Afin de réguler le marché régional de l’électricité, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a prévu la mise en place du Centre d’Information et de Coordination du Système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (Eeeao). Ce mardi 17 janvier, les travaux de sa construction ont été lancés à Abomey-Calavi par Marcel Alain de Souza, président de la Commission de la Cedeao.
D’ici à trois ans, sortira de terre le Centre d’Information et de Coordination (Cic) du Système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (Eeeao). Mais avant d’en arriver là, les travaux de construction ont été lancés à Abomey-Calavi, hier sur le site retenu pour abriter l’infrastructure.
Georges Bada, maire d’Abomey-Calavi, s’est dit très honoré du choix porté sur sa commune pour abriter le Centre d’information et de coordination du Système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (Eeeao). La mise en place de ce joyau s’est-il réjoui, contribuera à améliorer les conditions de vie et de travail des populations des villes et des campagnes.
D’un coût global de 13, 32 milliards de F CFA, dont 6,23 milliards pour la construction et 7,9 milliards pour l’équipement, le Centre d’information et de coordination du Wapp est installé sur un domaine de 4 ha à Abomey-Calavi. Cette infrastructure comprend trois grands ensembles, à savoir le Centre d’information et de coordination (Cic) proprement dit bâti sur un espace de 1 450 m² constitué d’une salle de contrôle et de commande, et de quatre salles de serveurs, le bloc administratif occupant aussi 1450 m² destiné à abriter le secrétariat général de l’Eeeao (ou Wapp en anglais) et un bloc technique comprenant divers bâtiments de sécurité et de service sur 2000 m². L’infrastructure est conçue suivant une approche architecturale innovante et une image institutionnelle contemporaine. Il s’agit, selon Apollinaire Siengui Ki, d’un plan elliptique organisant les fonctions du bâtiment autour d’un large patio central sur un niveau unique, symbolisant la coopération régionale. Pour assurer le contrôle automatique des installations permettant une plus grande fiabilité et une meilleure maintenance préventive, il est prévu une solution moderne de gestion technique intégrée des bâtiments. Quant à la durée de l’ensemble des travaux, il a précisé qu’elle est d’environ trois ans.
Une mutualisation des capacités
Saluant l’initiative de mise en commun des ressources stratégiques, Josep Coll, chef de la délégation de l’Union européenne près le Bénin, a noté une similitude entre les visions de l’Union européenne et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. A travers leur politique énergétique régionale, les Etats membres de la Cedeao proposent de mettre en commun des capacités de production inégalement réparties dans la sous-région. Cette mutualisation à travers le réseau électrique permettra à terme de fournir une énergie électrique fiable, durable et à moindre coût pour l’ensemble des 300 millions de citoyens de la région ouest-africaine. Elle constitue aussi un véritable élan de solidarité vis-à-vis des pays qui ne disposent pas de telles ressources. Selon lui, l’Union européenne contribue à la mise en place de ce centre à hauteur de 30 millions d’euros, soit environ 19,7 milliards de FCFA dans le cadre du programme indicatif régional du 10e Fonds européen de développement (Fed) de l’UE.
Pour sa part, Marcel Alain de Souza, président de la Commission de la Cedeao, a souligné l’importance de l’énergie électrique. Sans l’électricité, comment pourrait-on transformer les produits de base, créer des emplois pour les jeunes, assurer des valeurs ajoutées et lutter contre la pauvreté ?, S'interroge interroge-t-il. «Aucune de ces actions ne sera possible si nous n’avons pas l’énergie électrique à moindre coût et de bonne qualité », a-t-il répondu.
Après avoir évoqué les multiples initiatives de la Cedeao en matière d’énergie électrique, il a indiqué que les problèmes d’énergie électrique concernent la production, le transport et la commercialisation. Au regard de ces problèmes, il a noté qu’aucun des quinze pays n’est autonome dans le domaine de l’énergie électrique. S’agissant du Cic, il a précisé que son rôle est de réguler et de suivre d’heure en heure les différentes informations relevant du marché interconnecté de la Cedeao, assurer sa transparence. Son rôle est aussi de garantir un certain nombre d’avantages pour que les investisseurs puissent affluer vers ce marché. « Le Cic aura à piloter les informations qui concernent ce marché », a retenu le président de la Commission de la Cedeao.
Après la phase protocolaire, la maquette de l’infrastructure a été présentée à Marcel Alain de Souza et aux autres délégations avec, à la suite, le premier coup de truelle pour consacrer le démarrage officiel des travaux.
Alain ALLABI
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