1996-2016, il y a 20 ans que la 28ème promotion des élèves gardiens de la paix d’alors faisait ses pas à la police nationale. Deux décennies, l’eau a coulé sous le pont. Mais pour la plupart, les fonctionnaires de police de cette promotion sont encore là, au service de la nation. Des commissaires, des Inspecteurs de police, des officiers de paix, des brigadiers chef, et même de magistrat sont sortis de la 28ème promotion. A en croire le commissaire Richard Akodandé Honma, président sortant de l’amicale de ces agents représentant la 28ème promotion, c’est une grâce. Et c’est pourquoi ils entendent « célébrer avec faste » l’évènement,a-t-il confié. Pour ce faire, plusieurs activités sont inscrites au menu de cette fête qui s’étendra du vendredi 13 janvier 2017 à Cotonou, au dimanche 15 janvier à Grand-Popo. En effet, outre la cérémonie d’ouverture officielle qui aura lieu à l’Ecole nationale des Brigadiers et gardiens de la paix (ancienne école de police) de Cotonou, il y aura une messe à l’Eglise Saint Michel de Cotonou pour remercier le seigneur et prier pour le repos des âmes des disparus de la promotion. Le même exercice c’est-à-dire une prière musulmane est aussi prévue à la Mosquée de la place Bulgarie à Gbégamey. Suivra une série de communications. Au total quatre communications édifiantes seront animées. La première sur le thème « La prise en charge du policier : cadre légal, approche et pratique de solutions» sera conduite par l’ancien Directeur général de la police nationale, Pierre Claver Godonou. La deuxième qui sera développée par l’ancien commissaire central de Cotonou, Constant Sossou actuellement aux Nations Unies, portera sur le thème « Processus de recrutement aux postes professionnels des Nations Unies et la participation aux opérations de maintien de la paix en tant que UNPOL (policier des Nations Unies). En troisième lieu, il s’agit d’un débat qui sera Co animé par le contrôleur général, Boniface Bossoukpè et le commissaire, Célestin Gbété respectivement Directeur et Censeur quand la 28ème promotion entrait à l’Ecole de police. Le débat portera sur « Comment réussir sa retraite ?». Quant à la dernière communication, elle est une réflexion sur « La prise en charge durable des enfants orphelins de la 28ème promotion ». Elle sera l’œuvre du Juge des mineurs du Tribunal de 1ère instance d’Abomey, lui-même recruté policier de la promotion). Le Juge aura à ses côtés pour la co animation, le commissaire Richard Akodandé Honma qui coiffe la section accidents au commissariat central de Cotonou. Et pour boucler en beauté cet anniversaire, des activités ludiques et sportives sont au rendez-vous. « Il y aura des sketchs, des jeux de belotte, des danses et un match de football », a expliqué le commissaire Akodandé. Il faut souligner que la célébration officielle des 20 années de la 28ème promotion des élèves gardiens de la paix est placée sous le thème : « Quelle police pour le Bénin d’aujourd’hui ?».
J.B
Le commissaire Akodandé, fait l’historique de la 28ème promotion
« Cette promotion fait partie des rares ayant en son sein des magistrats »
Mon commissaire, dites-nous le souvenir que vous avez gardé de cette promotion à laquelle vous appartenez.
