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Richard Sènou sur « Moi Président » : « Le Bénin est un pays meurtri »
Publié le vendredi 10 fevrier 2017  |  Matin libre
L`ancien
© Autre presse par DR
L`ancien ministre des Transports, Richard Sènou




Face à vous ce soir pour défendre sa vision du Bénin des 5 prochaines années, Richard Sènou. Mais qui est Richard Sènou ?
Présentation

Richard Sènou est né en Avril 1950, il est originaire de la vallée de l’Ouémé. Bien connu dans le milieu des finances pour avoir travaillé dans les institutions de Breton Wood, Richard Sènou a occupé le portefeuille des travaux publics, au cours du premier quinquennat de Boni Yayi, du 19 novembre 2006 au 18 juin 2007. Homme politique, Richard Sènou n’est pas à sa première expérience présidentielle. En 2006, il était dans le starting block et donc candidat, avec des suffrages estimés à 16.208 votants à son actif. Ricard Sènou renouvelle l’expérience en 2016, avec comme espoir de briguer la magistrature suprême

Richard Sènou, pourquoi avez-vous voulu être candidat ? Pourquoi êtes-vous candidat à la magistrature suprême ?

Pourquoi j’ai voulu revenir à nouveau en 2016 ? La première raison c’est que j’ai le sentiment profond, après avoir regardé, depuis mon départ du gouvernement jusqu’à ce jour, après avoir regardé comment la réduction de la pauvreté s’est traduite dans les actes posés par le gouvernement, je reste encore avec le sentiment, que mon pays a besoin de moi, que mon pays a besoin de mon expérience d’homme de développement, que j’ai eu à pratiquer pendant 25 ans de séjour à Washington, à la Banque mondiale.

Ça c’est la banque mondiale, c’est le bureau, le développement c’est sur le terrain. Est-ce que vous pensez que vous êtes aptes pour le faire ?

La banque mondiale, ce n’est pas le bureau. La banque mondiale dans le développement, c’est la visite sur le terrain, avec les populations, avec les paysans, avec même les hommes de bureau dans les pays où elle effectue ses missions. Donc la banque mondiale, oubliez ça une fois pour toute, je tiens à corriger ça la banque mondiale, c’est l’expérience du terrain.

C’est votre avis !

Ce n’est pas mon avis c’est ce qui est.

C’est toute cette expérience capitalisée que vous voulez mettre à au profit des Béninois, alors que proposez-Vous ?

C’est une expérience qui a été vérifiée dans 42 pays au monde, 5 en Asie, et 37 en Afrique continentale.

Vous avez le sentiment que les Béninois ne sont satisfaits, selon vous qu’est-ce qui est à la base de cela ?

En fait, il faut restituer les choses. Le Président Yayi et ses gouvernements successifs ont essayé de répondre aux besoins des populations. Malheureusement, ça laisse comme un arrière-goût amer dans les idées et les pensées des populations. C’est donc pour cela que je pense qu’il y a une sorte d’insatisfaction encore lorsqu’on discute avec chaque Béninois qui tous les jours est confronté au problème de pauvreté et est confronté à la misère. C’est pour cela que je pense que mon expérience au contact des populations à travers ces divers pays et leurs différentes cultures, mon expérience est quelque chose d’unique. Et je voudrais faire profiter ça à mon pays. Donc c’est ce qui m’a poussé à revernir encore une fois de plus.

Monsieur Sènou, quand vous revenez alors, quelle est votre vision globale du Bénin, avant que nous entrions dans le vif du sujet, cas par cas, politique, économie, société, selon votre projet de société, quelle est votre vision globale du Bénin ?

Ma vision globale du Bénin, c’est un pays meurtri, c’est celle d’un pays meurtri, un pays où il y a une sorte de malaise, quand vous-vous baladez dans les rues, regardez à ce jour, je donne encore un exemple qui est encore récent et que vous pouvez apprécier. A ce jour, nous allons voter le 6 mars, à ce jour, on a à peine distribué 50 ou 60% des cartes d’électeurs. Dans un pays sérieux, ça ne peut être toléré. On savait depuis longtemps qu’on allait voter le 28 février et c’est à un mois qu’on a commencé à se poser la question de savoir si on utilise les cartes d’avant, ou on utilise les nouvelles cartes. Ça ne fait pas sérieux. Le monde entier vous le dira, le monde entier nous regarde.

C’est la faillite de vous les cadres, de vous les intellectuels, je dirais simplement la faillite des élites, dont vous faites partie, si vous voulez faire le point de ce qui nous arrive !

