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Violences à Abomey et auto-défense de Gbanamè : le PLP réclame une enquête "rapide et transparente"
Publié le jeudi 12 janvier 2017  |  Notre Voix
Parfaite
© aCotonou.com par DR
Parfaite Dagbovi, l`autoproclamé Dieu de Banamè




Deux morts, plusieurs blessés graves et d’importants dégâts matériels, selon l’Agence Bénin Presse (ABP). C’est le bilan des violents affrontements entre les adeptes de Gbanamè en croisade d’évangélisation et les populations. Selon l’Agence Bénin Presse (ABP), cette violence fait «suite aux actes de provocation des adeptes de ‘’dieu Parfaite’’, qui, la veille, ont menacé de désacraliser les temples Vodoun dans la cité des Houégbadjavi (Abomey). Et comme pour laver l’affront, des populations qui disent ne pas vouloir tolérer les offenses faites au roi de Danxomè (royaume d’Abomey) et dignitaires du culte Vodoun, se sont attroupées ce dimanche matin, sur l’axe Bohicon-Abomey à Djimè, pour affronter, projectiles et amulettes mortifères en main, les fidèles de l’église Gbanamè bloquant pendant plusieurs heures la circulation».

Dans un message audio diffusé sur les réseaux sociaux, suite à cet incident inadmissible dans une démocratie, Parfaite de Gbanamè a balayé du revers de la main ces accusations et appelé ses partisans à se «venger par tous les moyens», estimant qu’«il n’y a plus d’autorités dans le pays pour les protéger». Cet appel à la «révolte» a été entendu. Ce lundi 09 janvier 2017, aux environs de 19 heures, une bâchée transportant des fidèles de Gbanamè armés jusqu’aux dents (fusils artisanaux, couteaux, munitions, machettes…) a été vite identifiée et conduite à la brigade territoriale. Ce lundi pourrait être noir pour Abomey et le reste du Bénin si ces «fidèles» sans foi ni loi n’avaient pas été arrêtés par les forces de l’ordre. Il s’agit là d’un acte très grave à décourager avec la dernière rigueur, intolérable dans un Etat de droit. Le Bénin est un pays laïc et nul n’a le droit de se faire justice à soi-même.

Les violences d’Abomey et l’auto-défense des adeptes de Gbanamè, à l’appel pressant de leur leader, inquiète de plus en plus les populations et les défenseurs des droits de l’homme.

Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) s’est dit «très inquiet» de la situation et a appelé "instamment toutes les parties à la retenue et à mettre fin à la violence et aux règlements de comptes". Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) réclame une enquête "rapide et transparente" sur les violences. "Les vrais auteurs des crimes commis et leurs commanditaires doivent être identifiés et mis à la disposition de la justice pour subir la rigueur de la loi. Il faut frapper d’une main de fer les coupables", lit-on dans ledit communiqué. «Aucune condamnation officielle et aucune mesure forte prise pour décourager les velléités offensives qui s’observent sur le terrain», déplore le PLP, avant d’exprimer «sa compassion, son affection et sa sollicitude» aux familles des victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés hospitalisés.

Au nom de la paix, de la stabilité, de la sécurité, de l’unité nationale et de la cohésion sociale, le Gouvernement doit sortir de son mutisme pour rassurer les populations, y compris les adeptes de Gbanamè. La justice, de son côté, doit être implacable. Le Bénin doit rester tolérant, un et indivisible.

Etienne AVONON
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