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Sit-in de l’UMPB à la HAAC : Les professionnels des médias empêchés de manifester
Publié le lundi 16 janvier 2017  |  La Nation
L`Association
© aCotonou.com par Didier Assogba
L`Association des journalistes et communicateurs Scientififiques du Bénin (AJCSB) lance le site securité médias du Benin.
Maison des Medias " Thomas Megnassan "Cotonou le 30 juin 2016. Lancement officiel de la plateforme pour la protection et la sécurité des journalistes au Bénin et en Afrique.






Le sit-in projeté vendredi 13 janvier dernier au siège de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) s’est soldé par un fiasco. Les manifestants ont été accueillis, à chaud, par une horde de policiers bien armés, et prêts à dégainer.

La cour de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) devrait être bruyante dans la matinée du vendredi 13 janvier. C’est ce qu’avait prévu l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), instance faîtière des journalistes. Banderoles et vuvuzélas au point, les professionnels des médias étaient résolus à se faire entendre de l’autorité de régulation qui, de leur entendement, a outrepassé ses prérogatives en mettant des scellés aux portiques de plusieurs organes de presse et pour divers motifs.

Mais à l’arrivée, rien ! Le sit-in a été noyé par un détachement d’éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui ont matinalement pris possession des alentours du siège de l’institution avant l’arrivée même des manifestants. Les militaires chargés de la sécurité des lieux ont bloqué le portail. Un véhicule anti-émeute, trois pick-ups et des éléments lourdement armés, matraques, gaz lacrymogènes, casques de protection et autres dispositifs de répression à portée de main… C’est l’arsenal qui a accueilli les manifestants qui ont dû se ranger devant la direction générale de la Douane pour définir une alternative.
A 7 h 30, banderoles noires au front, les manifestants seront sommés par un groupe de trois policiers, Honoré Dessou en tête, de libérer la devanture de la direction générale de la Douane et des Droits indirects. Un espace public qui n’a pas à être illégalement occupé, lance-t-il sur un ton menaçant. Les couleurs de la confrontation venaient d’être annoncées. Entre temps, des responsables syndicaux, des défenseurs des droits humains et autres activistes de la liberté ont rallié le mouvement. Parmi eux, Anselme Amoussou, nouveau secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin).

Libérer l’espace public

Repliés du côté opposé de la voie, le président de l’UPMB et les siens n’ont pas eu le temps de bien se positionner, qu’une nouvelle sommation leur est faite. Cette fois-ci plus nombreux, très menaçants et prêts à bousculer, les résistants n’ont laissé aucune possibilité d’exploitation. « La voie publique n’est pas faite pour çà. Allez chez vous… libérez cet espace. Dégagez ! Je vous ai avertis », enjoint Honoré Dessou à la tête d’une dizaine d'éléments, dispositifs au point, prêts à agir. Ceinturés, les professionnels des médias ont, à reculons, vidé ce nouvel emplacement choisi sous la menace des policiers dépêchés sur les lieux. Menaces à peine voilées des hommes en bleu qui juraient faire mal à la moindre résistance. Fort heureusement, il n’y en aura pas. Le président de l’UPMB et les siens ont été empêchés de chanter, de siffler les vuvuzélas, de déployer la grande banderole au logo de l’Union avec l’inscription « Non à la fermeture des espaces de libertés. Non au chômage des journalistes au Bénin » et autres pancartes apprêtées pour la circonstance. De la devanture de la direction des Douanes et Droits indirects, les manifestants ont été «raccompagnés» par les flics jusqu’à la devanture de la direction générale de la Sonacop. Ils avaient entrepris de se séparer des manifestants avant de se raviser pour se remettre à nouveau à leurs trousses, les priant d’avancer à pas rapides et de disparaître de leur vue. Cette course-poursuite au cours de laquelle quelques incidents mineurs ont failli déclencher les hostilités, va connaître son point culminant au carrefour camp Ghézo, dernier tournant pour rejoindre la Bourse du Travail. Piqués par une vive colère, les policiers ont brusquement encerclés les manifestants, lacrymogènes au point, les menaçant de charger si le groupe ne s’éclatait pas en plusieurs sous-groupes pour prendre des directions distinctes. Finalement, les acteurs des médias et les autres rejoindront la Bourse du Travail après des sueurs froides.

Plus jamais ça !

Reconnu comme un espace de liberté par excellence, la Bourse du Travail verra enfin les passions se déchaîner. Animations, slogans hostiles, chants, danses… tout y était. Le président de l’UPMB, Franck Kpotchèmè qui, visiblement, avait perdu de sa verve depuis les injonctions policières au siège de la HAAC, va la retrouver pour « exprimer son indignation face au retard extraordinaire qu’accuse la HAAC à procéder à la réouverture des médias audiovisuels arbitrairement suspendus ». « Plus vous prétendez compresser la presse, plus l’explosion sera forte », souligne-t-il en paraphrasant Chateaubriand. « Plus jamais ça ! », scandent-ils alors pour expliquer que le sit-in visait à exiger « une réouverture sans délai et sans condition des organes victimes de l’excès de zèle d’un président de la HAAC qui doit être le seul à connaître les motivations réelles de sa décision ». Les manifestants recevront aussi surplace, le soutien de plusieurs responsables syndicaux. Anselme Amoussou de la CSA-Bénin, Noël Chadaré de la COSI-Bénin, Paul Essè Iko de la CSTB et autres leur ont promis qu’ils ne seront pas seuls dans ce combat pour la défense de la liberté d’expression et qu’au besoin, tous les travailleurs seront mis dans la rue à leurs côtés.

Josué F. MEHOUENOU
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