Non, non, vous savez très bien qu’à ce jour, Richard Sènou ne dispose d’aucun pouvoir de décision, dans la construction de cartes d’électeurs au Bénin pour cette élection législative. Par contre, …

Richard Sènou, de quoi le Béninois a-t-il besoin ?

Le peuple, en fonction des différents domaines, où se situe ce peuple, a besoin de différentes choses. Lesquelles ? On peut en commençant par, si vous pouvez m’aider à catégoriser le peuple, je peux vous dire par exemple dans les différents secteurs d’activités de l’économie, de quoi chaque secteur a besoin.

C’est pourquoi je vous demandais tout à l’heure quelles est votre vision globale de la société béninoises. Vous parlez tout à l’heure dans votre projet de société que vous allez aboutir dans 5ans à régler l’essentiel des besoins phares et prioritaire des Béninois. Mais aussi à faire en sorte de décoller le développement socio-économique du Bénin.

Tout à faire.

Vous l’avez d’abord sérié en un plan d’urgence. Parlant du plan d’urgence, que mettez-vous dans le plan d’urgence que vous voulez mettre en œuvre ? D’abord c’est en quelle période ?

Deux ans !

Allons-y alors.

Très bien, vous savez lorsqu’on prend un pays comme le bénin d’aujourd’hui, on prend un pays qui est en mal de son existence, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas à leur place. Pour utiliser une expression que les téléspectateurs peuvent suivre facilement, ça veut dire que le Bénin est comme un train qui a déraillé. Il faut aider ce train à revenir sur les rails.

Monsieur Sènou quand vous dites que le Bénin a déraillé, la situation date de quand ?

Cette situation date environ de 2009-2010. Quand tout a commencé à basculer. Je vais vous donner un exemple précis. Aujourd’hui on parle d’énergie. Vous voyez toutes les coupures intempestives qu’il y a. vous voyez tous les béninois qui se plaignent d’avoir détruit leur appareil de musique, leur télévision et qui se plaignent contre les coupures de la SBEE.

Qu’allez-vous faire en la matière?

Très bien, si vous avez bien regardé mon CV, vous verrez que j’ai passé beaucoup de temps dans le secteur énergie, dans le secteur des transports, et dans le secteur des infrastructures à la Banque mondiale pendant mes 25ans. Au niveau de l’énergie c’est très simple. Dans les deux ans il faut augmenter la capacité de production électrique de notre pays. Et c’est faisable. Vous savez le projet de Maria Gléta je le dis toujours à ceux qui veulent m’entendre, ce projet se situe dans le cadre de ce qu’on appelle le Wap. Le West Africa Powerfull. C’est moi Richard Sènou qui est lancé ce projet sur la Banque mondiale dans l’Ouest de l’Afrique. Et ce projet consiste à produire de l’énergie et à le mettre dans un pôle et à attendre que les différents pays en fassent la demande pour bénéficier de l’électricité ou compenser leur déficit d’électricité. Maria Gléta fait partie de ce power pôle.

Pourtant il n’a pas marché ?

Ça ce n’est pas ma faute. C’est la faute de ceux qui ont eu à l’exécuter. L’électricité est très importante et il faut lui accorder une place importante. Vous savez que les énergies renouvelables prennent une grande place aujourd’hui à cause des problèmes de l’environnement, ou leur risque qu’ils ont sur l’environnement. Les énergies renouvelables comme le gaz par exemple a été utilisé, le gaz est pris à Escravoce au Nigéria, est transformé en liquide, est transporté jusqu’à Kraké. Et à Kraké on installe une usine de production d’électricité. On peut le faire de façon modulaire. Modulaire signifiant, qu’on peut démarrer par la production de deux cent mégawatts, ou de trois cent mégawatts en fonction du total qu’on voudrait atteindre au bout. Le Bénin aujourd’hui est à environ deux cent cinquante mégawatts. Et si on installe une usine qui produise jusqu’à cinq cent ou mille mégawatts à Kraké par exemple, ce projet permettra non seulement de générer des devises au Bénin, parce que nous allons ressouder l’équivalent entre les trois cent ou quatre cent mégawatts dont nous avons besoin ici pour satisfaire notre demande et pour permettre aux béninois d’augmenter le taux d’accès à l’électricité, et ensuite nous allons revendre le reste de l’énergie disponible au Nigeria. Je pense que c’est un projet. Il suffit de faire un partenariat dans le cadre d’un tel projet. C’est la première prérogative du futur président...quel que soit le président et tous les présidents qui viendront ne pourront pas échapper à cela.

Pourquoi ne pas améliorer l’existant, puisque vous dites que vous êtes un expert dans le domaine de l’énergie!
L’existant c’est quoi ?

