La cour d’assises de Parakou a statué, jeudi 16 février 2017, sur une affaire de coups mortels sur un présumé voleur incriminant Noufou Oumorou. Au terme des débats, l’accusé a été condamné à 7 ans de réclusion criminelle.
D’après les faits, les nommés Noufou Oumorou et Saley, ressortissants nigériens sont cultivateurs mais employés dans des champs limitrophes dans le hameau Lagos, village de Goungoun, arrondissement de Guéné Commune de Malanville. Dans la matinée du jeudi 5 mars 2009, le sieur Noufou Oumorou a constaté que la serrure de la cabane de son patron a été détruite et des outils agricoles enlevés. Ses soupçons sont portés sur Saley qui a reconnu les faits et a promis les restituer. Le 07 mars 2009, Saley est revenu et tentait d’arrêter les volailles de Kora Bagado, patron de Noufou Oumorou. Ce dernier n’a pas apprécié ce comportement de Saley et lui fit des remontrances. Il s’en est suivi une altercation au cours de laquelle, Noufou Omorou et Saley se sont porté des coups de bâton. Saley a ensuite fui pour se rendre dans le champ de son patron Aboé Karim, mais Noufou Oumorou, non satisfait, l’a suivi et la bagarre a repris. Noufou Oumorou a assené plusieurs coups de bâton sur la tête de Saley qui s’est écroulé sur le chemin de retour au village. Interpellé et inculpé de coups mortels, Noufou Oumorou a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure avec la précision qu’il a reçu aussi des coups de la part de la victime. Il a ajouté avoir agi pour sauver son honneur vis-à-vis de son patron. Egalement, il a précisé que son patron lui a ordonné de frapper à mort tout voleur. Pour le Ministère public, l’accusé a eu l’intention de donner la mort en visant une partie sensible du corps de la victime en vue. Léon Pape Yêhouénou dira ensuite que la culpabilité de l’accusé pour homicide volontaire n’est point à en douter. Selon lui, l’accusé bénéficie une excuse de provocation. Car, a-t-il poursuivi, la victime a été récidive dans les actes répréhensibles. Il a souhaité la disqualification de coups mortels en homicide volontaire avec large circonstances atténuantes et a demandé à la cour de le condamner au temps déjà passé à la prison. L’avocat de l’accusé a fait savoir que l’enquête préliminaire ne doit servir qu’à titre de renseignements. Selon lui, son client n’avait pas l’intention de donner la mort. Il a imploré donc la clémence des membres du jury pour la réinsertion de ce dernier dans la société et a plaidé pour son acquittement pur et simple. A la délibération, la cour a condamné l’accusé à 7 ans de réclusion criminelle. Etant donné que l’intéressé est détenu depuis le 11 mars 2009, il recouvre sa liberté.
Hervé M. Yotto
& Alexis Ogoubi (Stag)