Pour la construction d’infrastructures, résistantes aux intempéries, un choix efficace du matériau est indispensable. La brique en terre battue ou brique stabilisée est un matériau de construction dont les avantages économiques et écologiques sont peu connus.
Réaliser des briques en terre battue relève d’une dextérité absolue et d’une attention soutenue. Les faits et gestes de Kossi, Mahougnon et Hubert, trois ouvriers rencontrés à Hèvié le 30 novembre 2016 le témoignent bien. Déjà à 9 heures, le trio briquetier est à l’œuvre. Kossi, pelle en main, se charge d’extraire la terre indispensable à la fabrication. Mahougnon quant à lui assure le mélange avec d’autres matières telles que le ciment et l’eau pour garantir la solidité. Après la pression de la machine, la brique est retirée et étalée à l’ombre ou sous une tente, le soleil n’étant pas mieux indiqué pour le séchage. « Cette compression permet d’augmenter sa résistance du bloc. Il est loisible d’ajouter à la terre de barre du ciment pour la stabiliser », souligne Mahougnon. Selon ces jeunes ouvriers, ces briques constituent un très bon régulateur hygrométrique. « Ce type de brique est ancien et a contribué à la construction, sans risque écologique, de plusieurs habitations par le passé », laisse entendre Kossi. De par ces caractéristiques, ces briques sont d’excellents isolants phoniques. Leur mérite est qu’elles sont plus économiques que le nouveau type de brique (sable blanc marin, ciment et eau) souvent utilisé à Cotonou et environs. « Pour la construction d’une maison ordinaire, nous n’avons pas besoin de beaucoup de sacs de ciment. D’ailleurs, le ciment est cher. Et puis, contrairement aux briques utilisées en ville, nous n’avons pas à acheter du sable et à assurer son transport sur le lieu de construction, la nature nous en fait grâce », précise Kossi. Faut-il le souligner, les techniques de fabrication de briques en terre battue restent beaucoup plus artisanales.
Gaël AINONKPO (Stag)