Cotonou renoue progressivement avec l’insécurité. Le calme observé dans la capitale économique depuis quelques mois n’est qu’un trompe-l’œil. En réalité, les malfrats ont changé de tactique et s’en prennent, non plus aux grands centres d’affaires en vue, mais aux particuliers et aux petits commerces. Les faits les plus récurrents et faisant régulièrement l’objet de plaintes restent les casses de véhicules. La stratégie constitue à endommager les pare-brises pour vider les objets de valeur qui se trouvent dans le véhicule. La semaine écoulée, dans la rue la Santé 2 à Kindonou, trois véhicules ont été attaqués. Des appareils de sonorisation, des pneus et même des batteries ont été vidés de ces voitures. C’est un exemple parmi tant d’autres, étant donné que de nombreux autres quartiers de Cotonou, tels que Ste Rita, Agla, Akpakpa, etc. subissent ce retour de l’insécurité. Même les autres villes du pays ne sont pas épargnées.
Les populations qui croyaient être sauvées avec les réformes dans le secteur de la sécurité publique, se plaignent désormais sans cesse. Même les cambriolages deviennent fréquents et se terminent par le vol des objets de valeur ; écrans plasma, ordinateurs portatifs. La nuit, les malfrats n’hésitent pas à s’en prendre aux gens pour les dessaisir de leurs engins ou de leurs biens. Même avec l’interdiction aux Zem de dormir à la belle étoile, ceux qui continuent de passer la nuit sur les espaces publics en font les frais. Hier, autour de 2h du matin, un conducteur de taxi-moto emporté par le sommeil a été attaqué. Sa moto et la recette faite ont été emportées. C’est à croire que le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Sacca Lafia dort sur ses ‘’lauriers’’ et pense que comme il n’y a plus de braquages spectaculaires dans la ville, tout se passe à merveille. C’est un leurre, et il urge de repenser à comment mettre en place une politique de prévention contre la pègre qui opère en toute quiétude.
Panique à Cotonou et à Parakou
Déjà trois corps découverts en l’espace d’un mois dans le 1er arrondissement de Cotonou. Les populations d’Akpakpa en général et ceux de Tokplégbé en particulier ne savent plus à quel saint se vouer. La dernière découverte macabre date du 21 février dernier. Le corps de la victime a été retrouvé dans un état de putréfaction. Si certains pensent qu’il s’agit plutôt d’un malade, les observations effectuées par le médecin légiste sur place ne permettent pas de tirer tout de suite des conclusions dans ce sens. Les suspicions vont bon train, surtout que les crimes rituels connaissent de plus en plus une expansion. Plusieurs personnes, enfants comme jeunes, ont été portées disparues ces dernières semaines. La situation est aussi inquiétante dans les autres villes du Bénin, notamment à Abomey-Calavi et à Parakou. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à faire le lien entre les découvertes de cadavres et ces disparitions devenues inquiétantes. Raison de plus pour que les forces de défense et de sécurité, sous l’égide du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, revoient le dispositif sécuritaire pour que règne dans la capitale économique du Bénin, la quiétude toujours recherchée.
Richard AKOTACHAYE (Coll.)