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En passe de rejoindre l’opposition:L’option risquée de Léhady Soglo
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  Le Matinal
Léhady
© aCotonou.com par DR
Léhady Soglo Maire de Cotonou.




La Renaissance du Bénin de Léhady Soglo est au confluent d’un dilemme sans précédent. Entre la mouvance présidentielle et l’opposition, que choisir ? Eclipsé par la prééminence du préfet du littoral, Modeste Toboula, et en disgrâce avec le chef de l’Etat, Patrice Talon, le président de la Rb, tend à se constituer opposant. Si elle n’est pas encore suicidaire, elle est une option trop risquée.

Il est parfois préférable de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Alors que la patience est un chemin d’or, la précipitation, elle, conduit le plus souvent au précipice. Voilà pourquoi, il est encore trop tôt pour le président de la Renaissance du Bénin (Rb), Léhady Soglo, de prendre des risques préjudiciables au parti. En effet, la Renaissance du Bénin est un des grands partis, nés au lendemain de l’historique Conférence des forces vives de la nation. Après plus de 20 ans d’existence, le parti a connu des hauts et des bas. Mais, il a survécu au temps et aux tempêtes. De ce fait, le parti est devenu un label sur l’échiquier politique national. Le parti a su animer l’opposition sous les deux mandats démocratiques du président Mathieu Kérékou et même sous le régime du président Yayi Boni. L’histoire politique du Bénin a changé de cours avec la présidentielle de mars 2016.

Dans cette lancée, la Rb s’est confrontée à un problème de cohésion. En effet, pendant que le leader charismatique, Nicéphore Soglo, sans donner de consigne ouverte, faisait l’option de la coalition de la Rupture, et surtout, du candidat Patrice Talon, le président de la Rb, Léhady Soglo s’était engagé avec le parti pour la Continuité en soutenant la candidature de Lionel Zinsou. Le cadet, Ganiou quant à lui, a fait cavalier seul avec le patron des produits congelés, Sébastien Ajavon. Ce défaut de cohésion a fragilisé le parti. Après les joutes électorales qui ont conduit à la victoire de Patrice Talon, la Rb devrait colmater les brèches. Léhady Soglo, après près de dix mois d’observation, a pourtant pris acte de l’issue de la présidentielle et demandé aux militants du parti d’oublier le passé pour avancer. Cette résolution a conforté la position de quatre députés de la Renaissance du Bénin qui ont fait une déclaration de soutien au gouvernement, 48h après la réunion des cadres du parti à Kouhounou. Il est donc étonnant, voire surprenant que des indiscrétions fassent état de ce que Léhady Soglo envisage de faire l’opposition.
Une entreprise périlleuse
Pendant que quatre députés de son parti, par une déclaration publique ont fait le choix, de soutenir l’action gouvernementale, le président Léhady Soglo, plus que jamais en conflit avec le préfet Modeste Toboula, tend à se constituer opposant. Ce ne sera pas chose facile. La situation sociopolitique du pays au stade actuel ne le suggère pas. C’est vrai que l’enjeu de la révision constitutionnelle est une occasion pour se faire entendre. Mais de là, à vouloir inscrire la Rb dans l’opposition, peut se révéler une entreprise périlleuse. Car, après plus de trois lustres dans l’opposition sous les régimes précédents, il est préférable pour la survie de la Rb, de maintenir sa position dans la mouvance. Le système partisan actuel ne permet pas aux partis politiques d’entretenir et de promouvoir les cadres militants. Or, la Rb en dispose à foison. Ces derniers attendent d’être promus à des postes de responsabilité. Déjà, quand des élus nationaux du parti donnent leur parole au chef de l’Exécutif actuel, il leur sera difficile de se dédire et de suivre le mot d’ordre de se ranger dans une opposition.

L’exemple de Christian Sossouhounto, ancien ministre de l’urbanisme, en est une illustration. Pour avoir refusé de quitter le gouvernement sur insistance de son parti qui l’a proposé, Il a été éjecté de la Rb après une procédure disciplinaire. Le maire de Bohicon, Luc Atrokpo, par ailleurs, président de l’Association nationale des Communes du Bénin (Ancb), multiplie les assauts charmants à l’endroit du chef de l’Etat. Dans cet élan, demander au président de l’Ancb, le membre influent du bureau politique de la Rb de se constituer opposant, c’est lui rendre la gouvernance compliquée à la tête de cette faitière des Communes. De plus il sera encore plus difficile pour Léhady de faire avaler de pilule à la base qui avait massivement voté pour Patrice Talon. Alors, le risque d’implosion du parti est très élevé. Et, tout esprit averti, conseillerait au président de la Rb, de différer cette option qui ne trouve son essence que dans l’envie d’en découdre efficacement avec le pouvoir. Alors, Léhady Soglo doit faire preuve d’une extrême prudence pour ne pas poser des actes préjudiciables à la vie de la Renaissance du Bénin. Car, dans les conditions actuelles, si l’option de se constituer opposant venait à se formaliser, les dégâts seront énormes. Dans cette hypothèse, la Rb risquerait de voler en éclats. Et son président en assumerait seul l’entière responsabilité.
Jean-Claude Kouago
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