Par : Giscard AMOUSSOU
L’on ne saurait qualifier autrement ce qu’est devenu le syndicalisme pour le système éducatif béninois. Depuis quelques semaines, la grève dans le secteur de l’éducation empêche bon nombre d’élèves d’accéder à la connaissance. Cette situation n’ébranle guère l’ardeur du monde syndical à perdurer dans sa lutte. Une lutte dont les objectifs enlisent davantage le secteur éducatif. La dégradation du système éducatif béninois trouve sa part dans ces mouvements sans répit. Alors que pendant plusieurs années, les centrales syndicales ont dénoncé le manque criard dans le système d’enseignants qualifiés et incitent à un recrutement massif, au même moment, ils optent pour l’absence de solutions palliatives. Le déblayage dans le secteur éducatif est devenu une lettre à la poste. La multitude de syndicats dont regorge le secteur de l’enseignement reste aujourd’hui la gangrène qui affecte chaque jour le secteur. La paresse est devenue la chose la mieux partagée par les syndicalistes qui trouvent que tous les moyens sont bons pour aller en grève. Aujourd’hui pour une question d’appui des personnels enseignants à la retraite aux encadreurs insuffisants, l’école est fermée. La qualité de l’enseignement étant déjà un souci, les syndicalistes l’enveniment par cette méthode. Alors qu’à peine ils donnent le minimum pour une éducation de qualité, c’est la grève, l’instrument de chantage aux autorités. Il faut désormais réfléchir sur les réformes syndicales dans le secteur de l’éducation, le seul gage d’une formation apaisée. Le système éducatif béninois ne peut avoir de meilleurs jours si les réformes administratives du nouveau départ ne tiennent pas aussi compte du système syndical au Bénin. La bête noire de l’école reste et demeure le syndicalisme au regard des difficultés que connaît le système éducatif depuis des années suite aux débrayages répétés pour des situations qui peuvent être gérées sans grands bruits. Le syndicalisme est devenu un parti d’opposition où toutes les occasions sont bonnes pour des mouvements de protestations. Il est temps que le nouveau départ règle cette situation qui n’offre aucun avenir radieux au système éducatif béninois.