L’une des grandes décisions prises par le gouvernement de Patrice Talon au cours du deuxième conseil des ministres de l’année 2017 est la mise en affermage du parc national de la Pendjari. Cette réserve floristique et animalière unique dans la sous-région ouest africaine sera désormais gérée par African Park Network, un organisme non gouvernementale assez expérimenté pour instaurer une gouvernance plus efficace et plus durable des aires protégées béninoises.
Mettre fin à l’utilisation anarchique des ressources de la Pendjari (braconnage, déforestation et trafic de viande de brousse) ; mieux limiter les dégâts liés à la lutte contre la transhumance ; rendre opérationnelles deux brigades spécialisées dans la lutte contre les exploitations illicites des ressources du Parc ; améliorer la gouvernance dans la gestion du parc...Telles sont énumérées, les nouvelles ambitions du gouvernement pour la résserve floristique et animalière Pendajri. Localisée au Nord-Ouest du Bénin, ce Parc est l’une des destinations de rêve qui offre, diverses attractions touristiques dont la renommée dépasse les limites nationales. Avec les zones cynégétiques de la Pendjari et de l’Atacora, le parc national de la Pendjari forme la Réserve de biosphère de la pendjari (Rbp) dont la gestion intègre l’existence des populations riveraines des communes de Tanguiéta, Matéri et Kérou. Ces ressources renouvelables sont une source de revenus à travers les activités écotouristiques : chasse sportive, vente des produits artisanaux locaux tels que le cuir et les peaux, des produits de consommation (viande, poisson) et d’autres produits utiles aux communautés rurales. Cependant, la protection de cette aire protégée est compromise à cause principalement de la pression humaine. Aussi, en est-il des écosystèmes de forêts et des savanes. Plusieurs autres facteurs menacent la gestion des aires protégées, notamment le manque de ressources financières pour assurer leur conservation à long terme. La mise en affermage du parc de la Pendjari aura donc l’avantage certain de concilier la nécessité de permettre un développement durable, celle d’assurer la conservation de la biodiversité et d’associer véritablement les populations locales à la prise des décisions concernant sa gestion. Si l’épineux problème d’accès aux sources régulières de financement pour la conservation trouvera une réponse adaptée, il en est de même de l’amélioration des relations entre les gestionnaires des aires protégées et les populations locales car pour que le parc survive, il s’avère utile d’engager un dialogue avec les communautés affectées. La promotion des activités écotouristiques qui peuvent créer des emplois pour les communautés locales qui vivent à l’intérieur et autour des aires protégées sera un point d’orgue de la nouvelle gouvernance.
Une richesse floristique et faunique
La Rbp offre l’une des dernières opportunités pour découvrir les richesses fauniques de la savane Ouest africaine. Elle condense sur ses 480 000 ha, une diversité de milieux écologiques suffisamment grands pour permettre le maintien et l’expansion d’une biodiversité animale et végétale représentative de la savane Ouest africaine. En plus des espèces de faune sauvage communes à la savane ouest africaine telles que l’éléphant, le buffle, le lion etc., la particularité de la Rbp est l’observation directe d’espèces menacées en Afrique de l’Ouest comme le guépard et le damalisque. En outre, elle est le refuge d’espèces endémiques de plante et de poissons. En dehors de la faune, la diversité du paysage et les chutes d’eau comme les cascades de Tanongou offrent un spectacle impressionnant. Le déroulement de la pêche traditionnelle à la mare Bori dans la périphérie du Parc National de la Pendjari est l’un des évènements culturels qui retient le plus l’attention des touristes. A Tanongou, les circuits culturels et les randonnées sur la montagne de l’Atacora augmentent l’attractivité des offres. En somme, l’affermage du Parc Pandjari est incontestablement une aubaine pour la relance du tourisme vert au Bénin.
Gérard GANSOU