Au Bénin, l'opération de libération des espaces publics dans huit grandes villes, entamée mercredi dernier, continue. Les vendeurs d'essence frelatée, importée en contrebande du Nigeria, sont de moins en moins nombreux alors qu'on en trouvait sur tous les trottoirs et les terres pleins centraux. Il faut dire que 90% des Béninois achètent leur carburant chez eux. A Cotonou, ils sont maintenant partis, et la préfecture leur a interdit de reprendre cette activité informelle sur les axes principaux.
Bravant l'interdiction, Catherine vend de l'essence « kpayo », comme on dit au Bénin, sur le trottoir d'une voie très fréquentée. Mais elle a rangé son stand en bois et les bonbonnes de 20 litres. A la place, elle a posé une caisse remplie de bouteilles sur une chaise, devant l'emplacement qu'elle loue. « Maintenant, je prends seulement deux bidons chez mon grossiste. J'ai peur que la police vienne me déloger et détruise mon stock, car on ne peut plus rester sur les trottoirs. Ça n'est plus bon comme commerce, j'envisage de rentrer dans mon village », explique-t-elle.
Autour d'elle, les autres vendeurs sont tous partis. Kenneth et Daphnis, deux étudiants sur une moto, arrivent de loin pour s'approvisionner car trouver de l'essence frelatée est devenu plus difficile, même si c'est possible. « La façon de vendre a changé, c’est plus caché. Tu vois un bidon au coin de la rue et tu sais que là, il y a de l’essence qui est vendue. Mais maintenan, c’est dans la maison et on te sert. Ça ne peut pas s’arrêter comme ça », souligne-t-il.
... suite de l'article sur RFI