Jean-Baptiste Elias, Président du Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) était hier face aux professionnels des médias. Objectif, porter à la face du monde la mauvaise gestion qui s’opère à Libercom. A l’en croire cette société étatique de télécommunication est accablée d’une série de scandales qui l’empêchent de prospérer. En tête de peloton de ces mauvaises pratiques, l’octroi de façon fantaisiste des forfaits de communications à certains responsables de la société. Le pire selon Jean-Baptiste Elias est que ces responsables vont au-delà des quotas qui leur sont accordés créant ainsi des millions de dettes à la charge de Libercom. Comme si cela ne suffisait pas, selon les investigations menées par le Fonac, l’actuel Directeur général de Libercom a créé d’autres charges à la société malgré les difficultés financières dans lesquelles végète Libercom. A en croire Jean-Baptiste Elias, le nombre de direction techniques a été augmenté. « Il est passé de 3 directions techniques à 7, puis de 26 postes de responsabilités à 54 avec effets financiers importants et immédiats. Ces agents nommés sont immédiatement reclassés à des catégories supérieures avec effets financiers sans aucune base de mérite », a expliqué le président du Fonac.
La cerise sur le gâteau est que le Directeur général et sa Directrice des ressources humaines (Drh) ont des diplômes non éligibles dans le secteur public. A l’en croire, le master en administration des affaires du Directeur général et le Brevet de technicien supérieur (Bts) de la Drh ne sont pas reconnus par l’Etat béninois. De plus, le Directeur actuel a perçu un double salaire de janvier 2014 à mai 2015. Selon Jean-Baptiste Elias, Rafiatou Monrou, Ministre de l’économie numérique est informé de tous ces scandales qui plombent l’évolution de cette société étatique mais aucune sanction n’a été prise contre les concernés. Ils continuent d’exercer comme si de rien n’était.
Jean-Baptiste Elias a profité de cette sortie pour clarifier la nomination de certains responsables de la société civile dans des structures étatiques. A l’en croire, ces genres de nominations ne datent pas de ce jour. La nomination des membres de la société civile à l’Autorité de régulation des marchés publies (Armp) est une exigence des directives de l’Uemoa. De plus, ceux qui ont été nommés à l’Armp ont été élus par leurs pairs pour remplacer ceux qui sont arrivés à la fin de leur mandat depuis mai 2016. Même chose pour ceux qui ont été envoyés à l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc). Selon lui, ils ont été élus en avril 2016. C’est la fin de l’enquête de moralité qui a abouti à leur nomination à l’issu du conseil des ministres du 25 janvier 2016. Ces nominations ne les empêcheront de continuer à militer au sein de la société civile et de faire des dénonciations au besoin.
Isac A. YAÏ