Le maire de Ouidah, Séverin Adjovi est sommé de convoquer la session de vote de défiance à son encontre. Le Préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia lui a enjoint de s’exécuter sans délai afin de conduire à terme le processus de sa destitution.
Après l’échec de la conciliation du mercredi 25 janvier 2017 entre le Maire de Ouidah et le groupe des 12 conseillers qui exigent sa destitution, Séverin Adjovi est davantage coincé.
Multipliant des démarches de séduction à l’endroit de certains élus, il vient d’être saisi par le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia aux fins de convoquer sans délai, la session qui consacrera sa destitution ou son maintien à la tête de la commune. Pour le moment, il n’a pas encore donné une réponse, mais la loi l’y oblige. Il prend son temps en espérant désamorcer la bombe. Comme on peut s’en rendre compte, au regard de l’instabilité qui règne au sein de quelques conseillers qui lui sont encore fidèles, le maire a entrepris une série d’actions de toute sorte pour s’assurer du soutien de certains élus du camp adverse, le jour du vote. Il s’agit notamment de Simplice Adagbé, Michel Ahouannou, Denis Ahouandjinou, et Antoine Hounzanhédo.
Adjovi accuse le régime Talon
Désormais le dos au mur, Séverin Adjovi joue la carte de la victimisation. Par le biais de ses caudataires qui inondent les réseaux sociaux de publications nauséeuses, et au cours des réunions qu’il multiplie avec les sages et notables des différents arrondissements de Ouidah, Séverin Adjovi tente de répandre dans l’opinion, que c’est le régime du Président Patrice Talon qui est à la base du vent de destitution qui risque de l’emporter. Selon lui, aussi bien le Préfet de l’Atlantique Jean-Claude Codjia, que le ministre de la Décentralisation Barnabé Dassigli, sont en train d’exécuter une mission que le Chef de l’Etat leur aurait confiée, en représailles au fait qu’il ne lui a pas accordé son soutien pour la présidentielle passée. Pour Séverin Adjovi, la mission d’investigation de l’Inspection générale des finances actuellement en cours à la Mairie de Ouidah, n’est ni plus ni moins qu’un acharnement. Cet argument aussi léger qu’une plume de colibri ne peut jaillir que de l’esprit d’un homme en difficulté et sans arguments valables pour se défendre.
Il faut rappeler que les vrais arguments de la procédure de destitution entamée contre Séverin Adjovi ainsi que les motifs de la présence de l’Igf dans la Commune de Ouidah ne sont pas ceux qu’il évoque. En voici quelques-uns sur la longue liste de griefs : le détournement sur plusieurs années, de plus de 134 millions par le frère du maire, régisseur de la mairie jusqu’à sa mise sous mandat de dépôt, la signature de contrats à polémique avec des entreprises de travaux routiers pour la vente de l’eau des bas-fonds de la Commune et l’exploitation sauvage de carrières de sable ; l’exploitation des adductions d’eau villageoises de la commune sans reversement dans les caisses de la ville des ressources générées ; la rupture de plusieurs accords de coopération décentralisée qui liaient la commune de Ouidah à 6 villes européennes ; la relégation du tourisme au dernier rang des priorités de la commune alors que ce secteur est le premier atout de la ville etc. Si malgré tous ces faits accablants Séverin Adjovi estime que le pouvoir veut le destituer injustement, alors, il faudra maintenant que le régime du Nouveau départ s’intéresse de près au cas de la commune de Ouidah.
AT