L’existant c’est Maria Gléta, pour résoudre les problèmes liés aux assurances, qui n’ont pas voulu assurer ce projet, pour la mal donne qu’il y a eu dans la préparation technique de ce projet, disons le temps qu’on perdrait à vouloir assurer l’existant, il vaudrait mieux lancer quelque chose qui existe, parce que les Nigérians ont déjà des pipes avec du gaz liquéfié qui circule au Nigeria. Donc on peut prendre ça…

En page 8 de votre projet de société, vous dites que d’une part en 18 mois vous tenterez de passer de 250 mégawatts à 500 mégawatts et qu’en 3 ans vous pourrez aller à 1000 mégawatts, est-ce que c’est…

Non pas en trois ans, sur les trois années qui restent, peut-être vous avez mal … en cinq ont peut atteindre les 1000 mégawatts, parce que les dispositions techniques sont déjà prêtes, ils existent au Nigeria.

Richard Sènou, nous disons la même chose, les deux premières années ce sera de passer de 250 à 500 et les 3 années qui suivent, vous passerez à 1000 mégawatts. C’est ce que vous aviez dit. Est-ce que vous avez vu les contraintes de tous les pays qui nous entourent, es-ce que c’est raisonnable, est-ce que c’est faisable ?

Mais c’est un projet entre le Nigeria et le Bénin ! Ce n’est pas un projet multipays, comme Maria Gléta ! Le projet de Maria Gléta, c’est les pays de la Cedeao, ou même c’est les pays de l’Uemoa, alors qu’ici c’est un contrat entre le secteur privé du Nigeria et le secteur privé béninois et les deux Etats. Ça peut se faire, je suis du secteur.

Au point de nous couper de temps en temps le peu qu’ils nous donnent ! Le Nigeria même a des problèmes monsieur Sènou !

Le problème d’énergie du Nigeria, alors qu’ils disposent du gaz esclavos par exemple, il n’y a que 10% du gaz qui existe qu’on utilise qui est brûlé, donc le Nigeria a des problèmes mais ils ont des problèmes politiques qui empêchent un projet digne de ce nom comme celui que je vous propose de voir le jour. Par contre…

Sur quelle base vous comptez bâtir ce partenariat pour ne pas pénaliser le consommateur à la base ? Vous parlez de partenariat privé-privé !

Non privé public, parce que on ne peut pas faire un projet comme ça sans les deux Etats. Les Etats ont un rôle institutionnel à jouer et s’ils ne sont pas là-dans, un projet comme ça ne peut pas voir le jour. Donc moi président, je prends ce projet par la main, je vais voir le président du Nigeria…

Ce projet ça va être des factures bien salées au Bénin, c’est ce que nous voyons la Sbee, est-ce que vous pensez que ce projet viendra résoudre ce problème par exemple ?

Merci bien, le problème de l’électricité se situe à deux niveaux, au niveau de coût de production et de son prix final aux consommateurs et ensuite eu niveau de la sécurité d’approvisionnement. Dans ces conditions, un projet comme celui qui prends le gaz de esclavos et qui produit de l’électricité, ce sera un projet à moindre coût. Parce que le gaz, dans la hiérarchie des prix par source de production, en ce qui concerne l’électricité, se trouve pratiquement en dernière position au niveau du prix, pour consommateur, d’abord pour la production et ensuite pour le consommateur. Parce que quand on utilise par exemple du gas-oil ça coûte plus cher beaucoup plus cher. En fait, la source d’énergie pour produire l’électricité, la moins chère au monde, c’est le nucléaire. Nous n’avons pas l’ambition d’avoir du nucléaire au Bénin, ensuite…parce que le nucléaire se situe dans les 20f Cfa pour la production. Par contre, le problème de l’énergie par les énergies renouvelables c’est beaucoup moins cher et ça doit se situer en coût de production, peut-être à 30, 35, maximum Cfa, la production. Ensuite vous savez que l’électricité se trouve sur trois secteurs différents, donc on va le transporter et on va le distribuer. Ajoutons 10f, on pourrait produire l’électricité sortie de la Sbee, à peut-être 45f maximum, le Kwt.

Monsieur Sènou, le plan d’urgence que vous proposez, notamment au niveau de l’agriculture, dit par exemple, que vous allez disposer de 100 hectares au moins par commune, pour permettre le développement agricole. Mais ça va se faire de quelle manière de façon concrète ?

