La décision du Gouvernement béninois de mettre en affermage le parc national de la Pendjari est visiblement bien accueillie par des acteurs de la réserve. Ils espèrent des investissements privés pour élever son niveau de conservation et accroitre son attrait touristique.
Les acteurs intervenant dans la réserve de la Pendjari sont unanimes. N’eut été l’appui des partenaires techniques et financiers, ce parc national serait un patrimoine touristique en ruine. A l’intérieur du parc, 60 km de pistes sont nouvellement réhabilitées, des miradors reconstruits, des actions de surveillance renforcées grâce au Projet d’appui à la gestion des aires protégées (Pagap) financé par la Banque mondiale, en complément à d’autres appuis de partenaires tels que la coopération allemande, le Fonds français pour l’Environnement mondial (Ffem) ou le programme Mab/Unesco.
Si ces investissements ont sonné le regain d’intérêt des touristes, des défis restent encore à relever pour faire du parc de la Pendjari un choix de destination privilégié des touristes en quête de Safari. Du coup, la décision gouvernementale de mise en affermage du parc est saluée par de nombreux acteurs. La gérance du Parc sera assurée le mois de février prochain par African Park Network, un organisme non gouvernemental de bonne réputation en matière de gestion des réserves de biosphère en Afrique. « Cette mesure permettra surtout d’élever le niveau de conservation et de drainer des investissements dans le parc qui en a vraiment besoin pour son attractivité », soutient Cosme Kpadonou, chargé de promotion à la direction nationale du parc de la Pendjari. Le nombre de visiteurs du parc est estimé en moyenne à 6500 ces cinq dernières années. Insuffisant au regard de son potentiel. A la marre à crocodile de Bali, premier passage de curiosité pour tous les touristes, les mauvaises herbes ont envahi une bonne partie de la surface de l’eau, une situation inconfortable pour les guides. Mais il faut de la liquidité pour opérer le curage de la marre. « On est conscient que le potentiel du parc n’est pas totalement exploité. Avec tout ce qui se dit, on s’attend à ce que le niveau de qualité soit rehaussé. Gérer un parc demande beaucoup de moyens que l’Etat n’a pas. Avec African Park, ces moyens pourront être mobilisés », espère-t-il.
La zone classée de la réserve de biosphère de la Pendjari couvre une superficie de 480.000 hectares. Elle est constituée de trois zones de chasse et du Parc national de la Pendjari qui occupe à lui seul une superficie de 275 000 hectares. Le tourisme dans la réserve est générateur de revenus pour les populations riveraines. Chaque année, une dotation non négligeable des recettes de la chasse et de la pêche est réservée à hauteur de 30% aux 37 Associations villageoises de gestion des réserves de faune (Avigref) de la réserve. Elle est destinée essentiellement à soutenir les efforts de surveillance villageoise mais également les actions de développement comme la construction d’écoles, le forage de puits et l’accès aux soins de santé.
Gnona AFANGBEDJI