Restriction des libertés, violation des droits de l’Homme : Le Rapport 2016-2017 d’Amnesty International accable le Bénin

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Société

Publié le jeudi 23 fevrier 2017 | Matin libre

Le rapport annuel 2016-2017 d’Amnesty international sur la situation des droits humains dans le monde a été rendu public hier, mercredi 22 février 2017, à Cotonou à la faveur d’une cérémonie qui a connu la participation d’acteurs politiques et des droits humains. Ce rapport de 487 pages qui résume la situation des droits de l’homme dans 159 pays durant l’année 2016 et le début de 2017 dresse un tableau noir quant au respect des libertés fondamentales au Bénin. Les responsables locaux d’Amnesty se sont attardés sur le bilan des droits humains au Bénin ces douze derniers mois. Plusieurs exemples de violations des droits humains transparaissent dans ledit rapport. Ce qui a été le plus déploré est l’atteinte aux libertés d’expression et de réunion. Toute chose qui s’est traduite par des interdictions de marche aussi bien sous l’ancien régime que depuis l’avènement au pouvoir de Patrice Talon, des répressions de manifestations d’élèves à Bantè et à Cotonou ainsi que celles des étudiants. De plus, la dissolution des associations d’étudiants est dénoncée de même que la longue suspension de médias audiovisuels. Quant aux atteintes aux droits humains, les “homicides illégaux” étayés notamment par le meurtre du caporal Dangou jugé par la cour constitutionnelle comme une violation des droits de ce dernier. La surpopulation dans les prisons constitue la troisième alerte recensée dans les “conditions carcérales”. Sur la question de la peine de mort, le magistrat Thierry Ogoubi a déploré la situation des 14 personnes condamnées à mort avant l'abolition de la peine de mort et qui sont toujours incarcérées. Fidèle Kikan, directeur de Amnesty international Bénin, a présenté les trois messages clés que véhicule le rapport. Le premier a rapport à une "politique de diabolisation qui est à l’origine d’un recul mondial des droits humains". Le deuxième est la remarque faite du "monde qui ferme les yeux sur l'atrocité". Le troisième message fait appel à l’union des hommes pour défendre leurs droits d'où cette interrogation : “qui va défendre les droits humains ?” La situation des restrictions des libertés en Afrique contenue dans le rapport se résume en sept thématiques : répression contre les manifestations pacifiques ; agression des défenseurs des droits humains et de journaliste ; répression politique ; conflits armés ; populations en mouvement ; impunité et déni de justice ; discrimination et marginalisation.

Aziz BADAROU