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Récentes nominations à l’Anlc et à la Centif : Le Synapolice met à nu une magouille et menace
Publié le dimanche 19 fevrier 2017  |  Matin libre
Macaron
© Autre presse par DR
Macaron de la police




Le Secrétaire général du Syndicat national de la police (Synapolice) était hier jeudi l’invité du journal télévisé de 13h sur Canal 3 Bénin. Séverin Clément Akiyè y était pour dénoncer la supercherie qui a entouré les récentes nominations faites par le gouvernement à l’Anlc et à la Centif. Lire l’entretien puis le communiqué rendu public par le syndicat pour en savoirdavantage.

Journaliste : Au niveau de votre syndicat, vous estimez que certaines nominations d’agents de police, qui ont été prononcées par l’Exécutif pour représenter la police au sein de certaines institutions notamment l’Autorité nationale de lutte contre la corruption et à la Cellule nationale de traitement des informations financières, ne respectent pas les textes. Nous allons y aller au cas par cas. Il y a d’abord une femme commissaire de police qui a été nommée à l’Anlc. Alors, en quoi l’Exécutif a fauté ?

Sg /Synapolice : La commissaire de police en question est recrutée à la police par concours direct en 2007. Aujourd’hui elle est en train de faire dix (10 ans) de service. Or, les textes ; c’est-à-dire la Loi 2011-20 du 12 octobre 2011 en son décret d’application 2012-336 du 02 octobre 2012exigent une ancienneté de 15 années pour les membres désignés dans cette institution. Donc l’intéressée n’a pas encore fait 15 ans qu’il faut pour siéger dans cette institution. C’est ce qui justifie la réaction du bureau du Synapolice à travers à travers un communiqué signé hier.

Journaliste : Mais cette réaction paraît quand même tardive quand on sait que cette nomination date d’environ deux semaines.

Sg/Synapolice : Bien avant les nominations, c’est-à-dire des semaines avant la signature du décret, dès que le bureau du Synapolice a eu l’information, le bureau s’est déplacé pour aller rencontrer le Directeur général de la police nationale pour appeler son attention sur le fait que le fonctionnaire qui est en train d’être proposé pour siéger dans cette institution n’a pas rempli les conditions de 15 ans et que ce n’est pas les cadres qui ont fait 15 ans de service qui manquent à la police. Donc nous on ne souhaiterait pas qu’elle soit désignée pour représenter la police dans cette institution. Le Dgpn qui nous a reçus a estimé qu’il ne sait même pas comment son nom s’est retrouvé là-bas. Nous, on a ensuite fait le déplacement pour aller rencontrer le ministrede l’Intérieur et de la sécurité publique. On a appelé aussi son attention sur le fait que le fonctionnaire qui est en train d’être proposé pour siéger dans cette institution, ne remplit pas les conditions selon les dispositions de la Loi et du décret. Le ministre nous a promis qu’il va tout faire pour la remplacer si elle ne remplit pas les conditions. Notre grande surprise a été que le décret a été signé et que son nom figure bel et bien parmi ceux qui sont désignés pour siéger. Et, c’est le second cas qui est venu le 7 février qui a fait qu’on s’est dit, il vaut mieux cette fois-ci, réagir pour exiger qu’on mette fin à ces agissements qui violent les textes de la République.

Journaliste : Et là, le second cas je pense que c’est celui relatif à la Centif. Deux personnes ont été promues. Il y a une personne qui exerce toujours, et une deuxième personne qui est retraitée. Et c’est sur le cas du retraité que vous n’êtes pas d’accord…

Sg/Synapolice : Oui, sur le cas du retraité nous ne sommes pas d’accord parce que selon les dispositions du décret 2006-552 du 31 décembre 2006 portant création, attribution, organisation et fonctionnement de la Centif, l’article 4 est clair. Il y a 6 membres qui doivent animer cette Cellule. Et sur les 6 membres, il y a deux qui doivent être détachés par le ministre de l’Intérieur. C’est-à-dire, il y a un haut fonctionnaire de la police judiciaire qui est détaché par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique. Il y a aussi un enquêteur, officier de police judiciaire qui est détaché par le ministre de l’Intérieur. Mais je tiens à préciser que le décret qui a nommé les 6 membres n’a pas été signé par le ministre de l’Intérieur. Et je ne comprends pas comment il peut détacher deux fonctionnaires, parce qu’un détachement c’est une position administrative. On ne peut pas détacher quelqu’un qui est à la retraite ; le ministre de l’Intérieur ne peut pas détacher un civil pour représenter la police dans une institution. Et qu’il détache deux fonctionnaires pour représenter la police dans une institution et qu’il ne soit pas signataire du décret qui nomme ceux-là, ça pose un problème, ça montre qu’il y a quelque chose qui cloche quelque part.

