Le Sénat de la République fédérale du Nigéria a rejeté jeudi dernier, la loi promulguée par le gouvernement, plus tôt ce mois, portant sur l’interdiction d’importation de véhicules par voie terrestre, rapporte l’Agence Ecofin. Les législateurs qui ont ordonné au service des douanes du Nigéria la suspension immédiate de la mesure, expliquent leur décision, affirmant son caractère anti-populaire. « D’après nos observations, il est évident que cette mesure est anti-populaire », indique le vice-président du Sénat, Ike Ekweremadu. « Nous représentons le peuple et il est contre cette mesure. Je pense que nos dirigeants devraient l’écouter », a-t-il ajouté.
Le Sénat a demandé au Comité en charge des douanes et taxes d’enquêter sur les raisons qui ont poussé le gouvernement fédéral à adopter la mesure controversée, souligne Ecofin.
Environ 500 000 personnes opérant dans le secteur de l’importation de véhicules par voie terrestre au Nigéria et dans les pays voisins auraient perdu leur source de revenus si la mesure avait été maintenue, précise la même source.
Mais la décision du Sénat ne fait pas l’unanimité au sein des opérateurs économiques du pays.
Le Président de l’Automobile and Allied Sectoral Group de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Lagos, Oseme Oigiagbe, a affirmé qu’elle nuirait à la production locale. Le Directeur Général Adjoint du groupe Kewalram Chanrai, Victor Eburajolo est catégorique sur le sujet. « Nous ne devrions pas encourager la contrebande. Chaque véhicule devrait passer par le port », a -t-il maintenu.
La mesure que le gouvernement fédéral avait prise a affecté non seulement le Nigéria mais aussi les pays voisins dont le Bénin qui tire des revenus non négligeables de cette filière.
Le vote du Sénat devrait permettre aux opérateurs du secteur de renouer avec leurs profits mais aussi satisfaire la population nigériane. Une fois l’interdiction levée, il sera plus facile aux Nigérians d’acquérir des véhicules neufs ou d’occasion, à un coût plus accessible que lorsqu’elles passent par le port, conclut l’Agence Ecofin.