L’interdiction faite par le préfet du Littoral aux fidèles musulmans de tenir les prières dans les rues et le fumant débat religieux qui s’en est suivi ainsi que la question d’agents fictifs au sein de l’armée et de blanchiment d’argent alimentent les colonnes des quotidiens béninois de ce lundi.
« Interdiction d’occupation des espaces publics : le gouvernement s’explique et rassure les cultes », martèle Le Matinal.
« Le gouvernement n’est pas contre l’expression de la foi », affirme le Garde des sceaux, Joseph Djogbénou dans le quotidien Kini-Kini.
Évoquant les nouvelles mesures dans l’opération de libération des espaces publics, L’Evènement Précis indique que ‘’les chemins de croix, les prières musulmanes et autres interdites dans les rues’’.
Le même journal souligne que l’union islamique du Bénin s’indigne contre cette mesure et interpelle le président Talon.
Selon le Potentiel, le gouvernement est en phase avec la Constitution du pays et de ce fait, les auteurs d’incitations à la désobéissance civique sont condamnables et devront être sanctionnés conformément à la loi.
« Quid des ‘’Tolégba’’ », s’exclame La Priorité qui fustige que pendant qu’on interdit aux fidèles musulmans de prier sur les voies publiques, certains ‘’Tolègba’’, du nom d’une divinité Vodoun, trônent encore au milieu de certaines voies publiques sans être inquiétés.
« Le ‘’deux poids, deux mesures’’ du gouvernement », s’écrie pour sa part Matin Libre tandis que le journal Le Matin souligne que la Constitution du 11 décembre 1990 a tranché le débat de la laïcité.
Comme en réponse au malaise profond et au duel entre foi et pouvoir, une rencontre internationale est prévue du 04 au 09 février prochain au Bénin entre les religions afin de prôner et promouvoir le dialogue interreligieux, informent Matin Libre, Fraternité, Le Matinal et La Presse du jour.
Et La Presse du Jour de préciser que ces assises auront comme thème principal : ‘’le vivre ensemble entre adhérents de différentes communautés religieuses au Bénin et en Suisse : défis, risques et chance’’.
L’affaire de 1331 agents fictifs au sein de l’armée a également inspiré les rédactions qui analysent les différentes réactions de la hiérarchie militaire.
Supposée découverte de 1331 agents fictifs au sein de l’armée : le démenti formel du chef d’état-major général », clame La Nation.
« Le chef de l’état-major général sort les vrais chiffres et ce, pour la toute première fois dans l’histoire de la grande muette.
Du « secret-défense au secret de polichinelle, fustige Nassiara pour qui ce genre d’information classée secret-défense a été mis malheureusement sur la place publique par le chef d’état-major général des forces armées béninoises, Laurent Amoussou.
La Priorité note de profonds malaises au sein de la grande muette et se demande ce qui fait courir les généraux de l’armée béninoise.
A ce sujet, Le Télégramme révèle que l’agent qui a publié le document évoquant la présence d’agents fictifs a été identifié et risque la radiation pure et simple des effectifs de l’armée béninoise.
Des casernes militaires, les canards ont également fouiné à l’aéroport Cardinal Bernadin Gantin de Cotonou où ils évoquent une sulfureuse affaire de transport de devises.
« Aéroport de Cotonou : la douane au cœur d’une vaste affaire de blanchiment d’argent » informe Le Matin qui précise que ‘’plus de quatre millions d’Euros et 800 mille livres sterling ont été saisis.
Selon les détails livrés par le journal, l’exploit a été réalisé le jeudi 19 janvier dernier par un jeune officier de la gendarmerie qui a mis le grappin sur deux trafiquant de devises, un Nigérien et un Nigerian.
Ces deux faussaires en partance pour Dubaï, ont été interpelés, selon les sources du journal, sur le tarmac au pied d’un vol de la compagnie Ethiopian Airlines, lorsqu’ils s’apprêtaient à embarquer avec leur colis et escortés par des agents des douanes béninoises avec lesquels ils ont accompli diligemment toutes les formalités.
A l’analyse du tabloïd, cette affaire tentaculaire est à l’origine des successifs limogeages de hauts responsables des douanes béninoises.
Une bavure policière survenue à Savalou, un peu plus à deux cents kilomètres de Cotonou défraye la chronique.
« Pour opposition à la police : un jeune homme froidement abattu à Savalou », libelle le Télégramme.
« Pour refus de payer 200 francs cfa, un jeune homme froidement abattu par la police à Savalou », s’indigne Le Soleil Levant.
« Le rançonnement donne la mort à un homme », dénonce Fraternité.
Selon ces parutions, le jeune homme qui se serait opposé à débourser 200FCFa pour passer le barrage érigé par les policiers, a fait les frais du courroux d’un agent qui a dégainé et tiré à bout portant sur ce citoyen qui venait de son champ.