Il y a quelque chose d’important ou d’essentiel à retenir dans le débat actuel sur la révision de la Constitution du Bénin. Il y a moins de suspicions, de contestations ou de dénonciations du processus devant conduire ou aboutir à certaines modifications au niveau de la loi fondamentale du Bénin. La démarche était qualifiée ou jugée d’opportuniste au temps du régime passé et bon nombre de citoyens soupçonnaient l’ancien Chef d’Etat Boni Yayi de vouloir manipuler la Constitution pour briguer un troisième mandat présidentiel ou pour s’éterniser au pouvoir au mépris de la loi. Aujourd’hui même s’il y a quelques divergences ou prises de positions, les Béninois, en majorité ne doutent pas de la bonne foi du Président Talon qui a une nouvelle fois enclenché le processus.
Cette fois-ci, il y a moins de remous dans la mesure où le Chef de l’Etat lui-même a émis le vœu ou a pris l’engagement de ne briguer qu’un seul mandat et a exprimé sa détermination à travailler sans relâche pour relever les grands défis socio-économiques en vue d’assurer le bien-être au peuple béninois. Certains feront peut-être observer que ce n’est pas tout le monde qui est d’accord pour le mandat unique. C’est vrai mais malgré leur position, ceux qui sont contre le mandat unique reconnaissent la pertinence des réformes du Président Talon au sujet du système partisan, la désignation des Présidents des institutions de la République ( Cour constitutionnelle, Assemblée nationale, Haac, Cour suprême…), le pouvoir trop fort du Président de la République qui parfois en abuse, et bien d’autres modifications qui sont aussi nécessaires au niveau de la Constitution du 11 décembre 1990, dont on parle du bien avec aussi des limites dans son application.
Disons donc que la grande majorité des Béninois est d’accord pour la révision de la Constitution. C’est déjà un atout pour le Président Talon qui saura faire en sorte qu’une réponse satisfaisante soit trouvée à ceux qui continuent d’exprimer des préoccupations relatives au référendum, au vote des parlementaires et la fameuse question du consensus sans lequel l’aboutissement du processus, risque d’être difficile.
Dans tous les cas, la voie est tracée et avec Talon, il y a moins de suspicions, des malentendus, des conflits ou des contestations comme ce fut le cas dans un passé récent où les Béninois dans leur majorité, se sont mobilisés pour empêcher la révision de la Constitution. Voilà donc Patrice Talon, qui plus stratège, avance. Et on ne doit plus être surpris, fort de ses acquis, de le voir gagner le pari là où ses prédécesseurs ont échoué.