Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Interdiction d’assemblées générales syndicales dans les écoles : Les enseignants grévistes défient l’autorité à Porto-Novo
Publié le mercredi 1 fevrier 2017  |  La Nation
Les
© Autre presse par DR
Les enseignants des universités publiques en grève illimitée




Le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou a rendu public, vendredi 27 janvier dernier, un communiqué interdisant aux enseignants de la maternelle et du primaire qui observent un mouvement de grève depuis trois semaines, à tenir des assemblées générales syndicales dans les enceintes des écoles maternelles et primaires publiques. Mais cette mesure ministérielle n’a pas été respectée ce mardi 31 janvier à Porto-Novo.

Le communiqué n°0190/ MEMP/SP en date du vendredi 27 janvier du ministre des Enseignements maternel et primaire a été bafoué ce mardi 31 janvier à Porto-Novo. Nonobstant l’esprit et la lettre de ce communiqué qui interdit aux enseignants de tenir des assemblées générales syndicales dans l’enceinte des écoles publiques afin de ne pas perturber leurs collègues non-grévistes qui s’acquittent de leurs devoirs professionnels, force est de constater que cette interdiction n’a pas été suivie. Les enseignants de la maternelle et du primaire, grévistes du département de l’Ouémé et du Plateau, ont tenu hier leur assemblée générale à l’Ecole urbaine centre de Porto-Novo, leur lieu habituel depuis le déclenchement de cette grève qui est à sa troisième semaine consécutive.

Ils ont fait leur réunion syndicale comme si ce communiqué n’existe pas. L’assemblée générale a duré de 10 h jusqu’à 15 h dans l’enceinte du plus grand complexe scolaire de Porto-Novo. Ces enseignants grévistes n’ont pas été inquiétés, les Forces de l’ordre n’étaient même pas sur le terrain. Mais certains moins courageux avaient une peur bleue au ventre craignant que l’autorité ministérielle n’envoie des éléments de la police pour les faire disperser.
Pour Joseph Aïmassè, coordonnateur départemental des grèves dans l’Ouémé et le Plateau, ce communiqué est « dangereux et anticonstitutionnel ». « C’est une déclaration de guerre du ministre aux enseignants », estime-t-il, en ce sens qu’il vient restreindre l’espace des libertés syndicales chèrement conquises et garanties par la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin.

C’est donc pour cette raison qu’ils ont décidé d’organiser, cette assemblée générale syndicale et aux mêmes lieux pour montrer à l’autorité de tutelle que sa mesure d’interdiction est inacceptable, a expliqué Joseph Aïmassè. Ainsi, la rencontre a eu lieu. Les responsables syndicaux au niveau des départements de l’Ouémé et du Plateau ont fait le point à la base des dernières négociations que le ministre a eues avec le bureau des organisations syndicales en grève. Les enseignants-grévistes à la base ont conclu qu’aucune des revendications n’a concrètement été satisfaite. Et par conséquent, il a été décidé de la poursuite de la grève jusqu’au jeudi 2 février prochain à minuit.
Un tour de ville dans certaines écoles maternelles et primaires de Porto-Novo a d’ailleurs a permis de constater que le mouvement a été largement encore suivi. Les classes étaient toutes fermées comme c'était d’ailleurs le cas à l’Ecole urbaine centre de Porto-Novo ou a été tenue l’assemblée générale syndicale.

Les quatre syndicats dissidents d'opposés à la grève n’ont pas eu d’effet sur le terrain. C’est seulement au niveau du complexe scolaire d’Attakè qu’il est constaté un timide déroulement des activités pédagogiques. Puisqu’en dehors des classes de CM2 souvent ouvertes parce que gardées par les directeurs ou directrices d’école, quelques deux enseignants titulaires étaient au poste et travaillaient avec les écoliers. Approchés, ceux-ci ont refusé de parler à la presse.
Pour Joseph Aïmassè, la motion de grève dans l’enseignement maternel et primaire sera levée dès que le ministre Salimane Karimou aura satisfait aux revendications. Lesquelles, rappelle-t-il, portent essentiellement sur le rapportage des actes invitant les inspecteurs et conseillers pédagogiques retraités à reprendre la craie dans le système éducatif, l’application du décret portant statut des enseignants maternel et primaire, et l’élimination de la dictée comme matière invalidant la formation des élèves instituteurs normaliens¦


Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau
Commentaires