Le gouvernement est pratiquement fin prêt pour le projet de réforme constitutionnelle. Le grand consensus est en train d’être obtenu pour l’acte 1 du processus qu’est la sollicitation des élus du peuple. Avec les adhésions d’élus du peuple à l’Assemblée nationale, le vote du projet de réforme constitutionnelle au 4/5 des députés sera un nouvel exploit de Talon à l’Hémicycle.
Les choses se précisent. Le Projet de réforme constitutionnelle atterrira d’ici là sur la table des députés à l’Assemblée nationale. Tout semble bien ficelé, le bout du tunnel est proche. Le gouvernement, accroché au consensus, n’a pas voulu brusquer les choses. Les premiers niveaux de consultations ont été obtenus et rassurent de la possibilité désormais de passer à l’étape suivante qu’est l’envoi du projet de révision à l’Assemblée nationale en vue du vote par les députés. En effet, le Chef de l’Etat, dans ses différents discours, au début du projet de réforme, avait suggéré la consultation. Il a parlé de large consultation. En son temps, certains députés à l’Assemblée, pratiquement jaloux de leurs prérogatives, avaient pensé à un détour anticonstitutionnel et exigé le respect des textes. Cette fois-ci, il semble que le gouvernement croise les doigts pour la logique des 4/5. L’ambition est vraiment osée vu la configuration instable notée actuellement, mais le gouvernement actuel est celui des grands paris. Avec un vote unanime pour le budget, il ne sera pas surprenant que le projet reçoive le quitus des députés. Tout convie à explorer cette hypothèse vu l’engagement politique discret du numéro 1 du Bénin ces derniers temps. En effet, en vertu de la réforme du système partisan, les partis politiques proches du régime entament déjà une démarche de fusion. On annonce 4 grands partis politiques au plus au Bénin. Cette formule de grands regroupements (pratiquement acceptée par les acteurs politiques de l’opposition) peut certainement être les prémices d’une entente plus aisée au sein des acteurs politiques. Si ce premier niveau, qui d’ailleurs entre dans la droite ligne des grandes réformes annoncée dans le nouveau projet est déjà mis en branle, il y a de fortes chances que les choses évoluent assez rapidement à l’Assemblée nationale. Avec le grand stratège politique, Adrien Houngbédji, résolument acquis à la cause du Nouveau départ et la Renaissance du Bénin (Rb) dont le seul opposant reste le Président qui ne siège d’ailleurs pas à l’Assemblée, il semble que quelque chose se dessine. Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), déjà en minorité, ne sont pas encore assez sûres de maintenir leur cohésion vu les dissensions notées en leur sein. Tout ceci conforte visiblement le régime actuel dans son ambition de réussir ce qu’on risquerait d’appeler l’exploit de l’année. Avec les 4/5 à l’Assemblée, le gouvernement n’aura plus besoin de recourir au référendum. Le Projet, de ce fait, sera adopté et le Bénin validera ainsi une nouvelle constitution. Cette hypothèse, moins onéreuse que celle du référendum, arrangera le gouvernement pratiquement attaché aux mesures de restriction. Ce sera un grand pari gagné pour le régime du Nouveau départ.
Le mandat unique retenu
Désormais, le Bénin optera pour le mandat unique. Le projet de réforme constitutionnelle, il l’a écrit noir sur blanc. Il s’agit pratiquement d’une option de non-retour, car l’unanimité semble se construire autour de cette question qui revêtira d’ici là la forme constitutionnelle. Au cours de son intervention sur la chaîne Canal 3, le Directeur à la communication à la Présidence de la République, Wilfried Léandre Houngbédji, l’a confirmé. Quand ce projet de réforme sera adopté, le Bénin sera le seul dans la sous-région à adopter ce modèle d’accession au pouvoir. Les grandes révolutions partent du Bénin, le mandat unique sera sans doute un cas d’école pour beaucoup de pays.
AT