Sur le revers d’un veston, un long cheveu blond. Dans une poche, la facture d’un romantique restaurant. Et, un discret mais éloquent parfum émanant du col d’une chemise... ce sont certes des clichés, mais ces signes classiques d’infidélité semblent dater désormais d’une tout autre époque.
De nos jours, c’est le monde virtuel, qui dans la plupart des cas, nous met la puce à l’oreille quand l’être aimé nous trompe. Messagerie électronique, profils Facebook et statut Wathsapp sont passés au peigne fin par des moitiés suspicieuses, à tort ou à raison, parfois même par le biais de logiciels espions.
S’il est vrai que garder un mariage heureux a toujours été un défi, force est d’admettre par les temps qui courent, que la source des conflits a évolué. Les réseaux sociaux ayant ravi, à la belle-mère, sa vedette historique en la matière. En des hypothèses multiples, le phénomène touche toutes les relations, quel que soit le degré d’intimité.
Internet et ses effets induits empoisonnent du coup, les couples et stressent au quotidien les conjoints. De l’épidémie du « connecté pas lu », à l’infidélité virtuelle, en passant par l’internet ‘’dépendance’’, les problèmes s’entassent, et arrivent le moment où, si l’on n’y prend garde, ça finit par exploser.
Bien évidemment, cela peut paraître quelque peu irrespectueux de se voir snober par son vis-à-vis alors même qu’on le sait connecter. L’on a quelque peu tendance à conclure à un désintérêt.
Et quand il ne quitte pas son iPad ou son iPhone, même quand il va aux toilettes, il y a sans nul doute là, de quoi réveiller certains instincts. La paranoïa peut également s’accentuer avec les SMS qui vibrent à longueur de temps, ou parfois même toute la nuit et l’autre qui se demande ce qui peut bien provoquer ce sourire du coin des lèvres dont on évite subrepticement de parler malgré une sollicitation claire.
Aussi, Celui dont le profil Facebook est très commenté s’expose, de la part de sa moitié, à une série de questions intrusives du genre, « C’est qui celui-ci ? », « A quoi fait-elle allusion ? », « Pourquoi il te parle de truc à fêter au champagne ? », etc…
Et on ne parle pas là, du conjoint dont le téléphone fermé pourtant à plusieurs tours, est presque toujours rangé en situation de non usage, dans un placard lui aussi barricadé avec précaution.
Il est cependant une erreur qui se trouve être probablement des plus débiles en de pareilles circonstances. Celle-là est l’apanage des femmes notamment. ‘’ Je ferai comme lui, comme ça, il finira par comprendre à quel point sa goujaterie pouvait bien exaspérer’’. C’est sûrement là, la plus absurde des réflexions que le chroniqueur a pu entendre jusque-là. C’est exactement comme sauter les deux pieds joints sur l’orteil de celui qui, par mégarde, vous piétine, histoire d’améliorer vos relations. Ce que Toto même ne ferait pas. A moins de ne rien avoir à foutre de sa relation ou de son couple, cette solution-ci est forcément contre-productive et périlleuse à tous les coups.
Avis maintenant à ceux dont l’exhibitionnisme pathologique porte à tout vouloir célébrer sur le net, amenant ainsi dans le couple, une sorte d’inconfort et de gêne à la nature discrète de l’autre. Ceci n’est pas moins exacerbant.
Il est donc évident que les réseaux sociaux mettent constamment à l’épreuve deux des notions les plus cruciales au sein d’un couple : la confiance et le dialogue. Et si Facebook et compagnie ne sont pas automatiquement des briseurs de couples, on peut assurément affirmer que ces réseaux amplifient souvent des problèmes déjà en place ! Il est impératif d’avoir le cas échant, une discussion franche, honnête et directe avec votre partenaire.
Mais avant, établissez ensemble des règles claires, encadrant le temps passé sur les réseaux sociaux, ce que vous acceptez ou non qu’on y retrouve et surtout, discutez de votre degré de tolérance par rapport aux anciennes et nouvelles relations. Rien de mieux que de respecter des balises pour augmenter le niveau de confiance. Dans ce cas, nul besoin de jouer au gentleman !
Naguib ALAGBE