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Art et Culture

Dialogue interreligieux: L’exemple béninois intéresse les Suisses
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  La Nation
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© aCotonou.com par TOP
La fête du vodoun à Grand Popo
Plusieurs adeptes du culte vodoun se sont retrouvés à Grand Popo pour célébrer la fête du vodoun






Notre pays abrite depuis le samedi 4 février dernier une rencontre internationale sur le dialogue interreligieux au Bénin. Des personnalités religieuses : têtes couronnées, dignitaires de cultes vodoun, et autres personnalités politico-administratives ont honoré de leur présence ces assises qui ont eu pour cadre le Centre international d’expérimentation et de valorisation des ressources africaines (Cievra), à Glo-Djigbé, commune d’Abomey-Calavi.

Né d’une collaboration entre la Conférence des évêques Suisses (Ces) et la Fondation Espace Afrique (Fea), le projet dialogue interreligieux au Bénin permettra à la délégation suisse venue au Bénin dans le cadre de cette rencontre internationale, de s’inspirer du modèle de notre pays connu comme un havre de paix où cohabite de façon pacifique des populations de religions différentes.

« Nous voici réunis pour parler de paix. Cette paix qui, de nos jours, est constamment menacée par le développement de l’intolérance religieuse, de la xénophobie, du communautarisme exacerbé. Cette paix qui est mise en péril au quotidien par des individus d’une violence rare qui sèment la désolation et la mort au nom de ce qu’ils disent être des croyances pieuses. », a insisté, à l’ouverture des travaux le président fondateur de Espace Afrique, Samuel Dossou Aworet. Il rappelle que la conviction du croyant ne lui permet pas de se désintéresser de ses frères et sœurs qui sont dans la souffrance. « Une telle attitude serait en pleine contradiction avec notre comportement de croyants », a-t-il indiqué. Il n’a pas non plus manqué d’exprimer son inquiétude pour demain par rapport à ce que vit aujourd’hui l’humanité à cause des conflits liés à la religion. « Nous voulons un monde de paix. Mais nous ne pourrons le bâtir qu’ensemble. Il nous faut cultiver chaque jour, les valeurs comme le respect et l’estime mutuelle entre croyants, les rapports de bon voisinage et de fraternité entre adeptes de différentes religions. », a-t-il ajouté, justifiant par la même occasion l’importance et la nécessité de pareilles assises « afin de mieux nous connaître pour s’apprécier et s’enrichir mutuellement de nos échanges. Il rappelle à l’assistance que le Bénin se caractérise par une cohabitation pacifique entre chrétiens, musulmans et religions autochtones. « La quête de paix implique donc nécessairement le dialogue serein entre religions, entre croyants. La richesse de la diversité religieuse doit être préservée à tout prix. »

Modèle d’acceptation mutuelle des confessions

« Le but du voyage de la Conférence des évêques suisses est de mieux comprendre le modèle béninois de tolérance et de dialogue entre les communautés religieuses en vue d’en tirer les leçons qui en émaneront pour en faire usage auprès de la diaspora multi-religieuse de plus en plus nombreuse en Suisse et en Europe. », a-t-il ajouté, espérant qu’avec la diversité des provenances et la qualité des participants à cette rencontre sortiront de riches et fructueux échanges qui nous seront mutuellement profitables.
Pour le chef de la délégation suisse, monseigneur Alain de Raemy, la Suisse est débitrice de ses privilèges pour la paix.
« Nous avons vraiment un rôle à jouer ensemble, pas seulement ici mais dans le monde entier.
Il y a un grand danger entre les religions qui est de ne pas prendre du temps, de la patience. Il faut du temps de se connaître, de s'écouter. Nous avons à faire pour se connaitre, de s'écouter, de se concerter », a-t-il dit.
Intervenant à la cérémonie au nom du chef de l’Etat, le ministre Joseph Djogbénou a indiqué que le président Patrice Talon considère que le dialogue n’est pas une rencontre de soi-même mais plutôt une considération de soi-même. « Il est une offrande de soi-même. Sur le plan international, l’on se rend compte de l’importance du dialogue. Le dialogue est nécessairement de construire », a-t-il ajouté. Il conclut que le défi au monde et au Bénin est de rendre possible ce dialogue. « Un dialogue inclusif, intégral qui ne laisse nulle confession », a-t-il conclu.
La Suisse et l’Europe étant caractérisées par une présence forte d’une diaspora où se côtoie une multiplicité de religions et de croyances, le but du voyage de la Conférence des Evêques Suisses est de mieux comprendre le modèle béninois de tolérance et de dialogue entre les communautés religieuses en vue d’en tirer les leçons utiles auprès de la diaspora multi-religieuse de plus en plus nombreuse en Suisse et en Europe.
La quête de paix implique donc nécessairement le dialogue serein entre religions, entre croyants. La richesse de la diversité religieuse doit être préservée à tout prix.

Sabin LOUMEDJINON
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