Le chant d’oiseau de Cotonou a servi de cadre lundi 16 janvier 2017, à une conférence de presse organisée par Amnesty International Bénin. Ceci dans le cadre du lancement officiel du rapport officiel sur la peine de mort en République du Bénin. C’était en présence de plusieurs représentants d’organismes qui luttent pour la défense des droits de l’homme.
Par : Esther S. TOFFA
« Bénin des vies en suspens ? Le sort incertain des derniers condamnés à mort». C’est l’intitulé dudit rapport. Un rapport qui s’est accentué sur la situation et le sort réservé aux quatorze (14) condamnés à mort sur le sol béninois actuellement en détention à la prison civile d’Akpro Missérété.
En effet, la peine de mort a été abolie depuis 2012 mais des démarches restent à effectuer pour une abolition complète de la peine capitale. Quelques parents de condamnés présents à cette conférence de presse ont donné différents témoignages sur des conditions dans lesquels ont été arrêtés leurs proches mais aussi de leurs mauvaises conditions de vies carcérales. Maître Alapini, avocat de l’un des détenus, a appuyé ces différents témoignages sur les conditions carcérales tout en faisant un plaidoyer en faveur de ces derniers. L’honorable Agbéléssessi, président de la commission des lois à l’Assemblée Nationale, également présent à cette conférence, a déclaré avoir pris bonne note des différents plaidoyers.
Des recommandations ont toutefois été prévues par le rapport. Il s’agit entre autres de veiller à ce que la législation nationale soit réexaminée et réformée de façon à abolir toutes les dispositions ayant rapport à la peine capitale tout en pensant à la commutation des peines des 14 condamnés en tenant compte de la peine purgée; l’inclusion d’une disposition prévoyant l’abolition complète de la peine capitale dans toute modification future de la constitution mais aussi de l’amélioration des conditions carcérales des condamnés jusqu’à la commutation de leur peines. La cérémonie de lancement a connu la présence du directeur d’Amnesty International Bénin, Fidèle Kikan, qui a présenté en bref, le travail d’Amnesty International sur la peine de mort, du président d’Amnesty International Bénin, monsieur Wilfried Goudou et de François Patuel, chercheur Afrique de l’Ouest, Amnesty International qui a procédé au lancement dudit rapport. Il faut préciser que les 14 condamnés à mort sont en détention depuis plus d’une vingtaine d’années.