La loi promulguée par le Gouvernement fédéral du Nigeria portant sur l’interdiction d’importation de véhicules par voie terrestre, il y a quelques semaines, n’aura pas duré longtemps. Le Sénat du Géant de l’Est a rejeté ladite loi jeudi 12 janvier dernier au cours d’une séance, avant d’ordonner au service des douanes du Nigeria, la suspension immédiate de la mesure. Une bonne nouvelle donc pour les acteurs de la filière des véhicules d’occasion notamment au Bénin.
Lorsque le Gouvernement nigérian a pris la décision d’interdire l’importation de véhicules par voie terrestre, ce fut la fin de la vente au Bénin de véhicules d’occasion en direction de ce pays qui apparemment était ainsi programmée. Seulement, cette inquiétude des acteurs de la filière au Bénin n’aura duré que quelques semaines. Le Sénat nigérian a rejeté jeudi 12 janvier dernier, la loi promulguée et portant sur l’interdiction d’importation de véhicules par voie terrestre.
Les législateurs, selon l’agence Ecofinance, ont ordonné au service des douanes du Nigeria, la suspension immédiate de la mesure. Ils expliquent leur décision, affirmant son caractère antipopulaire. «D’après nos observations, il est évident que cette mesure est antipopulaire », indique le vice-président du Sénat, Ike Ekweremadu. «Nous représentons le peuple et il est contre cette mesure. Je pense que nos dirigeants devraient l’écouter », a-t-il ajouté, précise l’agence Ecofinance.
Aussi, le Sénat a-t-il chargé le Comité en charge des douanes et taxes d’enquêter sur les raisons qui ont poussé le Gouvernement fédéral à adopter la mesure controversée.
Par ailleurs, environ 500 000 personnes opérant dans le segment de l’importation de véhicules par voie terrestre au Nigeria et dans les pays voisins auraient perdu leur source de revenus si la mesure avait été maintenue.
En réponse à la décision du Sénat, selon l’agence, le président de l’Automobile and Allied Sectoral Group de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Lagos, Oseme Oigiagbe, a affirmé qu’elle nuirait à la production locale. Des propos qui ont reçu l’assentiment du directeur général adjoint du groupe Kewalram Chanrai, Victor Eburajolo. « Nous ne devrions pas encourager la contrebande. Chaque véhicule devrait passer par le port », déclare ce dernier.
La mesure récemment implémentée, il faut le souligner, a affecté non seulement le Nigeria mais aussi les pays voisins dont le Bénin. Le vote du Sénat devrait donc permettre aux opérateurs du secteur de renouer avec leurs profits mais aussi satisfaire la population nigériane. Car, une fois l’interdiction levée, il sera plus facile pour les Nigérians d’acquérir des voitures à l’étranger, à un coût plus accessible que lorsqu’elles passent par le port.
Bruno SEWADE