A Cotonou, le Préfet Modeste Toboula entretient une brouille inextricable dans l’exécution des décisions liées à la libération du domaine public. Alors qu’il nie avoir ordonné le déguerpissement des ruelles, les gros engins mobilisés pour l’opération ont pourtant fait des dégâts importants aux abords de quelques Voies orientées Nord Sud (Vons).
Dans un communiqué publié le 22 janvier 2017, le Préfet du Littoral a rappelé que la libération des espaces publics ne concerne pas les ruelles. Invité dans plusieurs médias hier lundi, il a tenu les mêmes propos tout en dénonçant les sommations de déguerpissement que donnerait la Mairie de Cotonou à certains occupants de ruelles.Or, depuis quelques jours, les hommes et les engins déployés par la préfecture sur le terrain font des mécontents dans le rang des populations. Ils ont été perçus dans plusieurs ruelles non concernées par ladite opération. Ils ont fait des ravages à Vodjè (Vons Pavillon bleu), à Gbogbanou (Entrée Sogema), dans la ruelle de Radio Tokpa et dans la ruelle de Matin Libre à Bar Tito. Le constat est désolant. Les ruelles ont été pratiquement prises d’assaut. Plusieurs bâtiments installés aux abords desdites ruelles et considérés comme obstruant le passage continuent d’être détruits. Mais le Préfet a nié être mêlé à ces destructions entretenant ainsi la confusion au sein de l’opinion. Vu l’importance des dégâts déjà enregistrés, si le Préfet Toboula n’a vraiment pu donner d’ordre, le silence qu’il a observé jusque-là peut être considéré comme une complicité. En réalité, il y a un fossé entre ses décisions et le constat fait sur le terrain. Et le communiqué publié hier lundi par le ministre du Cadre de vie, José Tonato qui précise à nouveau les décisions prises en conseil des ministres, reste le contraire des agissements notés. « Je tiens à rappeler aux populations que l’opération , dans sa phase actuelle démarrée le 4 janvier 2017, ne concerne que les artères principales et quelques rues adjacentes aménagées et dotées de trottoirs et de terre-pleins centraux », a souligné le ministre. Les ruelles sus-citées ne sont donc pas concernées. Les réactions du Préfet sont équivoques et méritent d’être recadrées.
Toboula contre les Soglo…
Hier, le Préfet du Littoral a accusé les autorités de la mairie de délivrer des sommations de déguerpissement tendant à perturber le bon déroulement de l’opération en cours. Reçu sur Canal 3 Bénin, il a plutôt montré que la Mairie de Cotonou fait des choix politiques et comptait retourner l’opinion contre le gouvernement à travers des décisions hasardeuses. Ce lundi, Modeste Toboula a même affiché son inflexibilité vis-à-vis des autorités qui se sont succédé à la tête de la municipalité de Cotonou. Pour lui, ces responsables n’ont jamais fait des choix de développement. Le Préfet Toboula soutient qu’elles ont souvent étalé des gouvernances basées sur des calculs politiciens.Il s’en prend à la famille Soglo qui domine depuis 2003 Cotonou. Selon certains observateurs, Modeste Toboula qui s’affiche comme un gouverneur de la ville-département veut régler ses comptes avec Léhady Soglo. Depuis l’avènement de la Rupture, les deux hommes ont souvent cultivé des relations houleuses. La sortie médiatique d’hier du Préfet du Littoral faite encore de propos désobligeants, envenimera irrémédiablement les rapports des deux.
Mike MAHOUNA