La Journée internationale de la « Tolérance zéro à la mutilation génitale féminine » a été commémorée ce lundi 6 février. A l’occasion, le ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation technique et professionnelle, Lucien Kocou, assurant l’intérim de sa collègue en charge des Affaires sociales, a délivré un message à la nation, exhortant les communautés à mettre fin à la pratique.
Les statistiques sont sans appel. Plus de 25 millions de filles et de femmes actuellement en vie dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient ont subi une forme de mutilation génitale féminine/excision (MGF/E). Au total, 30 millions d’autres filles risquent d’en être victimes au cours de la prochaine décennie, avertit le ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation technique et professionnelle, Lucien Kocou, intérimaire du ministre en charge des Affaires sociales.
Selon lui, la pratique crée beaucoup de dégâts sur la vie des victimes. Le Bénin, ayant cerné l’enjeu, s’est illustré dans la lutte contre le phénomène ces dernières années à travers le renforcement des lois et actions visant à lutter contre les violences faites aux femmes, rappelle-t-il.
La 4e édition de l’enquête démographique et de santé montre que la proportion des femmes excisées au Bénin a diminué depuis 2006 passant de 13% à 7% en 2012 avec de grandes disparités entre les départements. Toutefois, relève le ministre, « La pratique de l’excision persiste et on note encore des poches de résistance surtout dans les zones frontalières du Bénin ». Les départements en tête de liste, selon lui, sont l’Atacora, la Donga, le Plateau avec une forte prévalence dans le Borgou et l’Alibori où l’on enregistre respectivement 41% et 26%.
Au regard de ces facteurs, indique-t-il, « La nécessité de poursuivre des initiatives de protection des filles et des femmes contre cette pratique s’impose ». Pour y arriver, il convient « de conjuguer nos efforts pour découdre définitivement avec l’excision et ses nouvelles stratégies transfrontalières », préconise-t-il.
D’ores et déjà, le Gouvernement rassure de son engagement à éradiquer le fléau, à en croire le ministre. Dans la même perspective, il invite les victimes, les autorités locales, les leaders religieux, les chefs coutumiers et les chefs de famille à prendre des initiatives visant à mettre fin à cette pratique rétrograde. Aussi, insiste-t-il sur l’engagement de tous à soutenir les actions de prévention des MGF et à faire progresser l’égalité des sexes et les droits fondamentaux des filles et des femmes.
Communément appelées excision, les mutilations génitales féminines sont un ensemble d’interventions visant à enlever tout ou en extraire une partie de l’appareil génital de la fille et de la femme. Ces pratiques sur l’être excisé, souligne Lucien Kocou, puisent leur origine dans la sociologie, la culture et la croyance religieuse. Leurs conséquences sur la femme et la fille sont d’ordre psychique, psychologique, physique et physiologique, indique-t-il?
Maryse ASSOGBADJO