C’est depuis le 05 octobre 2016 que le gouvernement a, en conseil des ministres décidé de l’interdiction des activités des organisations estudiantines sur les quatre universités nationales. Mais depuis cette mesure « conservatoire » n’est encore levée…
«Face à la recrudescence des faits de violence et de vandalisme, et pour des raisons qui sont inhérentes à l’ordre public, le Conseil a pris les deux décisions suivantes : Toutes les fédérations, unions, associations, ou organisations faîtières d’étudiant sont interdites d’activité dans toutes les quatre universités nationales (…) Le Conseil des ministres a pris connaissance des résultats des enquêtes administratives sur les cas de violences et actes de vandalisme survenus sur le campus d’Abomey-Calavi, des résultats sur le mode de recrutement par des organisations estudiantines d’anciens militaires et sur la délimitation de zones dites interdites au campus, ces zones étant devenues des zones de torture. Le Conseil réaffirme avec les autorités rectorales que l’Université est un haut lieu de savoir où doivent être garanties à tout moment, la paix, la sécurité et le libre accès au campus». C’est aux termes du point de presse du ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki, l’argument avancé par le gouvernement pour interdire les activités de la FNEB, l’UNSEB et l’UNEB en occurrence. Mais selon les explications du gouvernement par le truchement du Garde des sceaux ministres de la justice Joseph Djogbénou et Odile Attanasso de l’enseignement supérieur, cette mesure ne serait que temporaire pour réorganiser le mouvement estudiantin sur les campus où règne de l’anarchie. Donc le retour à la normale ne devrait pas tarder à venir. Hélas ! On se rend à l’évidence que rien n’a bougé plus de trois mois après. Ce qui amène nombre d’observateurs à se demander si la mesure était définitive ou quand est ce que le gouvernement la lèvera ? Pour le moment, cette interrogation n’a encore de réponse. Tout de même, les associations commencent à régi. L’Union nationale des étudiants et scolaires du Bénin (UNSEB), par une note qu’elle a envoyée aux étudiants, a fait un état des lieux de la situation qu’ils traversent. Pour Damien Tonagan, président de l’UNSEB la situation actuelle à l’université sous le régime de Talon n’est pas reluisante. Outre les points relatifs aux difficultés que rencontrent de plus en plus les étudiants démunis à s’inscrire, l’accent a été mis sur l’interdiction des activités aux organisations estudiantines. Selon lui, en neuf mois de gestion du pouvoir, Talon a servi aux étudiants un plat au goût amer. « Et pour faire avaler ce plat aux étudiants contre leur gré, ce pouvoir dit de la Rupture interdit les activités aux organisations estudiantines emboîtant ainsi le pas au pouvoir dictatorial et liberticide des heures sombres de l’autocrate Kérékou. Ce faisant, Patrice Talon avec la complicité des autorités universitaires théorisent l’instruction des riches au détriment des pauvres en érigeant ainsi des entraves à l’émancipation intellectuelle de la jeunesse béninoise », a-t-il fait remarquer. Selon le président de l’UNSEB, seule la satisfaction des revendications pourra garantir l’accès des universités publiques aux enfants des parents pauvres.
AMEDE MAHOUTONKPE
L’UNSEB se penche sur les problèmes de l’UAC