Il y a des équipes qui sont déjà préparées. Je vous ai dit qu’il faut reconnaitre une chose au président Yayi, c’est qu’il a tenté des choses. Malheureusement il n’a pas été jusqu’au bout. Et on ne voit pas les résultats de ce qu’il a tenté. Dans la matière par exemple, il y a eu le rapport du développement du secteur agricole, qui est sorti et qui a préconisé… Ces 100 hectares ne sont pas venus du néant, c’est dans le cadre d’un rapport qui a été fait par les Béninois eux-mêmes pour le secteur de l’agriculture et de demander le développement à la base dans chaque commune. Donc en fonction de la taille des communes et en fonction de ce dont elles disposent pour aborder chaque filière qui a été développée dans mon projet de société. En fonction de cela, il ya des communes qui auront 100 hectares, il en a qui auront 150, mais ce qui est prévu, c’est 7700 hectares pour l’ensemble des 77 communes.

Est-ce que ce n’est pas en voulant faire une justice spatiale, est-ce que ce n’est pas inégal, il y aura des communes où on aura besoin d’un peu plus que ça, il y aura un arbitrage en ce moment-là et pourquoi vous êtes péremptoire depuis alors ?

Je dis il faut que l’on dispose de 7700 hectares pour les 77 commune et ça dépend de la capacité d’absorption de chaque commune.

Et quelles sont les spéculations que vous aviez ciblées dans votre projet de société et qui vont être expérimentées ou cultivées dans ces espaces ?

Par exemple, il y a 13 filières que j’ai ciblées. Si vous avez bien lu, vous allez remarquer qu’il y a 4 filières qui existent déjà aujourd’hui et qui sont structurées techniquement pour aboutir à ce que nous recherchons comme efficacité dans les différentes cultures. Le riz par exemple, l’anacarde, l’ananas et peut-être aussi les poissons. Voilà les quatre filières qui existent et qui sont déjà structurées. Quand vous prenez chacune de ces filières, allez dans n’importe quelle région, c’est déjà très bien structuré. Il faut essayer de faire la même chose avec les 9 autres filières qui restent et qui comprennent notamment le maïs, les cultures maraîchères, les œufs, la volaille, le palmier à huile, l’aulacode et les crevettes, le lait, le karité. Voilà les 9 filières qui restent.

Mais qui trop embrasse, la étreint, vous parlez du plan d’urgence !

Je vous ai dit que les 9 filières-là ne viennent pas du néant, ça sort d’un rapport qui a été accepté par tous les grands spécialistes de l’agriculture du Bénin.

Monsieur Sènou, nous on veut savoir, si vous devenez président de la république, c’est vous qui allez induire les politiques nationales. Je demande si vous allez en même temps faire les 9 filières, est-ce que on ne va pas trop embrasser et à la fin, avoir des problèmes ? Quel arbitrage voulez-vous faire ?

Il faut faire en fonction de la capacité d’absorption dont dispose chaque filière. Parce qu’il y a des filières dans lesquelles il n’y a encore rien. Il faut les créer. Une filière, c’est le suivi depuis la mise en terre jusqu’à la récolte et jusqu’à l’exportation. Donc tout ça sera étudié, scientifiquement. Ce n’est pas Richard Sènou qui va mettra ça en place, les structures existent sur place pour lancer cela.

Richard Sènou, l’emploi et l’agriculture sont liés, vous prévoyez également dans votre plan d’urgence, de créer 75 000 emplois directs et 32500 emplois indirects, comment vous comptez le faire ?

La mise en place des 9 filières et la remise en norme des 4 filières va permettre déjà de créer pas mal d’emplois, disons dans les 30 000 ou 40 000. Mais la partie la moins utilisée aujourd’hui pour la création de l’emploi et dont nous disposons depuis longtemps, s’appelle l’économie numérique. C’est un secteur d’activité qui peut permettre d’atteindre en plus de la création d’emploi dans le domaine de l’agriculture, d’atteindre facilement les 75000 emplois dont je parle, directe et les 32500 indirectes dont je parle.

Mais dans ce cadre-là, on sait très bien que les étudiants, les jeunes au Bénin se plaignent de n’avoir pas les facilités lorsqu’ils veulent par exemple créer leur entreprises, ils n’ont pas de prêt, ils n’ont aucun moyen, ils n’ont pas de garantie par exemple …

Ça veut dire que vous commencez à adhérer ou que vous avez déjà adhéré à la substance de mon projet de société.

Au nom des Béninois, nous protons leurs préoccupations.

