La Banque mondiale a appelé à des investissements massifs dans les infrastructures et à une réforme des marchés fonciers pour accélérer la croissance économique dans les villes d'Afrique, a estimé un nouveau rapport de la banque publié jeudi.
Dans son rapport "Africa's Cities : Opening Doors to the World" (les villes d'Afrique : ouvrir ses portes sur le monde), la banque souligne que les investissements d'infrastructures et les réformes du marché foncier sont essentiels pour accélérer la croissance économique, créer des emplois et améliorer la compétitivité.
Pour se développer économiquement autant qu'elles augmentent en taille, les villes d'Afrique doivent ouvrir leurs portes et se connecter sur le monde, indique le rapport.
La population urbaine d'Afrique représente 472 millions de personnes, et avec leur augmentation de taille, la population urbaine devrait encore croître de 187 millions de personnes d'ici à 2025.
La population urbaine d'Afrique doublera au cours des 25 prochaines années pour atteindre 1 milliard de personnes d'ici à 2040, prédit ce rapport.
Toutefois, les investissements dans les infrastructures, les structures industrielles et commerciales des villes d'Afrique n'ont pas suivi le rythme de l'évolution de la concentration démographique, non plus que les investissements dans des logements abordables.
Il existe un grand potentiel pour des investissements coordonnés dans les infrastructures et dans les structures commerciales et résidentielles, qui renforceront l'économie des agglomérations et la connexion entre les emplois et les habitants, selon le rapport.
Le manque de cette connexion fait des villes africaines les plus coûteuses au monde pour les entreprises et pour les ménages, de sorte que les villes "manquent de services et sont fermées aux entreprises".
"Ce dont l'Afrique a besoin est de villes abordables, connectées, et vivables", a résumé Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale en Afrique.
D'après ce rapport, l'urbanisation de l'Afrique présente des revenus inférieurs à ceux des autres régions en développement au niveau d'urbanisation similaire.
L'urbanisation rapide à un niveau de revenu inférieur se traduit par des investissements en capital dans les villes d'Afrique relativement bas dans la région depuis quarante ans, aux environs de 20% du PIB selon ce rapport, qui note qu'a contrario, les villes en pleine urbanisation en Asie de l'Est, comme celles de Chine et du Japon, ont augmenté leurs investissements lors de leur phase d'urbanisation rapide.
Les villes d'Afrique sont de ce fait plus coûteuses de 29% que les villes présentant un niveau de revenu similaire. Les foyers africains souffrent d'un coût plus élevé, en relation à leur PIB par habitant, puisque le logement y coût 55% plus que dans les autres régions, indique ce rapport.
La clé pour sortir les villes africaines de ce piège du faible développement consiste à les mettre sur la voie vers la densité physique et économique, en les connectant pour assurer une plus grande efficacité et en renforçant leurs opportunités pour l'avenir, selon ce rapport.