Un mois après le lancement par le gouvernement d'une vaste opération de déguerpissement à Cotonou, la ville est jonchée de gravats et la plupart des commerçants expulsés n'ont pas été réinstallés dans de nouvelles échoppes. Toutefois, la mise en oeuvre de la décision adoptée dès le début du mandat du président Talon satisfait plus d’un habitant de la capitale économique, exaspérés par l’inefficacité des tentatives précédentes.
Du grand marché de Dantokpa-Missebo au quartier de Zongo
C’est un mercredi pas tout à fait comme les autres, à Cotonou. En ce début d’après-midi du 1er février, plusieurs centaines de badauds sont massées sur le trottoir qui borde la place de l’Église Saint-Jean, dans le quartier de Gbèdiga. L’objet du spectacle ? La destruction programmée du marché à laquelle des dizaines de commerçants assistent, médusés et impuissants. Les plus téméraires d’entre eux ont résisté jusqu’à la dernière minute, n’y croyant pas leurs yeux, avant de finir par se résoudre à retirer à la hâte leurs marchandises des baraques et des étals tandis que le bras de la pelleteuse s’abattait lourdement sur les toits de tôles et les tubes en métal.