Très bien, les jeunes étudiants ont besoin, vous savez, quand on regarde le quotient d’étudiants au chômage, par rapport aux étudiants qui ont du boulot, ou qui sortent des universités et diplômés c’est entre 4 et 8% d’étudiants, qui trouvent du boulot à la sortie quand ils ont leur diplômes en mains. Ça c’est inacceptable. Ça fait 92% de chômage parmi les jeunes. Si on prend le domaine du numérique, il faut créer des centres d’incubation, des centres incubateurs, où on forme les jeunes aux technologies de l’information et de la communication et on leur permet de travailler même sur le plans international. Vous savez que les petits Béninois sont très doués en matière de tout ce qui est technique, de tout ce qui économie numérique, de tout ce qui est technologie de l’information et de la communication. On peut les prendre, pour aller dans les centres incubateurs, les former, pour développer des applications qu’on peut lancer. J’ai un exemple palpable que je peux vous donner. Vous savez, Tanga est le millième de 1 franc et c’est une application lancée par un Béninois pour les Sms pour permettre à des Béninois, comme des coiffeurs, des mécaniciens, de communier entre eux. Quand on a besoin d’un service qui touche à l’artisanat, tout de suite tu vas sur Tanga, qui est un moteur de recherche et tu as la réponse à ce que tu veux. Donc ça veut dire que aujourd’hui, compte tenue de l’ingéniosité du jeune béninois, on peut former des gens qui vont développer des tas t’applications, qu’on pourrait même vendre au plan internationale. Et ça va susciter beaucoup d’engouement auprès des jeunes étudiants. Et ça va les occuper. Donc j’ai prévu qu’il y ait des créations de centres d’incubation, dans au moins les grandes communes où le besoin se fait sentir. Ce qui me gêne le plus dans les universités, c’est la qualité des étudiants qui sortent de ces universités. Pourquoi ? C’est parce que avant de donner l’agrément pour ouvrir une université, la contrôle qui est fait pour assurer que les enseignants de ces universités sont au top de l’enseignement. Parce que pour donner de l’enseignement, au plus haut niveau, il faut que les enseignants soient pris en charge eux-mêmes au top niveau. Donc je pense que, il faut revoir le nombre d’abord, comment l’agrément des universités est distribué, c’est sûr qu’il faut créer d’autres universités, peut-être qu’il faut en supprimer certaines.

Qu’est-ce que vous allez faire, celle qui existentvous les gardez, vous en supprimez d’autres ou …

Je ne sais pas garder quelque chose, si je n’ai pas fait auditer les universités pour savoir lesquelles sont performantes, par rapport aux performances attendues par l’Etat.

Et selon votre projet de société qu’est-ce que vous vous allez faire ? Vous allez auditer d’abord ou vous supprimez directement ? Qu’est-ce que vous avez prévu ?

La démarche la plus rationnelle c’est de voir qu’est ce qui existe comme information, dans le secteur sur le sujet donné, parce que en général on va se casser la tête en lançant les audits alors que les réponses aux besoins sont là dans les rapports qui n’ont jamais été exploités. Donc c’est reprendre ces rapports et voir dans quelle mesure, on peut en tirer la substance pour prendre des décisions.

Richard Sènou tout à l’heure, vous parliez des enseignants qui sont recrutés en masse, et dont la qualité reste tout de même problématique. Et pourtant vous-vous dites dans votre projet de société, que vous allez faire un recrutement massif des enseignants.

Basé sur la qualité des enseignants, attention ! Il y a ces critères de qualité, pour recruter un enseignant on ne recrute pas des enseignants au petit bonheur la chance. Il faut établir des critères de qualité parce qu’il y a un manque d’enseignant aujourd’hui dans les écoles comme il y a un manque d’infrastructure dans les écoles et dans les universités. Comme il y a un manque de professeur et d’enseignant de haut niveau de qualité.

Vous comptez en recruter combien Richard Sènou quand vous serai président?

J’étais a un forum tout dernièrement, et on a dit il y a quinze mille enseignants qui manquent. Est-ce que c’est un chiffre qui est basé sur une analyse rigoureuse ou c’est un chiffre qu’on a lancé comme ça. Donc je vais voir je ne peux pas rester ici. Je sais qu’il y a un besoins d’enseignants.

Futur dirigeant du Bénin,
Vous n’avez pas cherché à avoir les informations à ce niveau-là Richard Sènou ?

Je vous ai donné l’information des quinze mille, il n’y a pas beaucoup de gens qui…Attendez si je n’ai pas fait des investigations, je n’aurais jamais toute ces informations. Soyons sérieux.

Autre chose, vous proposez un statut particulier à ces enseignants. Ce statut existe déjà qu’est-ce que vous apportez de nouveau ?

