L’un des reproches faites à Boni Yayi est de n’avoir pas favorisé l’émergence d’une nouvelle classe d’aisés de la République. Au contraire, le prédécesseur de Patrice Talon aurait plutôt harcelé ceux qui avaient prospéré sous les régimes précédents. Sébastien Ajavon, Patrice Talon, Issa Salifou Saley, Séfou Fagbohoun, Désiré Vodonou et bien d’autres ont vu leurs affaires péricliter sous le régime Yayi. Mais depuis 10 mois un autre régime s’est installé. Qu’en sera-t-il ? Patrice Talon va-t-il changer la donne ?
Oui le régime de la Rupture fera certainement ses riches. Mais la probabilité est forte que tous se retrouvent dans le même cercle restreint, immédiatement rattaché au Chef de l’Etat. Car, depuis l’avènement de la Rupture, on assiste à une nouvelle traque des opérateurs économiques déjà bien implantés. L’exemple de Sécuriport, de la STTB, de Sébastien Ajavon et des multiples importateurs victimes du retour du Pvi, déguisé en une application de la vérité des prix, illustre bien que sous la Rupture, les anciennes fortunes n’ont pas la cote. A cela s’ajoutent les misères actuellement faites aux opérateurs économiques, anciens représentants de groupes internationaux. Selon nos sources, on pourrait citer l’exemple du groupe Aggreko, l’adjudicataire du passage de l’analogique au numérique, le juteux marché de la TNT, etc. Plus que par le passé on assiste impuissant à une chasse aux anciennes fortunes. Mais contrairement à Boni Yayi qui, après la traque, n’a non plus œuvré à l’éclosion d’une nouvelle classe de riches, la rupture est dans la dynamique de faire ses riches à lui qui obéiront au chef aux doigts et à l’œil.
Sans être devin, nous lançons le défi et espérons faire le point, en fin de mandat, des opérateurs économiques dont les affaires auront prospéré sous la Rupture sans qu’ils n’aient aucun lien avec ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir. Car, c’est aussi cela la prospérité partagée.
Worou BORO