L’utilisation des pesticides pour la culture du coton conventionnel constitue un véritable handicape pour les activités agricoles à Tchafarga dans la commune de Tanguiéta. Elle l’est encore plus pour les apiculteurs de la commune qui ne cessent de se plaindre. « Nous avons des problèmes avec les pesticides dans notre village. Les abeilles en font les frais et nous avons de sérieux soucis pour le miel que nous produisons », se plaint Boni Mama, président du groupement Tibassiti Yain à Tchafarga, commune de Tanguiéta. Ce groupement qui fait partie des plus gros producteurs de miel de qualité dans la région fait les frais de l’utilisation de pesticides dans la production du coton conventionnel. Ces pesticides se répandent facilement et en quantité non négligeable dans la zone qui est pourtant déclarée Zone d’occupation contrôlée . « En principe, il est interdit d’utiliser des pesticides dans cette zone où on ne produit que du coton biologique, mais sous le prétexte d’accroissement de la production cotonnière, l’Etat a même laissé les producteurs se lancer dans le coton conventionnel », fait remarquer un cadre du ministère du Cadre de vie. Mais on constate dans la pratique que cette interdiction est constamment violée. « La région est déclarée Zone d’occupation contrôlée, et cela veut déjà tout dire. C’est un environnement dans lequel les activités doivent être conduites dans le respect des principes de développement durable avec le moins d’utilisation de produits de synthèse qui sont à même de nuire à l’équilibre écologique mais également à tout ce qu’il y a comme espèce animale et végétale dans cet écosystème particulier", déclare un expert de l’environnement. Selon lui, il est nécessaire d’engager une concertation de tous les acteurs, en l’occurrence ceux de la filière coton pour limiter l’usage de certains produits chimiques qui pourraient avoir des impacts sur la production et la productivité des abeilles.
Armel TOGNON