Ce n’est pas tous les enseignants aujourd’hui qui ont ce statut particulier. Vous savez, c’est une façon de promouvoir l’excellence. Prenons le problème des enseignants, dans tous les pays du monde sérieux, l’enseignant c’est la crème du pays. C’est des gens qui sont soignés et ne se plaignent pratiquement jamais. Parce qu’ils sont bien entretenus. Ce que j’appelle statut particulier, c’est qu’on revoit leur conditions de vie, leurs salaire, leur formation. Il faut s’assurer qu’ils reçoivent une formation qui est en adéquation avec leurs fonctions. C’est ça que j’appelle statut particulier.

Sur la question par exemple des enseignants ils réclament vingt-cinq pour cent (25%) d’augmentation, l’Etat dit que c’est difficile à faire. Est-ce que vous vous allez leurs accorder ça et après voir si vous ferai autre chose ?

Est-ce que c’est responsable déjà d’accorder sans avoir fait les investigations ?

Nous vous posons la question !

Je serai un président responsable, je suis un homme responsable déjà. Donc en tant que président je serai encore plus responsable et je ferai attention. S’ils demandent 25% je vais demander au ministre en charge de l’éducation ou de leurs secteurs d’activité, de regarder la possibilité en coordination avec le ministère des finances. Je sais que par définition, les caisses de l’Etat ne seront pas si remplies lorsqu’on prendra le pouvoir.

Mais ces 25% ont déjà été accordés dans le nouveau statut !

Ok ! si ça a été accordé pourquoi me posez-vous alors la question de savoir pourquoi je donnerai encore? Soyez responsable vous aussi ! Si ça a été donné, pourquoi faut-il redonner encore ?

Oui c’est vous qui l’avez dit dans votre projet de société ! La question reste en débat, elle est même la source de mouvement de grève entre les enseignants et les différentes centrales syndicales. Passons rapidement à autre chose, sur l’économie, ça fait un certain nombre d’années que les économistes, les financiers nous disent qu’il faut profiter de façons absolue de la proximité du Nigéria, et ça se chante tous les jours, la ritournelle dure maintenant depuis 56 ans. Qu’allez-vous faire en la matière ? Comment pouvons-nous profiter par l’énergie que vous avez évoquée du Nigéria sur le plan économique ?

Très bien ! Je crois que, c’est l’une des questions les plus importantes sur le plan de l’économie. Le Nigéria est un géant qui est à côté de chez nous. Le point de départ de la collaboration entre le Nigéria et le Bénin, c’est qu’au moins nous pouvons parler les mêmes langues et nous entendre et nous comprendre quand on se parle. J’ai dans mon programme une initiative qui demande qu’à partir de la maternelle, ont introduise l’Anglais dans les écoles. Ça c’est la plus grande richesse que notre pays puisse avoir. A partir de cet instant, la collaboration et les échanges commerciaux, seront encore plus fluides. Le Nigéria a beaucoup de choses qu’on envie, et nous avons beaucoup de choses que les Nigérians envient. Est-ce que vous savez que j’ai créé la chambre de commerce bénino-nigériane? Pour faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays? J’ai un projet, je ne vais pas le dévoiler complètement mais c’est un projet, mais de fourniture d’un aliment dont les nigérians s’en servent beaucoup et de faire le transfert par le Bénin pour amener ça au Nigéria.

Vous ne voulez pas être transparent ? Et vous voulez cacher encore au béninois le projet que vous leur exposez ?

Quand je serai président, vous le verrai, ce projet. C’est un grand projet qui nourrira plus de 100 millions de têtes et d’âmes au Nigéria et qui transitera par le Bénin. Je ne peux pas vous dire plus pour l’instant. Quand j’étais au gouvernement avec le président Yayi Boni, on avait fait une rencontre avec l’ex président Obasandjo et qui m’a dit : produisez et nous allons tout prendre. Et nous n’avons pas été capables de produire jusqu’à présent. C’est pour ça que j’insiste sur les filières agricoles pour les relancer. Ça va même permettre de mettre beaucoup de jeunes... Vous avez soulevé un problème très intéressant et vous-même vous n’êtes plus revenus là-dessus tout à l’heure. Vous avez parlé de comment accompagner les gens dans l’entrepreneuriat. Et bien l’entrepreneuriat va faire partie du programme scolaire au secondaire. Les jeunes vont apprendre à être entrepreneurs et ça va plus loin. Je vais demander qu’on divise la journée des enfants en deux. Une partie théorique à l’école une partie pratique dans les entreprises, dans les centres où ils peuvent apprendre comment l’entrepreneuriat se fait. Il faut qu’on leur apprenne comment on monte un projet.

Monsieur Sènou, soyons pratique, vous dites que vous allez intégrer l’Anglais à partir de la maternelle jusqu’au supérieur, les enseignants qui enseignent ne parlent pas Anglais, mais comment ils vont enseigner cela ?

