Là où il passe, ça casse. A peine installé dans son fauteuil du préfet de Littoral que le nom Toboula était déjà sur toutes les lèvres. Les échos de ‘’l’homme fort de Cotonou’’ étaient allés au-delà des frontières de sa compétence territoriale comme s’il était le seul préfet nommé à l’ère du Nouveau départ. Léhady Soglo, fut le premier à faire les frais. Son absence à la cérémonie de passation de charges à celui qui sera son autorité de tutelle lui vaudra une demande d’explication qu’on a pris soin de médiatiser. C’étaient les premiers signes qu’à Cotonou,le commandement a changé de main aussi bien dans la forme et le fond.
Mais depuis le début de l’opération de déguerpissement, la renommée de Modeste Toboula a pris une autre envergure. Certains n’hésitent pas à le comparer à l’ancien chef de circonscription urbaine de Cotonou Jérôme Dandjinou à qui on doit les premiers déguerpissements dans la ville de Cotonou, opération qui a permis la réalisation de la double-voie qui passe devant le Stade de l’Amitié de Kouhounou, aujourd’hui Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou.
Même dans les médias, presque toutes les personnes interrogées s’accordent à reconnaître le bien-fondé de l’opération de déguerpissement, il n’en demeure pas moins que sur le terrain, tout le monde n’a pas le sourire aux lèvres. N’allez pas demander aux victimes, celles qui, du jour au lendemain, ne peuvent plus exercer leurs petits commerces, qui leur permettaient de survivre, d’applaudir cette opération de libération de l’espace public. Mais leur voix est presque noyée dans le flot d’applaudissement en faveur des casses de Toboula. Il parait que les médias ne diffusent en réalité que ce qui les arrange. Mais s’il est une chose dont on est sûr, c’est que ça gronde au sein de la population. A tel point que certains n’hésitent pas à dire que Toboula ne se mettrait jamais au-devant d’une telle opération s’il avait bénéficié d’un mandat électif renouvelable. Pas plus que Patrice Talon d’ailleurs. Du coup, ce sont les avantages du mandat unique prôné par le Chef de l’Etat qui sont perçus dans cette opération de déguerpissement. On peut alors se demander si au-delà de la propreté de la ville qui sert d’alibi au déguerpissement l’objectif en réalité de cette opération n’est pas de faire voir aux Béninois en quoi le principe de mandat unique peut profiter au Bénin. Surtout quand on sait que c’est pratiquement ce seul point du projet de réformes constitutionnelle et institutionnelle qui fait couler beaucoup d’encre et salive. Ce ne serait pas exagéré de dire que par cette opération de libération de l’espace publique, Toboula est en réalité en campagne pour le projet de révision de la constitution actuellement sur la table des députés.
B.H