Etouffés, fatigués de nos conditions de travail, démoralisés et déconcertés, nous exprimons notre désarroi, et décidons en conséquence d’une cessation pure et simple des activités dans les différents centres hospitaliers universitaires à compter du lundi 9 janvier 2017 jusqu’à satisfaction totale de nos revendications », tranche-t-il.
Les protestataires exigent par conséquent la définition du statut des médecins en spécialité du Bénin, l’attribution d’un salaire minimum à tous les médecins en spécialité et la prise d’un décret pour les frais de garde et ristournes à tous les médecins en spécialité. Ils réclament également l’amélioration du plateau technique des CHU du Bénin pour répondre aux besoins de la formation et pour le bien-être de la population, de même que la baisse des coûts des prestations des soins au CNHU, afin de faciliter l’accès des populations à des soins de qualité. Aux dires du président de l’AMES, le même mouvement de débrayage s’observe également dans les Centres hospitaliers universitaires d’Abomey-Calavi, de Ouidah, de Porto-Novo, de Parakou, jusqu’à satisfaction totale de leurs différentes doléances.
Autrement, l’entrée en grève des médecins spécialisés aura de graves répercussions sur le fonctionnement des CHU, au regard du nombre qu’ils constituent.
En l’absence des autorités, c’est le chargé de communication du CNHU, Thierry Glitho, qui a reçu la motion de grève. Selon lui, les différents points énumérés n’ont rien à voir avec le CNHU. «La mairie de Cotonou et le Commissariat central ne sont pas saisis par rapport au mouvement de grève des étudiants médecins en spécialité. Ce qui se passe aujourd’hui, est à la limite hors norme», avance-t-il.
Ce énième mouvement de grève traduit le malaise profond dans le secteur de la santé qui attend de grandes réformes pour reprendre du souffle.


Maryse ASSOGBADJO
Commentaires