On va recruter, il y a plein de Béninois qui parlent Anglais et qui ont des diplômes d’Anglais.

Sur quelle base vous voulez recruter ? Combien d’enseignants dans ce cadre-là vous comptez recruter ? C’est un programme que vous avez élaboré ?

On commencera modestement, peut-être il faut recruter dix mille compte tenu de l’éparpillement des maternelles au Bénin. Peut-être il faut en recruter moins peut être, il faut en recruter plus, pour l’instant je situe ça entre cinq et dix mille. On peut regrouper les enfants pour leur apprendre l’Anglais.

Quelle va être la méthode si vous avez au cours primaire des enseignants, est-ce que vous aurez un enseignant d’anglais pour chaque classe ? Comment ça va se passer de façon concrète ? Puisque vous dites que c’est une reforme que vous voulez introduire…

Ce n’est pas une réforme qui sort du néant. Il y a des écoles qui pratiquent déjà cela sur le terrain au Bénin, qui à la maternelle font apprendre l’anglais aux enfants. Je pense aujourd’hui, qu’il faut l’annoncer dans ce qu’on appelle le syllabus des enfants. C’est-à-dire le contenu du programme qu’on enseigne dans les écoles. Et leur dire que, tout enfant en maternelle doit apprendre l’Anglais. Ces écoles, on leur donne les moyens de recruter les professeurs pour apprendre l’anglais aux enfants. Il y a des professeurs d’anglais. Il y a des jeunes qui sortent des écoles, qui ont fait de l’anglais à l’université et qui sont en chômage.

Donc, vous voulez faire de l’à-peu-près … quand un enseignant veut enseigner, il faut qu’il soit qualifié !

Il y a des jeunes qui ont leur licence, leur maitrise d’anglais qui sont au chômage aujourd’hui. Tous les Béninois vous diront ça. Avant de faire ce programme, je l’ai fait en ce qui concerne chaque secteur d’activité avec les intéressés. Quand il s’agissait des artisans, je leur ai dit quels sont les problèmes. Vous allez voir ce qu’on propose pour les étudiants. Est-ce que vous savez que l’Etat doit aux enfants plus d’une année de bourse ? Est-ce que c’est sérieux ?

Expliquez comment ?

Mais, on n’a pas payé. Parce qu’ils disent qu’il n’y a pas assez d’argent.

Pendant ce temps, vous dites que les meilleurs ont 100.000 francs…

Je vais reformer le système pour promouvoir l’excellence, pour payer cher les étudiants qui le méritent. Au lieu de promouvoir la médiocrité tous les jours comme on le voit partout, vous avez un candidat qui vous parle de promouvoir l’excellence et vous semblez douter de ça. Je ne vous comprends pas.


Notre rôle est de douter de vous. De douter de ce que vous êtes en train de dire…

Et mon rôle est de vous convaincre… et c’est faisable.

Bien sûr, le doute est méthodique et nous permet d’amortir. Et les secours universitaires ? Le système de bourse qui existait, vous le balayez ou vous le maintenez ? Qu’est-ce que vous en faites ?

Aujourd’hui à ce jour, l’Etat a des impayés vis-à-vis des étudiants. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, c’est mal géré. C’est la mal gestion. La mauvaise gestion qui a amené ça. Sinon, comment vous pouvez penser que vous mettez des enfants à l’école et qu’on ne les paye pas le mois. Attendez, vous voulez qu’ils aillent faire quoi ? Vous voulez qu’ils aillent voler ? Non ! C’est des étudiants mêmes, j’ai fait des réunions avec eux. Les étudiants de toutes les universités du Bénin, je les ai réunis et je leur ai demandé, quels sont vos problèmes et mettez moi ça sur papier. On en a discuté et j’ai inclus ça dans mon programme.

Monsieur Sènou, finalement, il n’y a pas de contradiction dans vos propos ? Tout à l’heure, vous avez tellement évoqué les bienfaits du gouvernement Yayi !

Mais j’ai dit qu’il y a des lacunes…

Mais entretemps, vous critiquez et vous êtes même allé dans votre projet de société que la situation socioéconomique est presque pire par rapport à ce qu’on a connu avant la conférence nationale à l’entame de votre projet de société…

Si vous l’avez compris comme ça, peut-être que je devrais vous donner des cours d’économie et de finances pour que les gens puissent me comprendre un peu mieux.

