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Abolition de la peine de mort au Bénin: Les 14 derniers condamnés toujours dans l’incertitude
Publié le mardi 17 janvier 2017  |  La Nation
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© aCotonou.com par CODIAS
Lancement du rapport annuel 2015/16 sur le thème ``la liberté d`expressif, un droit fondamental : vers la protection de l`espace civique et des défenseurs des droits de l`homme ``
Cotonou, le 24 février 2016. INFOSEC. AMNESTY International lance le rapport annuel 2015/16 sur le thème ``la liberté d`expressif, un droit fondamental : vers la protection de l`espace civique et des défenseurs des droits de l`homme ``






Amnesty International a officiellement lancé hier à Cotonou, le rapport sur la peine de mort au Bénin. Ledit rapport se focalise sur les quatorze condamnés à mort depuis près d’une vingtaine d’années et qui sont oubliés en prison en dépit de l’abolition de la peine de mort par le Bénin.

Le Bénin s’est engagé en 2012 à mettre fin à la peine de mort en adhérant au deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp). Mieux, la Cour constitutionnelle a rendu deux décisions qui ont établi l’abolition de la peine de mort. Mais force est de constater qu’il reste encore quatorze condamnés à mort en prison depuis une vingtaine d’années. Le rapport d’Amnesty International consacré à la peine de mort au Bénin qui a été lancé hier, déplore cette situation qui laisse les condamnés à mort dans un vide. « Bénin, des vies en suspens : Le sort incertain des derniers condamnés à mort » est le titre du rapport. C’est un document de 15 pages qui peint la situation des derniers condamnés à mort au Bénin.

Ils sont quatorze selon le rapport à être maintenus dans une incertitude quant à leur sort quoique le Bénin ait adhéré à l’abolition de la peine capitale. Même s’ils ne seront pas exécutés, ces quatorze prisonniers ne savent pas exactement ce qui les attend. « Pendant des années, je me suis réveillé en me demandant si je vais être exécuté aujourd’hui, demain ou dans quelques mois », relate dans le rapport Azonhito Yaovi, l’un des 14 condamnés à mort. A travers ce rapport, Amnesty International reconnaît le progrès qu’a fait le Bénin en adhérant, il y a quatre ans, au deuxième protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. « Le Bénin a réalisé une avancée hautement importante et rejoint les nombreux pays abolitionnistes de la peine de mort dans le monde », reconnaît le président d’Amnesty International Bénin, Wilfried Goudou. Cependant, l’organisation trouve qu’il faudra dans les meilleurs délais commuer les peines de ces détenus. « L’incapacité des autorités béninoises à commuer les peines capitales des quatorze condamnés à mort malgré les avancées remarquables réalisées par rapport à la peine de mort est en contradiction avec l’engagement du Bénin en faveur de l’abolition de cette peine », dit le rapport.

« Les droits de l’Homme sont complets, on ne satisfait pas à moitié », a appuyé le directeur d’Amnesty International Bénin, Fidèle Kikan. Se basant sur les témoignages de certains derniers condamnés à mort rencontrés par Amnesty International dans le cadre du rapport, l’institution peint en noir la situation actuelle de ces prisonniers traités autrement dans des conditions des plus exécrables. « L’état des lieux au Bénin est inacceptable au regard du droit international sur les conditions carcérales », a dit François Patuel, chercheur Afrique de l’ouest pour Amnesty International qui a lancé le rapport.

Pour François Patuel, il urge pour les autorités du Bénin de garder leur crédibilité face à la communauté internationale en franchissant le pas de la commutation des peines des derniers condamnés à mort. Entre autres, le rapport recommande que le gouvernement béninois prenne des mesures de sorte à veiller que la législation nationale soit réexaminée et réformée pour abolir les dispositions concernant la peine capitale dans les lois et pour tous les crimes. A l’endroit de l’Assemblée nationale, Amnesty International demande l’adoption de la législation nécessaire à l’abolition de la peine de mort et la commutation des « condamnations à mort de tous les prisonniers, en prenant en compte le nombre d’années déjà passées en prison ». C’est donc à ces seules conditions que le Bénin pourra parachever ce qu’il a su bien commencer.

Claudel HOUNTON (Stag)
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