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Location de bâtiments au profit de l’administration publique: 10 milliards F CFA de gâchis chaque année
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  La Nation
La
© Autre presse par DR
La Direction générale des impôts






L’administration publique engloutit chaque année des montants faramineux dans la location d’immeubles, faute d’assez de bâtiments pour abriter des services publics. Pendant ce temps, pour on ne sait quel motif, les travaux de construction lancés par l’Etat marquent le pas au lieu d’avancer. Mais la situation ne saurait durer davantage, pourrait-on dire, au regard de la détermination du Gouvernement.

« Il serait en effet indiqué qu’à l’avenir, la construction des bâtiments publics soit financée dans le cadre de BOT, les loyers devant servir à acquérir les bâtiments construits pour renforcer le patrimoine de l’Etat » au lieu de payer les loyers à perte. Si le Gouvernement en est arrivé à cette conclusion révélée par le ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki, mercredi 4 janvier dernier, c’est sans doute pour limiter les dégâts et faire retenir dans les caisses de l’Etat, les montants décaissés chaque année pour payer le loyer d’une partie de l’administration publique.

« L’Etat aujourd’hui loue beaucoup de bâtiments administratifs et le montant global des loyers est estimé à dix milliards de francs Cfa », avait lâché le ministre d’Etat dans ses explications. Il poursuit : « Si l'on trouve de nouveaux mécanismes, le patrimoine de l’Etat sera renforcé ». Ce que tente déjà le Gouvernement en instruisant le ministre du Cadre de vie et du Développement durable pour revoir la politique de financement direct par l’Etat de la construction des immeubles administratifs. A ce propos, le Partenariat public-privé (PPP) sur lequel mise fortement le président Patrice Talon pour mener à bien son programme d’actions sera fortement sollicité.
« On réalise que toutes les fois que l’Etat doit construire un bâtiment administratif, que cela ne se passe jamais bien. Le siège de l’Assemblée nationale est encore là. Il y a d’autres immeubles, d’autres centres de santé qui ne sont pas achevés », fait observer aussi le ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki qui en vient à la conclusion qu’il y a un mal quelque part. De ce constat, les constructions confiées à des privés connaissent un aboutissement heureux et accouchent, dans bien de cas, de joyaux alors que ceux conduits par l’Etat marquent le pas pour connaître à la fin l’abandon. Les exemples sont légion. Et le cas de la construction du siège de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication évoqué par le Conseil des ministres du 4 janvier dernier est patent. Fort heureusement, dans ce cas au moins, la mission d’expertise diligentée sur le chantier a pu noter « la bonne qualité des fondations de l’ouvrage », ce qui autorise donc à rechercher de nouveaux financements privés pour son achèvement.
L’état paie des loyers tous les mois à des privés pour abriter ses bureaux. Ces privés peuvent aussi construire et l’Etat paiera des loyers mais à la fin, l’Etat est propriétaire.

Une option bénéfique

Lorsque le bâtiment est construit, personne ne s’intéresse de savoir qui l’a financé puisque le bâtiment répondra aux normes prévues par l’administration publique dans un partenariat entre l’Etat et le secteur privé. Cela soulage les finances publiques et les ressources seront utilisées à d’autres fins », projette aussi Pascal Irénée Koupaki dans la même veine que la nouvelle dynamique du Gouvernement. Cette option, comme on le voit, semble bénéfique à tout point de vue. Primo, elle permettra d’en finir avec les nombreux cas de chantiers publics abandonnés dans le pays, Et Dieu sait qu’ils sont nombreux. L’exemple de la construction du siège du Parlement à l’entrée de la ville de Porto-Novo, « le musée de la corruption » comme l’appellent certains, est devenu aujourd’hui un exemple édifiant de cet état de chose. Secundo, cette politique voulue par la Rupture aura entre autres pour gain de mettre un terme à l’éparpillement des services de l’administration publique. Et si dans cette vision, il peut être envisagé la construction de tours ou de grands immeubles, la concentration du service public dans un même espace géographique sera chose effective. Et c’est l’usager qui va s’en frotter les mains, obligé qu’il sera de ne plus parcourir mille et un lieux avant de se voir satisfait ?

Josué F. MEHOUENOU
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