En page 5, vous avez dit que la situation socioéconomique actuelle est plus critique que celle connue à la veille des conférences des forces vives de la nation. Je vous cite à la page 5…

C’est critique, parce que, il y a un certain nombre de choses. Regardez, vous voulez que je revienne là-dessus ? Ce n’est pas la peine de revenir là-dessus, sur les ICC, et autres scandales qu’il y a eu ici. C’est en ce sens que c’est critique. Parce que, du temps de la conférence des forces vives de la nation, il n’a pas eu tous ces gros scandales. Mais ma présence ici, ne privez pas les Béninois de que je peux faire pour les sortir de la pauvreté. Concentrez-nous là-dessus.

Mais quand on sent qu’il y a de petites choses, d’incohérence, on peut les évoquer…

Tant que c’est des petites choses, que cela ne tienne, ne nous arrêtons pas trop là-dessus. Ce qui est important ici, c’est que les Béninois sentent que Richard Sènou peut apporter la solution à leur problème.

Et qu’il le peut vraiment ? Il ne suffit pas de le dire. Il faut le démontrer…

Mais j’ai démontré mes capacités au Bénin ici. Vous avez dit tout à l’heure à quelle période ? En huit mois, j’ai été ministre des TP, de l’économie maritime et des transports dans ce pays. Je suis le seul ministre à avoir fait ça. 127 milliards en 14 projets. C’est des projets qui font partie de l’héritage

Richard, on aura l’occasion de vérifier tout ça….

Non ! attendez que je finisse. Je redis encore, 127 milliards pour 14 projets

Qu’est-ce que vous proposez aux Béninois dans le domaine de la santé dans votre projet de société ?

Très bien ! Dans le domaine de la santé,

En une minute…

Ah ! En une minute ! Dans le domaine de la santé, quel est le projet phare qu’il y a dans le domaine de la santé qui a été lancé tout récemment ? C’est le projet RAMU, Régime d’assurance maladie universelle qui est en fait, un bel instrument pour permettre au gouvernement de gérer la pauvreté des populations, de réduire la pauvreté des populations. C’est un projet qui consiste à demander aux populations de cotiser pour financer leur dépense de santé. En fait, c’est la prise en charge par le gouvernement des dépenses de santé des populations pour alléger leurs problèmes. La cotisation, des employés ou des populations et la gestion de ces cotisations peut poser un problème si on laisse ça essentiellement dans la main de l’état. Ce qu’il faut, il faut un PPP (partenariat public privé) pour gérer ces fonds, sinon, on risque d’avoir des dérapages en matière de la couverture de la santé.

Mr Sènou vous êtes un économiste vous aimez les précisions, on va faire des tirets très rapidement sur la culture. Vous parlez des tenues locales qu’est-ce que vous voulez faire à ce niveau-là ? Je l’ai vu dans votre projet de société rapidement hein.

Oui sa m’a été proposé par les hommes de culture : Culture Bénin. En disant Mr Sènou nous semblons abandonner nos traditions. C’est quelques chose qui se perds. Vous verrai dans mes grandes photos aux grandes manifestations, regardez un certain nombre dans le pays prenez le président Soglo, vous l’avez vu mettre des costumes combien de fois ? Jamais. Richard Sènou les grands moments je suis toujours habillé en traditionnelle. Je ne dis pas qu’il faille s’habiller tous le temps en traditionnelle.

Quelle est la réforme politique majeure que vous ferai ?

La haute cour de justice il faut la rendre opérationnelle parce que depuis qu’elle existe on n’a jamais arrêté personne.

Vous allez la conserver ou la supprimer ?

Je ne parlerai pas de supprimer mais je dis il faut l’améliorer. Il faut améliorer les conditions d’exécution des décisions de la haute cour de justice.

Richard Sènou, pour ou contre la révision de la constitution ?

Notre constitution existe depuis 91 ce n’est pas le temps qui fait qu’il faut la réviser hein. Mais c’est les failles et les insuffisances qu’elle a montrée dans son exécution. Je donne un exemple simple il a été reconnu par tout le monde que le président république a trop de pouvoir.

Vous allez réduire le pouvoir et les prérogatives du président de la république?

C’est une des insuffisances qui justifie, la révision de la constitution chez moi.

Monsieur Sènou, quelles est votre position sur le bulletin unique, votre, votre logo, les Béninois qui vous écouté pendant les 52 minutes, lorsqu’ils voudront savoir où est-ce qu’ils vous trouveront sur le bulletin unique.

Voilà mon logo, c’est ma photo, avec un petit sourire, plus le palmier à huile, dans un Bénin à développer.

Votre position sur le bulletin unique ?

C’est le chiffre 7, c’est un chiffre magique.

Vous président le 6 avril au matin ou au soir, la première réforme ?

L’énergie, l’énergie, l’énergie. N’oubliez pas mon slogan, tout ce que je ferai, Richard Sènou, s’appelle la différence.
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