«Laïcité de l’Etat et dialogue interreligieux». C’est le thème central de l’émission «100% Bénin» de la chaîne de télévision panafricaine Sikka Tv, ce jeudi 02 février 2017. L’interdiction des manifestations religieuses sur la voie publique était au cœur du débat. Léonce HOUNGBADJI et Ousmane ALEDJI étaient les deux invités de Joël Yétondji.
Retenue, dialogue et paix. C’est ce qu’il faut retenir de l’intervention du Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP). Léonce HOUNGBADJI, puisque c’est de lui qu’il est question, n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer son indignation et ses inquiétudes suite aux tensions créées par cette «restriction injustifiée du gouvernement». Il s’est dit très préoccupé par cette démarche politicienne indigne du Bénin et a rappelé au Gouvernement que même en Europe et aux Etats-Unis, aucune mesure de restriction n’est prise à l’encontre des religions. «Dans ces pays de grande démocratie, les rues sont exposées à l’expression de la foi et de la religion, dans le strict respect de la loi», a-t-il affirmé. «La laïcité de l’Etat est un idéal, un principe, une valeur qui distingue le pouvoir politique des organisations religieuses. L’Etat doit rester neutre. La laïcité ne consiste pas à combattre les religions. Dans l’histoire du Bénin, ce qui se passe aujourd’hui, ne s’est jamais passé par le passé. C’est admissible. L’indignation doit être générale pour ramener le gouvernement sur le droit chemin, afin de préserver l’unité nationale et la cohésion sociale. L’histoire de notre pays montre que le dialogue interreligieux est toujours au service du développement, de la paix, de la stabilité et de la sécurité», a-t-il fait observer. «Le premier facteur de la démocratie, c’est la liberté. C’est pourquoi, je ne laisserai pas mettre en cause la crédibilité du Bénin. Je ne laisserai pas le Bénin être abîmé et voir ses libertés mises en cause. La situation de notre pays est à haut risque. Le gouvernement doit mettre fin à la provocation et à la diversion pour éviter le mur que lui-même a construit», a-t-il souligné, avant d’appeler à la vigilance citoyenne de tous les compatriotes de toutes tendances religieuses en vue de faire barrage à la volonté du Gouvernement d’installer par tous les moyens la dictature, et de défendre nos valeurs universelles de liberté, de démocratie pluraliste et de laïcité. «Le pouvoir d’Etat est déjà une puissance. Un pouvoir qui procède par écrasement, qui terrorise son peuple, est un pouvoir très faible. On nous cache des choses. J’exprime toute ma solidarité à la communauté musulmane et aux chrétiens et j’invite le Gouvernement à rapporter sans délai et sans condition sa décision», a-t-il conclu.
Il faut dire que le second invité Ousmane ALEDJI n’a pas aussi fait de cadeau au gouvernement. Il estime que ses agissements constituent un véritable danger pour notre démocratie et invite le chef de l’Etat à prendre ses responsabilités.
M.M