« Inadmissibles, ces désagréments !», s’est presque explosée la ministre de l’économie numérique et de la communication, Rafiatou Monrou. Interruptions brusques et fréquentes des conversations téléphoniques, perturbations, dérangements et nuisances lors des appels téléphoniques, appels non aboutis, réseaux encombrés, désagréments de toutes sortes. Autant de plaintes qui lui parviennent régulièrement. Et elle veut en finir maintenant que le gouvernement a joué à fond sa partition en prenant des mesures et des dispositions pour faciliter et accompagner les opérateurs GSM en vue du renforcement des équipements et du matériel déployé sur le territoire. La dernière mesure en date est la réduction de la taxation des services qui est passée de 23 à 10% depuis le 1er janvier 2017.
Rencontre de vérité et de mises en garde fermes ce vendredi 10 février à son cabinet avec les opérateurs GSM. Rafiatou MONROU s’est voulue ferme : « Dans les cahiers de charges, vous avez la responsabilité d’offrir aux Béninois un taux de couverture d’au moins 95 % du territoire. Si vous ne faites pas ça, vous avez les pénalités et les pénalités iront désenclaver les zones blanches. (…) Vous continuez de vendre, de manière illimitée, les cartes SIM alors que vous n’avez pas de ressources réseaux ». Puis s’en suivra cet ultimatum pour la désactivation des SIMBOX : « Vous avez une semaine pour désactiver les SIMBOX sur les réseaux ». Selon les explications données, le SIMBOX est un système de fraude sur les appels internationaux entrants. Son fonctionnement se déroule comme suit : lorsqu’un appel international est reçu, au lieu que le numéro de téléphone qui s’affiche soit un numéro international, c’est plutôt un numéro local qui apparaît. Et plus encore, il est impossible de rappeler le correspondant étranger parce que ce numéro local ne passe pas par la suite. Cette situation ferait perdre beaucoup d’argent au Trésor public.
Ils étaient tous présents, les quatre opérateurs GSM encore opérationnels au Bénin, à savoir MOOV, MTN, GLO MOBILE et LIBERCOM. Le directeur de cabinet du ministre de la communication, Serges AHISSOU n’a pas non plus caché son indignation. « Vous achetez de crédits, vous ne consommez même pas, vous ne téléphonez même pas mais quelques jours après vous constatez que ces crédits là sont partis », a-t-il dénoncé.
Prenant à leur tour la parole, chacun des responsables des réseaux GSM présents à la rencontre a d’abord remercié le Chef de l’Etat à travers la ministre de l’économie numérique et de la communication pour les efforts qu’il déploie tous les jours pour leur permettre d’améliorer les différentes prestations et la qualité des services. Ils ont par ailleurs promis à la ministre de mettre tout en œuvre dès la semaine pour remédier aux différents problèmes évoqués pour le bonheur de nos populations. Le Secrétaire Exécutif de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP-Bénin), Hervé GUEDEGBE, le Directeur du cabinet du ministre, Monsieur Serge AHISSOU, et le Secrétaire Général du Ministère, Monsieur Serge KOUDJO, ont aussi, à leur tour, rappelé aux responsables présents à la rencontre, le respect des engagements pris au cours de cette rencontre. Pour ce qui concerne l’effectivité de l’amélioration de la qualité des services, il est à préciser qu’un comité composé des représentants du MENC, de l’ARCEP et des opérateurs GSM passera dès la semaine prochaine aux contrôles et des pénalités seront appliquées aux opérateurs défaillants. Cette rencontre tient de la nécessité de garantir, à moindre coût à la population béninoise, des services de haute qualité dans ce secteur, conformément au vœu du Chef de l’Etat, selon la ministre de l’économie numérique et de la communication.
Christian Tchanou