Week-end peu ordinaire au Centre hospitalier départemental et universitaire de l’Ouémé et du Plateau (CHDU/OP). En effet, 14 patients ont été admis aux urgences depuis la nuit du samedi 28 janvier 2017. Mais hier dimanche, 5 ont été déclarés sans vie et les 9 autres restants, en situation clinique très critique. Il s’agit des fidèles du dieu de Banamè.
Selon le maire de la commune d’Adjarra, les victimes sont issues des cellules de prière de Kpadovié et de Agassako, des villages de la commune. Aux dires d’Yves Aboua, géomètre de profession et une des victimes approchée au Chdu/OP, il leur a été demandé de fermer hermétiquement les portes et fenêtres des maisons pour recevoir les grâces de l’Esprit Saint. Ainsi, à l'aide de haillon, ils ont réussi à fermer toutes les issues de la chambre de prière avant de faire usage du charbon incandescent et de l’encens. Le monde est rempli de méchanceté, de haine et de sorcières, et il faut des prières intenses pour vaincre tout ça. Mieux la fin du monde serait proche et on leur aurait dit de s’enfermer pour des prières dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 janvier’’. Une nuit de prières qui malheureusement a tourné au vinaigre. De source médicale, la mort est survenue suite à l’intoxication et l’asphyxie de ces fidèles. ‘’ Nous étions en séance de prière comme demandé par Daagbo et finalement c’est arrivé comme ça ; Je ne sais pas comment je me suis retrouvé ici ; j’ai ma femme et mes enfants à la pédiatrie et la plus âgée que vous voyez sur l’autre lit….’’, a signalé Yves Aboua. Informés, le Ministre de la santé, le préfet du département de l’Ouémé, le directeur départemental de la santé de l’Ouémé-Plateau, le Maire de la commune d’Adjarra et son premier-adjoint, les responsables en charge de la sécurité au niveau du département, se sont déplacés au Chdu/OP pour constater les faits. En attendant la réaction du gouvernement face à ce drame, le pire est encore à craindre selon des membres du personnel soignant.
Kola Paqui