(Quand les caprices des chefs d’établissements asphyxient les enseignants)
Par : Nicodème NOUKOUNMONKE
Non-paiement des loyers, difficile gestion des besoins quotidiens, manque d’engouement aux activités pédagogiques et consorts. A chaque fin du mois, l’enseignant honoraire doit attendre les dates 20 ou 25 pour espérer entrer en possession de son modique salaire. Voilà ce qui caractérise la vie de l’enseignant honoraire béninois communément appelé vacataire. Et pour cause, les salaires du mois de décembre restent encore impayés dans plusieurs établissements publics. Les motifs énoncés par certains responsables d’établissement sont divers et moins convaincants. Au Ceg le Méridien à Abomey-Calavi, la perception a donné comme motif le manque de liquidité. Des propos recueillis auprès d’un vacataire qui a préféré rester sous anonymat, les responsables de la maison ont affirmé que les sous devant servir à payer les honoraires ont été utilisés pour payer les agents permanents de l’Etat lors de l’opération de contrôle effectué sur ces derniers par le paiement main à main des salaires en décembre 2016.
Pour d’autres chefs d’établissements dans la commune de Kpomassè, le retard constaté dans le paiement de salaire des enseignants vacataires est dû aux erreurs commises sur les états comportant les heures faites par ces derniers d’une part, et d’autre part, pour cause de retard connu dans le dépôt des états aux niveaux des recettes perceptions.
Par ailleurs dans la commune de Zè, la situation reste la même par endroit. Mais les raisons évoquées ici concernent le manque de personnel devant servir les honoraires. Selon les informations recueillies, la perception de Zè manque dun caissier. Pour le receveur, il ne pouvait pas juguler deux rôles, donc l’Etat devrait envoyer un caissier pour faciliter la tâche aux enseignants vacataires. D’un collège à un autre, les raisons sont multiples et variées, mais la réalité reste évidente. A l’analyse, il faut souligner que quelque soient les raisons évoquées, ce sont les enseignants et la pédagogie, et surtout les apprenants qui paient le grand prix de ces dérèglements qui jalonnent le système éducatif.
Il faut enfin noter que les enseignants honoraires vivent dans des conditions de travail très difficiles qui ne date pas d’aujourd’hui, mais cette situation ne dit malheureusement pas grande chose aux dirigeants. Pour un système éducatif béninois réellement rénové, l’Etat doit tenir compte des conditions de vie de tous les acteurs intervenant dans le système dont les vacataires.