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Syndicalisme ‘‘new look’’ au Bénin : Les posts sur les réseaux sociaux, et après
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  Matin libre
Paul
© aCotonou.com par Didier Assogba
Paul Essè Iko, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Dieu-Donnée Lokossou, Syndicaliste Secrétaire général de la Csa-Bénin et Noël Chadaré, Secrétaire général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-BENIN.
Cotonou, le 02 Novembre 2016. Affaire de cocaïne, l`ambiance à la brigarde territoriale de Cotonou.




La “Rupture“ semble laisser depuis avril 2016 ses empreintes aussi bien dans la classe politique que dans le monde syndical. Rompre avec les anciennes habitudes, les anciennes stratégies de lutte syndicale, les centrales et confédérations syndicales semblent déjà se conformer à la tendance. Plus de sit-in ni de marche de protestation encore moins des menaces de paralysie générale de l’administration publique. Cependant, par médias interposés, ces responsables syndicaux laissent comprendre qu’il y a mauvaise gouvernance, prédation des libertés, menace sur les emplois, etc. Quand bien même ils ont toujours “le bec dans l’eau“, la plupart des responsables syndicaux préfèrent désormais la voie des posts sur les réseaux sociaux qu’à la rue. Mais ceci pour quels acquis sous la Rupture ?

A défaut d’être actifs, de dénoncer, de s’indigner et de proposer sur le terrain, ils le font sur leur page Facebook et autres réseaux sociaux. En tout cas, ils se prononcent presque toujours sur les sujets d’actualité même si les stratégies diffèrent largement de celles qu’on reconnaissait aux secrétaires généraux des centrales syndicales et autres responsables syndicaux dans ce pays. « Ça va être le même combat peut-être avec un autre style parce que nous n’avons pas le même tempérament que le Sg Lokossou. Toujours dans la dénonciation, dans la veille citoyenne, il faut que ça continue mais nous avons l’ambition de faire en sorte que nous devons nous crédibiliser vis-à-vis du gouvernement. Nous devons apparaitre désormais comme des partenaires crédibles et faire des propositions pertinentes sur la gestion du budget, la gouvernance », affirmait déjà Anselme Amoussou au lendemain de son élection à la tête de la deuxième grande centrale syndicale, la Csa-Bénin. Ce nouveau style serait-il donc l’option des posts ? De toute façon, tout porte à croire désormais que la nouvelle génération des secrétaires généraux veut bien se démarquer de l’ancienne d’une manière ou d’une autre. Si le successeur de Dieudonné Lokossou préfère la voie des post pour défendre les libertés, les intérêts des travailleurs, le remplaçant du tonitruant syndicaliste Pascal Todjinou semble toujours ne pas encore trouver une raison de sortir de son mutisme. De la suppression des emplois au Maep à la grève des enseignants de la maternelle et du primaire sans oublier le mouvement de débrayage des médecins en spécialisation, les secrétaires généraux des centrales syndicales et autres syndicalistes ont affiché leur position sur leur page Facebook et par médias interposés. On les a peut-être vus aux côtés des professionnels des médias pour exiger la réouverture des organes mis sous scellés de façon arbitraire par la Haac. Encore qu’ici, le mouvement se tenait dans leur tanière ( la bourse du travail).

Les posts pour revendiquer

En réalité, c’est ici que se trouve la vraie question car seuls les résultats comptent peu importe les moyens dont on fait usage pour parvenir au but. De quels acquis peuvent se targuer aujourd’hui ces responsables syndicaux des centrales et confédérations d’avoir obtenu sous la Rupture ? Les enseignants de la maternelle et du primaire ont boycotté les activités académiques pour obtenir le rapportage des arrêtés autorisant le retour des inspecteurs retraités dans les écoles. Ici encore, on n’a pratiquement pas eu droit à aucun sit-in ou autre action syndicale ou tout au moins une sortie médiatique d’une Confédération pour accompagner les syndicats. Les soutiens étaient beaucoup plus visibles sur les pages Facebook et Whatsapp. Le champion en matière de militantisme sur Facebook, Thierry Dovonou en a d’ailleurs profité pour se rendre plus populaire. Les propositions pertinentes d’Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin sur l’enseignement maternel et primaire ont été relayées via sa page Facebook. C’est le même constat qui est fait chaque fois que le peuple a les yeux rivés sur les centrales syndicales et responsables syndicaux pour dénoncer ou inviter le gouvernement à prendre ses responsabilités. Somme toute, l’on est en droit d’affirmer aujourd’hui que cette stratégie des post n’a pu faire obtenir des acquis aux travailleurs. D’ailleurs, cela ne pouvait en être autrement lorsqu’on sait la sourde oreille que font généralement les gouvernants aux revendications et dénonciations dans ce pays.

Essè Iko, plus d’armes ou en mode “Rupture“ ?

Le plus bouillant des syndicalistes béninois parle moins pour ne pas dire ne parle plus. Paul Essè Iko de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin ne fait plus de vacarme alors qu’il affirme bien que le pays est mal géré. Menant souvent seul sa lutte, car accusant ses pairs de connivence avec les gouvernants, le communiste Essè Iko semble en manque d’armes pour se faire entendre depuis l’avènement de la “Rupture“. D’autres médias annoncent déjà le soutien de sa centrale syndicale, la plus grande d’ailleurs, au régime en place. Ceci, au lendemain de la décision du gouvernement de récupérer le patrimoine hôtelier des mains des privés. Une décision qu’a applaudie Paul Essè Iko et interprétée déjà comme un soutien au régime. De toute façon, il y a lieu aujourd’hui de se demander si le flambeau du syndicalisme n’est pas en berne au Bénin. Il est peut-être temps que les responsables syndicaux quittent les réseaux sociaux pour regagner le terrain et défendre valablement les étudiants de l’Uac, les intérêts des travailleurs, ceux licenciés du Maep, les enseignants Ace recrutés depuis 2008, les agents de la santé etc. inutile de faire regretter au monde des partenaires sociaux, le départ des secrétaires généraux Dieudonné Lokossou et Pascal Todjinou…

Aziz BADAROU
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