La décision du Conseil des ministres de gérer désormais le parc automobile de l’Etat par ‘’leasing’’ ou location avec option d’achat, suscite des réactions. Si les syndicalistes dénoncent une privatisation du patrimoine de l’Etat, le député Gildas Agonkan conditionne l’efficacité de cette mesure par un suivi dans la mise en œuvre.
Anselm Amoussou Sg/Csa Bébib
« Nous n’avons pas voulu d’un gouvernement qui va tout privatiser »
Personnellement, je me pose des questions sur la capacité réelle du gouvernement à trouver des solutions idoines à nos problèmes. Comment faut-il tout privatiser pour régler les problèmes du public ? Je pense que le gouvernement devrait mettre en place des réformes adéquates pour que le public puisse atteindre les performances du privé. Nous n’avons pas voulu d’un gouvernement qui va tout privatiser. On s’était dit que c’est des technocrates qui vont corriger les insuffisances de l’administration centrale. Aujourd’hui, c’est tout à fait le contraire. Il y a quelques mois, on a parlé d’affermage, aujourd’hui, on nous parle de leasing. Il faut vraiment que le gouvernement change de fusil d’épaule afin qu’on sente réellement le changement.
Noël Chadaré, Sg/Cosi-Bénin
« Nous sommes foncièrement contre l’ultra-libéralisme »
« …Je crois qu’il faut éviter de tout privatiser dans le pays. A ce rythme, on va se retrouver à la privatisation des écoles publiques et du palais de la République. La solution magique n’est pas dans la privatisation tous azimuts. Ce n’est pas une panacée en tant que telle. On devrait faire le diagnostic des maux et analyser les causes, au lieu de trouver la solution facile. A cette allure, on risque de privatiser tout le Bénin. Le gouvernement doit savoir un peu raison garder. C’est vrai que les choses ne vont pas dans le pays. Est-ce parce que ça ne marche pas qu’on doit recourir à la privatisation ? C’est très facile de procéder de cette manière. Les véhicules administratifs font partie du patrimoine de l’Etat. A qui veut-on confier la gestion des véhicules administratifs ? Nous fustigeons la privatisation tous azimuts. Si on privatise tout, il n’y aura plus rien dans le giron de l’Etat, même les structures qui ont une fonction régalienne. Nous sommes foncièrement contre l’ultra-libéralisme. On fragilise le secteur public au profit du secteur privé. L’Etat, dans ces conditions, s’affaiblit et le secteur privé est renforcé. On ne peut pas importer ce qui se fait ailleurs. Nous sommes un pays en voie de développement et les réalités ne sont pas les mêmes »
La rédaction