Je voudrais saisir l’occasion et le privilège que vous m’offrez pour présenter à tout le peuple béninois en général, des forces de police en particulier et singulièrement celle de la 28ème promotion, les vœux les meilleurs à l’entame de cette année que je veux rose et arrosée pour les uns et les autres. Quand on parle de la 28ème promotion des élèves gardiens de la paix, on parle simplement de cette promotion qui a été recrutée en 1996 dans le cadre du sommet de la Francophonie que le pays avait organisé en 1995. A l’époque, il avait été demandé à la Police de recruter un certain nombre de fonctionnaires de Police pour assurer la sécurité à l’occasion de ce sommet. Et il avait été recruté une première promotion, notamment la 27èmepromotion en 1995 ; donc en 1996, une seconde promotion, la 28ème est celle-là qui a été recrutée pour seconder la 27ème. Alors, ces 200 personnes avaient été recrutées le 31 décembre 1996 pour une formation de 9 mois. Une formation militaire de 3 mois, et puis une formation professionnelle pour le reste du temps. Mais pour des contingences administratives, la formation a duré pratiquement un an parce que commencée le 13 janvier 1997, elle s’est achevée le 21 novembre 1997. Durant un peu plus de 11 mois nous avons été soumis à de rudes épreuves, à une formation militaire que je refuse de qualifier parce que dès l’évocation de cette formation, elle nous laisse des souvenirs sombres. En plus, nous avons été soumis à une formation professionnelle sous la houlette des magistrats, des commissaires de police, de fonctionnaires de police outillés qui nous ont appris le métier. Mais étant donné que c’est une fonction jalonnée d’embûches, lorsque vous y restez, contre vents et marrées et vous égrenez 20 fois 12 mois, vous êtes en droit de vous sentir à l’aise. C’est pourquoi, nous ne voulons pas en faire un petit événement.
Lorsqu’on interroge les statistiques, au regard des chiffres que nous avons dans chaque grade aujourd’hui, est-ce que vous vous dites qu’il y a de la bonne graine qui a été recrutée ?
A bon vin, point d’enseigne. Il est très difficile de parler de soi-même. J’ai le sentiment que le processus de recrutement de ma promotion a été un tamis, d’une très belle sélection parce qu’à l’époque déjà, il y avait des maîtrisards, des gens qui étaient nantis de la Licence ; les bacheliers c’est plusieurs dizaines. Les meilleures graines aujourd’hui de la police se trouvent dans cette promotion qui constitue un réservoir de bons fonctionnaires de police. Je ne suis pas en train de dire que les autres promotions n’en disposent pas mais j’estime que la 27ème et la 28ème sont à peu près aujourd’hui la crème, l’intelligentsia de la police. Et, c’est à l’actif de ceux-là qui étaient aux affaires lors de ces recrutements. Vous voyez ces statistiques : 33 commissaires de police, on aurait pu mieux faire s’il n’y avait pas des contingences liées à l’exercice d’une profession aussi rude que la police. Il y a également ce nombre un peu encourageant d’inspecteurs de police 29, et 59 officiers de paix, ce sont des cadres intermédiaires. C’est vous dire que lorsque les concours seront rouverts, les 62 autres vont rapidement franchir le cap, et donc les chiffres ne mentent pas ; constatez avec moi que j’ai de bonnes raisons de m’extasier. Seulement que ma joie aurait été totale si on n’avait pas enregistré de décès dans nos rangs, s’il n’y a pas eu de démissionnaires. Cerise sur le gâteau, la police contient en son n-promotions.Mais cette promotion fait partie des rares ayant en son sein des magistrats. Donc cela confirme tout ce que je suis en train de vous dire.
Nous au niveau de la 28ème promotion, nous allons jouer notre partition, nous allons contribuer, aux côtés de pairs, à régler la question de la sécurité pour que le Béninois se sente en paix, en quiétude et tranquille.
Je rebondis sur ce dernier aspect de votre intervention pour vous demander si vous êtes en train de transmettre progressivement le flambeau puisque dans une dizaine d’années vous allez vous éclipser et laisser place à d’autres ?
Vous faites bien d’en parler. Nous avons commencé depuis longtemps à transmettre le flambeau comme vous le dites puisque le processus est un travail de longue haleine, et l’administration policière est consciente de la situation. C’est pourquoi il y a eu plusieurs recrutements pour lesquels les éléments de la 28ème promotion et d’autres promotions s’échinent à former tous les jours. Donc le processus de passage de témoin est bien huilé et ça se passe très bien. Mais ce n’est pas dans dix ans que nous allons partir, puisqu’il y a eu des réformes qui nous permettent d’aller au-delà.
Propos recueillis par J.B