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Processus de destitution : Ce qui est reproché au maire de Djougou
Publié le mercredi 8 fevrier 2017  |  Matin libre
L`Ong
© aCotonou.com par Didier Kpassassi
L`Ong Direct Aid offre un forage d`eau potable aux population de Djougou.
L`Ong Direct Aid offre un forage d`eau potable aux population de Djougou.




Le vent de destitution des maires souffle depuis le 30 janvier 2017 dans la commune de Djougou. Le maire de Djougou, Alassane Zoumarou n’est plus en odeur de sainteté avec la majorité de ses conseillers qui l’accusent de mauvaise gouvernance des affaires communales. Face à la presse hier, mardi 07 février 2017, les conseillers dissidents ont évoqué les mobiles de la motion de destitution de l’autorité municipale.

« Il ne s’agit ni plus ni moins de questions politiques mais plutôt de gouvernance et les faits qui sont reprochés au maire Alassane Zoumarou sont d’une extrême gravité », a laissé entendre Abraham Akpala Abichayi, porte-parole du Collectif des conseillers communaux demandant le retrait de confiance au Maire de Djougou. Ces derniers n’entendent plus cautionner la gestion faite par le maire et réclament simplement son départ de la tête de la municipalité. Il est reproché au Maire Alassane Zoumarou de faire une mauvaise gestion des valeurs inactives avec la levée illégale des taxes pour sa propre poche. « En matière de recette non fiscale, les opérations d’exécution du budget sont effectuées sous le contrôle du receveur percepteur au moyen de valeurs inactives (timbres et tickets). En violation de cette disposition légale, circulent des tickets parallèles non ponctionnés par le receveur percepteur et servent à lever des taxes », lit-on dans la déclaration de presse des conseilleurs dissidents. A en croire ceux-ci, sur plusieurs millions perçus dans le site aurifère de Tansar (BarèÏ), seulement trois millions cinq cent mille francs (3 500 000F) ont été versés à la recette perception. Ceci ajouté aux prêts d’argent effectués sur les fonds collectés de la commune à des fins personnelles et le versement de 5000F seulement sur les 25000F perçus par acte de cession de parcelles vendues sur le compte de la mairie. Des infractions qui, selon les conférenciers, constituent des fautes lourdes conformément à l’article 55 de la loi N°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin.

Aucune orthodoxie dans la passation des marchés publics…

Le maire Alassane Zoumarou est accusé également de bafouer les règles d’orthodoxie dans l’attribution des marchés publics. Ceci au mépris de la loi N°2009-02 du 07 août 2009 portant code des marchés publics en République du Bénin et ses décrets d’application. Pour se justifier, les conseillers se sont référés à la réfection de la résidence du maire budgétisée à un montant de 15 millions de franc Cfa. Des travaux de réfection qui, selon eux, étaient achevés bien avant le démarrage du processus de passation des marchés. « Ainsi, le premier appel d’offre a été lancé le 24octobre 2016 (confère avis d’appel d’offre DAO N°63/CD/SG/PRMP/DST-SC/SPRMP) et rendu infructueux parce que le prestataire qui a réfectionné la résidence n’a pu réunir les pièces légales et c’est maintenant qu’un nouvel appel d’offre court pour régulation », s’est offusqué le conseiller Abraham Akpala Abichayi. De même, la polémique relative au curage des caniveaux a été évoquée. Cette activité n’étant pas inscrite au Plan de travail annuel (Pta2016) et non budgétisée, le prestataire aurait été identifié par le maire même pour un montant d’environ six millions (6 000 000FCFA) inscrit au budget 2017. Actuellement les arrangements sont en cours pour payer le prestataire qui serait un parent du maire, selon les conseillers dissidents.

Non-respect des délibérations du Conseil communal…

« En dépit du rejet clairement exprimé par le Conseil communal, le soi-disant directeur de cabinet continue allègrement d’occuper son poste au sein de l’administration communale » dénonce le porte-parole des dissidents. L’autorité communale est toujours pointée du doigt accusateur dans la détérioration de la cohésion sociale dans la ville de Djougou. Son ingérence dans la gestion du football malgré l’existence des structures assermentées où il serait accusé de détournement de 778 000F représentant les ristournes au profit de la Commune ; ingérence dans la désignation de certains chefs traditionnels ; son caractère impulsif et son manque de concertation, son manque d’égard vis-à-vis des conseillers par des attaques verbales, de dénigrement. Ce sont autant de faits reprochés au maire Alassane Zoumarou et qui justifient la volonté des conseillers dissidents, de lui retirer leur confiance. L’ouragan va-t-il épargner le maire de Djougou comme ce fut le cas à Kandi et Ouidah ? La question reste toute posée et les jours à venir nous édifieront !!!

Aziz BADAROU
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