Création tous azimuts de fédérations sportives :
La jeunesse sacrifiée au nom des passeports de service
Renaud Accrombessy
Le phénomène se développe à une vitesse infernale et telle une pieuvre, étend ses tentacules à toutes les disciplines sportives. En effet, on assiste depuis quelques années à une multiplication des fédérations sportives au Bénin. Beaucoup d’entre elles n’ont même pas de licences et ces disciplines sont quasiment inconnues sur la terre de Dada Béhanzin. Ces pseudos-fédérations sportives n’ont parfois même aucune compétition statutaire. Et bien entendu, elles n’organisent aucune assemblée générale et ne déposent aucun rapport d’activités auprès du ministère chargé des Sports.
Fonctionnant Dieu seul sait sur quels financements, leurs dirigeants se moquent royalement des subventions de l’État. Il existe même des disciplines sportives où on note l’existence de deux fédérations.
Mais qu’est ce qui peut expliquer une telle situation se demande t- on légitimement ?
Selon plusieurs sources, seule la quête des passeports de service font courir les dirigeants de ces clubs fédératifs. Selon les textes de la République, les dirigeants des fédérations sportives ont automatiquement droit à un passeport de service. Ils ont ainsi beaucoup plus de facilités au niveau des consulats et ambassades pour l’obtention des visas. Ils subissent également moins de tracasseries dans les aéroports. Les Sg des ministères, qui gardent ces passeports les remettent donc à leurs indélicats titulaires chaque fois qu’ils évoquent des missions sportives, les pauvres n’ayant aucun moyen de vérifier la véracité de leurs déclarations. Ils en profitent ainsi pour mener tranquillement leurs affaires, sacrifiant ainsi le développement de ces sports qui pourraient intéresser beaucoup de jeunes.
Pour libérer la jeunesse ainsi prise en otage par les dirigeants de ces fédérations, un durcissement des conditions de leur création s’avère donc nécessaire. La balle est dans le camp des pouvoirs publics.