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Crise préfecture-Mairie de Cotonou : Léhady évite la bassesse de Toboula
Publié le mercredi 25 janvier 2017  |  Matin libre
Léhady
© Autre presse par dr
Léhady Soglo, Premier adjoint au maire de la ville de Cotonou




Après l’incident né de la demande d’explication du préfet Toboula au maire de Cotonou à propos de l’absence de Léhady Soglo à la cérémonie de passation de charges, on pensait que les relations entre les deux hommes avaient évolué. L’opération de libération de l’espace public actuellement en cours dans la ville, capitale économique, montre au contraire que le préfet avait juste rangé les armes pour mieux les brandir. De nouveau, les rapports entre le maire et son autorité de tutelle prennent une allure conflictuelle. Et comme toujours, l’attaque vient de l’autorité de tutelle pendant que le maire Léhady Soglo joue la carte d’apaisement.

Cette fois-ci tout est parti d’un supposé ordre de déguerpissement qu’aurait adressé la mairie à certains occupants du domaine public. Pour Modeste Toboula, ceci n’a pour objectif que de perturber l’opération de déguerpissement. Mais il ne s’est pas arrêté là. Sur une radio de la place, le préfet du Littoral a critiqué la gestion « chaotique » faite de la ville par les Soglo, entendez Soglo père et fils. Il est allé jusqu’à dire qu’il a le pouvoir de suspendre le maire de ses fonctions, suspendre les opérations de recouvrement et peut même priver la mairie de son budget. Pis, Modeste Toboula estime qu’il a un problème d’éducation au niveau du maire de la ville de Cotonou. Soit un ensemble de propos d’une extrême gravité qu’on peut se demande si c’est le seul fait que la mairie ait envoyé des sommations de déguerpissement qui en est la cause.

Mais comme toujours, le maire de Cotonou ne verse pas dans la polémique. Hier comme aujourd’hui, Léhady Soglo fait montre d’éducation et d’élégance. « …Je n’ai pas été élu pour perdre mon temps dans des combats stériles… »,a rétorqué l’édile de la ville de Cotonou dans un journal de la place. Au sujet de la gestion dite chaotique des Soglo, Léhady Soglo répond qu’il est loisible au préfet de dire ce qu’il veut et que le moment viendra où les populations pourront dire si l’équipe actuelle a bien travaillé ou pas. Quant à son supposé manque d’éducation, le maire n’a pas fait de commentaire. Somme toute, des propos qui n’en rajoutent pas à la polémique et qui ne sonnent pas comme une réponse du berger à la bergère. Léhady Soglo fait tout pour éviter un bras de fer inutile avec la tutelle.Mais chasser le naturel, il revient au galop.S’il y a vraiment un problème d’éducation quelque part, chacun peut se faire son propre opinion.

Toboula sur la défensive

A bien analyser la situation, les attaques du préfet du Littoral à l’endroit du maire de Cotonou sonnent comme une fuite en avant. En effet, alors que la première phase de l’opération de déguerpissement ne prend pas en compte les ruelles secondaires non revêtues, on a noté un certain zèle de la part de Modeste Toboula qui n’hésitait pas à diligenter ses engins dans certaines ruelles. Les exemples de Bar-Tito, Vodjè et Gbogbanou en sont l’illustration. Le ministre du Cadre de vie a alors publié un communiqué qui reprécise les endroits objets du déguerpissement que sont les grandes artères. Toboula se sentant alors rappelé à l’ordre par son ministre de tutelle, ajouté à la colère des dignitaires de la religion musulmane, la seule arme qu’il dispose pour se tirer d’affaires est de tout jeter sur le dos de la mairie. Or, il est connu de tous que la mairie n’a rien à voir dans ces déguerpissements et que les débordements observés sur le terrain incombent à la préfecture et Toboula devra en assumer la responsabilité. Sur une télévision de la place, le président de Gerdes Afrique Maître Sadikou Alao n’a pas mâché ses mots : Ce ne sont pas des mesures dictatoriales et autoritaires qui vont faire que le Bénin sera mieux géré. Si le préfet le fait, il sera assigné en justice », a déclaré l’homme de droit.

Worou BORO
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