Les organisations de la société civile de défense des Droits de l’Homme (Osc-DH) condamnent le bâillonnement des libertés au Bénin depuis l’avènement de la Rupture. Dans une décla-ration conjointe, l’Ong Changement Social Bénin (CSB), l’Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT Bénin), SOS Civisme Bénin Réseau des ONG de Défense des Droits de l’Homme-Bénin (RODDH-Bénin) ont fait savoir leur indignation quant à la menace qui plane aujourd’hui sur les acquis démocratiques.
« Il arrive des moments où nous sommes impuissants de prévenir l’injustice mais rien ne nous empêche de la dénoncer et de protester. La gravité de l’atteinte aux droits individuels d’exercice collectif au Bénin durant ces huit (08) derniers mois mérite une réflexion approfondie et une indignation quant à la fréquence dont lesdits droits acquis aux prix de luttes tant estudiantine, politique que sociale sont remis en cause par le gouvernement du Nouveau Départ qui ambitionne révéler le Bénin au monde par son programme d’actions. La question qui mérite d’être posée est de savoir quel type de système politique veut-on révéler au monde ? Un système autoritaire, ennemi des contradictions, des revendications sociales et de bâillonnement de la presse ? »,s’interrogent ces organisations de défense des droits de l’homme. Après la déclaration conjointe du 28 Juillet 2016 de Changement Social Bénin et Amnesty International dénonçant la répression de la marche pacifique des étudiants le mardi 26 Juillet 2016 par des forces de l’ordre lourdement armées, une série de violations massives des libertés publiques s’en est suivi avec à la clé l’interdiction le 05 Octobre 2016 par le Gouvernement des activités des organisations faitières estudiantines sur le campus sous prétexte que les groupes syndicaux représentant les étudiants sont de trop et qu'il fallait les réorganiser au lieu de les laisser eux-mêmes s'en charger. « Ce qui est une aberration dans un Etat de droit et de démocratie pluraliste tel énoncé par la Constitution du 11 Décembre 1990 ; l’interdiction de toutes manifestations pacifiques pendant l'opération de libération des espaces publics ; la fermeture de certains organes de presse et l’interdiction de manifestation pacifique aux instances représentatives de la presse ; l’interdiction de réunion aux associations syndicales défendant les droits des enseignants du primaire…etc. Comme si cela ne suffisait pas, le vendredi 17 Février 2017, c’est avec émoi et consternation totale que les associations estudiantines se sont vues interdire toute liberté d’expression par des forces de l’ordre lourdement armées alors qu’elles s’apprêtaient à donner de la voix par une conférence de presse dans un lieu privé donc hors du campus pour dénoncer les mauvaises conditions de vie estudiantine , condamnent-elles.
Les Osc-DH s’insurgent contre les violations des libertés…
« Nous, Organisations de la Société Civile, de promotion et de défense des droits de l’Homme, attirons l’attention du Gouvernement sur les violations récurrentes des dispositions de la Constitution, du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 ; attirons l’attention du Gouvernement sur le mépris constant des recommandations des mécanismes onusiens et africains auxquels nous avions adhéré (recommandations du Conseil des Nations Unies (EPU 2012) ; recommandations du Comité des Droits de l’Homme (115e session), communiqué de presse en date du 07 Janvier 2014 de la Commission Africaine des Droits de l’Homme en 2014) ; attirons l’attention du Chef du Gouvernement sur le ressenti collectif d’un mépris de la dignité humaine à travers les formes d’exécution et d’ expression de certaines décisions gouvernementales : attirons l'attention du gouvernement sur l’inexistence depuis neuf mois d’une plateforme de dialogue avec les partenaires sociaux sur les enjeux et exigences de la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement en vue d’une meilleure contribution citoyenne », lit-on dans cette déclaration.
Aziz BADAROU