Le Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac), est monté au créneau ce lundi 6 février, après un temps d’immobilisme. A la faveur d’une conférence de presse animée au Codiam à Cotonou, le président du Front, Jean-Baptiste Elias, et ses collaborateurs se sont prononcés sur la situation qui prévaut actuellement à Libercom.
La baisse du chiffre d’affaires d’année en année depuis 2013 à Libercom et les difficultés financières que traverse la société depuis un moment préoccupe le Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac). Au cours d’une conférence de presse animée ce lundi, le président du front, Jean-Baptiste Elias, et ses collaborateurs ont expliqué les démarches qu’ils ont menées jusque-là pour que le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, autorité de tutelle de Libercom, redresse la situation.
Dans sa déclaration liminaire, Jean-Baptiste Elias a rappelé que les 28 septembre et 8 novembre 2016, le Fonac a tenu des séances de travail avec le directeur général et tous les membres du Comité de direction de Libercom. Ces séances ont été organisées, indique-t-il, en présence du conseiller technique juridique du ministre de l’Economie numérique et de la Communication et du directeur des Affaires administratives et financières du même ministère.
Le constat au terme de ces séances, selon le président du Fonac, est que malgré la baisse du chiffre d’affaires de la société et des difficultés financières, de nouvelles charges ont été créées. Et, au nombre de ces charges, Jean-Baptiste Elias cite l’octroi de forfaits téléphoniques à des personnalités mais pris en charge par Libercom; le dépassement de forfait téléphonique octroyé à certaines personnes de plusieurs millions de francs Cfa non recouvrés ; l’aggravation des charges de l’entreprise en passant de trois directions techniques à sept ; puis de vingt et six postes de responsabilité à cinquante quatre avec effets financiers importants et immédiats.
A toutes ces charges, poursuit le président du Fonac, s’ajoutent, le reclassement des agents nommés à des postes de responsabilité dans des catégories supérieures avec effets financiers importants, sans aucune base de mérite, sans oublier d’autres formes de mauvaise gestion qui fragilisent aujourd’hui Libercom.
Le ministre de l’Economie numérique et de la Communication et le président du Conseil d’administration de la société sont-ils au courant de cette situation ? Oui répond sans ambages Jean-Baptiste Elias qui souligne qu’à partir des séances de travail jusqu’aux démarches pour vérifier l’authenticité des diplômes des cadres de cette société, le Fonac met régulièrement au courant le ministre de tutelle. Et, c’est pour respecter ses principes de fonctionnement que le Fonac, selon son président, a été obligé de porter à la connaissance du public, les constats qu’il a faits dans la gestion de cette société d’Etat. Car, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, à son avis, n’a pas encore montré son intention de mettre fin à cette mauvaise gestion de Libercom qui commence par perdurer, regrette le président du Fonac.
Bruno SEWADE