Journaliste : Est-ce vous vous êtes rapprochés de l’autorité de tutelle pour comprendre pourquoi sa signature ne figure pas sur le document ?

Sg/Synapolice : Oui, quand on a eu l’information on s’est rapproché du Dgpn. Hier soir on est allé voir le Dgpn, on lui a posé le problème et il a dit qu’il ne sait pas ; c’est-à-dire il a été surpris ; il a appris que les gens ont été nommés. Nous, on a estimé que c’est grave ! Si on doit déployer les policiers sans que le Dgpn ne soit même au courant, ça pose un problème. Et la solution, c’est de rédiger ce communiqué et de balancer.

Journaliste : Et vous vous réservez au niveau du Synaploice, le droit de réagir. Et la première réaction c’est déjà ce communiqué que nous avons eu. Et, vous menacez passer par tous les moyens pour obtenir l’annulation de ces nominations. De quels moyens ?

Sg/Synapolice : Je ne peux pas dévoiler les stratégies du bureau ici. Si je le dis c’est que les gens vont nous devancer et vont court-circuiter nos actions. Je préfère les réserver et déjà cette réaction a permis au ministre de nous recevoir très tôt. On est allé le rencontrer ce matin avec le décret qui a été signé et lui-même a constaté. Ça là même étonné parce qu’il n’a pas signé, il ne sait même pas comment ça s’est passé.

Journaliste : Et qu’est-ce qu’on peut retenir de l’entretien que vous avez eu ce matin?

Sg/Synapolice : Non il a promis. Il a pris copie du décret et a promis qu’il doit se battre pour que ça soit annulé parce que lui ne peut pas détacher deux fonctionnaire ; c’est-à-dire que ça s’est passé à son insu alors que c’est lui qui est supposé les détacher.

Journaliste : Votre syndicat n’a pas la possibilité d’aller en grève mais vous avez d’autres moyens d’actions en l’occurrence des sit-in. Est-ce qu’on pourrait assister dans les prochains jours à des sit-in d’agents de police ?

Sg/Synapolice : Ce n’est pas exclu M. le journaliste, parce que ça fait partie des moyens dont nous disposons pour revendiquer nos droits. Quand on va constater que nos droits sont constamment violés, on sera obligé aller là. Nous sommes prêts pour respecter les textes. Nous n’avons pas le droit de grève, nous sommes conscients mais, on a des manifestations, on a des moyens de pressions auxquels on pourra recourir en son temps pour nous faire entendre.

Transcription : Jacques BOCO

Du boulot pour Jean Baptiste Elias

Ce qui se passe à la Police nationale interpelle plus d’un. Visiblement le tout le monde se perd dans ses nominations alors que le fait est là. Qui a dû lire alors les textes à l’envers ? Il faut au moins que cette faute ait au moins un papa ! Visiblement, les autorités font tournent en bourrique ou font du « lalaboubou » (en fon) avec le syndicat maison. Un sulfureux dossier qui mérite d’être élucider pour que l’opinion publique en soit située. Quand on sait que le Fonac de Jean Baptiste Elias adore fouiner et déterrer ces genres de dossier, quand on sait aussi qu’il l’a toujours clamé sur les médias de le mettre souvent au parfum de ces cas de tricherie, on peut être tranquille voire rassuré que quelque chose sera fait dans un bref délai. Etablir la culpabilité ou innocenter X, Y, Z dans cette affaire fumante, est plus qu’une nécessité. Si la presse est aussi est censé investiguer, des organisations comme le Fonac et tout le reste avec leur armada sont néanmoins interpellées. M. Elias a encore du boulot.

J.B
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